Suites du récit imaginaire '...UN AMOUR HANDICAPE...'
28°
Il monte dans sa voiture et compose le numéro de sa maman…
Elle ne répond pas. Il recommence, idem. Il laisse tomber. Il en profite pour composer le numéro de Marianne. Ce dernier est mis sur répondeur.
Il laisse un message au cas ou….
Marianne est chez elle. Elle ronge son frein. Elle a besoin de savoir.
Elle appelle Bernard et tombe sur sa maman.
-‘…Pardon, madame de vous déranger, je suis Marianne, une amie à Bernard, votre fils… !’
-‘…Il n’est pas encore là, mais si vous le désirez, je lui laisserai un message … !’
-‘…Dites-lui si je peux passer le voir demain en fin d’après midi… !’
-‘…Ce sera avec joie, nous avons hâte de vous connaître, Bernard ne parle que de vous… ! Vous serez la bienvenue…. ! Je lui passerai le message.. !’
-‘…C’est juste pour le voir, Merci Madame… ! Au revoir.. !’
-‘…Au revoir Marianne… !’
Elle raccroche puis met son enregistreur en marche. Elle tombe sur le message de Sébastien.
\rouge{‘…Marianne, salut, c’est Sébastien, c’est au sujet de Eva, elle est mal en point… !’}
Sans le rappeler, elle compose le numéro de téléphone de son ex-amie.
Pas de réponse. Elle recommence deux minutes plus tard. Rien. Elle attend encore un peu.
Elle refait. Encore silence. Elle trouve cette absence bizarre, d’autant plus qu’elle sait que son amie sort rarement si tard en jour de semaine. Elle appelle sur son portable. Il semble déconnecté. Eva ne l’avait pas prit sur elle. Il s’est vidé de son énergie comme Eva.
Marianne décide enfin d’appeler Sébastien.
-‘…Marianne… ?’
-‘…Oui… ! Salut Sébastien, j’ai eu ton message… ! Que se passe t’il avec Eva… ?’
-‘…Je l’ai hospitalisée… !’
-‘…Comment hospitalisée, expliques-moi… ! Un accident…. ? Depuis quand… ?’
-‘…Depuis quatre jours, elle est dans un service neurologique, à l’Hôpital St Anne… ! Elle a une grosse dépression… !’
-‘…Mais pour si peu … !’
-‘…Quoi si peu… ?’
-‘…On s’est brouillée et j’ai décidé de couper tous les liens avec elle… !’
-‘…Mais je ne crois pas qu’il s’agisse de cela, c’est autre chose, qui n’a aucun rapport avec votre brouille… !’
-‘…Alors… ?’
-‘…D’après mon père, elle a subi un grand choc, une grande frustration d’ordre sexuelle, la psy résume ainsi son état… ! Elle parle d’un certain Bernard…. !’
-‘…Bernard… ? Mais c’est mon ami, qu’est ce qu’il vient faire là, il est handicapé, muet… ! Je suis dans le brouillard, quel rapport entre sa dépression et Bernard…. ?’
-‘…Je cherche à comprendre…. ! Tu as un ami… ?’
-‘…Oui, depuis deux semaines et je le lui ai présente à la brasserie… !’
-‘…Pourquoi évoque t’elle Bernard dans ses délires… ?’
-‘…Je n’en sais rien, mais alors rien du tout… ! Je nage dans le flou… !’
-‘…Je suis aussi déboussolé que toi… ! Ecoute, pour l’instant, la meilleure chose que je puisse faire, et que tu devrais aller la voir par politesse et par conscience, peut être qu’elle lèvera un coin de mystère avec toi, tu as toujours été sa confidente… !’
-‘…Bon, j’espère que son silence ne cache pas un lourd secret… ! J’irai la voir lorsque j’aurai un créneau de libre… !’
-‘…Salut alors… !’
A suivre…
29°
Désirée rentre de voyage. Sans perdre de temps, elle téléphone à Marianne. De son côté Bernard est prévenu de sa visite.
-‘….Allô… ! Marianne…. ?’
-‘…Ah… ! Bonjour, Désiré.. ! Et ce voyage… ?’
-‘…Très bien… ! J’avais hâte de rentrer… ! Seriez-vous prête pour demain... ???? A la Brasserie… ?’
-‘…J’ai demandé la permission à votre maman de venir rendre visite à Bernard… ! Chez vous… !’
-‘…C’est une excellente idée, alors, nous vous attendons, Bernard rentre vers les 20 heures… ! Mais rien ne vous empêche de venir avant qu’il ne rentre… !’
-‘…Bien alors, j’arrive… !’
Juste à ce moment là, le téléphone sonne…
-‘…Allô… ?’
-‘…Ton mec, je l’ai eu, c’est un pourri de la pire espèce, mais il ne s’en tirera pas comme cela… !’
-‘…C’est toi Eva…. ?’
La personne raccroche.
Marianne semble troublée par cette voix qu’elle a du mal à reconnaître. Elle descend pour héler un taxi. En cours de route, les paroles de l’inconnue reviennent dans son esprit.
Elle se dit que c’est peut être une plaisanterie.
Avant de partir, elle prend soin de laisser cependant un message, bien en vu sur le plan de travail de la cuisine à ses parents, les avertissant qu’elle rentrera légèrement en retard, ce soir.
38 Avenue Garibaldi à Senlis. Le taxi s’arrête devant un grand pavillon. Elle aperçoit un homme raclant le fond d’une piscine. Une grande volière est installée dans un coin du jardin.
Elle pense s’être trompée et veut téléphoner à Désiré pour s’en assurer. Cette dernière l’aperçoit par la baie vitrée.
-‘…Marianne… ! Rentrez… !Le portail est ouvert… !’
Marianne pousse le portail en fer forgé, traverse une grande allée dallée en pierre de taille. Le gazon est coincé entre les roches plates couleur brique disposées bien serrées entre elles. Comme des macarons.
Elle gravit huit marches. Désiré est sur le perron pour l’accueillir. Elles se font la bise.
-‘…Contente de vous voir parmi nous… ! Rentrez et surtout ne faites pas attention au décor…. !’
Elle traverse un grand salon et découvre un mini-palais. Elle semble comme gênée par toute cette richesse. Désiré s’en aperçoit et la prend par le bras.
-‘…Ne soyez pas intimidée par tout cela, ce n’est que du bien matériel, mes parents sont dans le jardin, ils vous attendent… ! Vous verrez, ils sont simples … ! Je pense qu’il faut nous tutoyer… !’
Marianne est soulagée par cette proposition.
-‘…Oui, je le pense aussi… ! Donc tu et toi… !’
-‘…Je comprends que mon frère ait eu un coup de foudre pour toi, tu es belle… !’
-‘…Merci… !’
A suivre…
30°
Elles franchissent le seuil de la grande porte-fenêtre qui donne sur le fameux jardin.
Les parents sont là, assis autour d’une grande table en fer forgé. Elle remarque à nouveau la grande piscine.
-‘…Prenez place parmi nous, nous vous attendions avec curiosité.. !’ Dit la maman Eugénie.
-‘…Ne soyez pas intimidé par notre présence, faites comme si nous étions ailleurs… !’ Répond M. Ernest.
Marianne va serrer les mains et s’assoit à côté de Désiré.
Marianne paraît gênée par tout ce luxe qui balaie son regard. Elle essaye de cacher sa timidité.
La maman.
-‘... J’avais 18 ans. Je me souviens du jour où mon futur époux Georges, un beau jeune homme à l’époque, au demeurant pas timide pour un sous, rentre dans la boulangerie où je travaillais. Il était plein d’ambition mais surtout fauche comme les blés puis en s’adressant à moi, il me dit ‘…Mademoiselle est -ce que les flûtes chez vous, sont enchantées ??? ‘ Devant toute la clientèle… ! J étais, dissoute par la honte… ! Pour un peu j’aurai pu faire cuire toutes nos baguettes… ! J’allais me cacher dans le fournil, en bas… !’
Marianne se met à rire…
Ernest…
-‘…Bien heureuse que tu ne fus pas dans une boucherie, car là, je t’aurai dit, à haute voix…’…Mademoiselle, auriez-vous de beaux jarrets à me proposer…… ?’
-‘…J’ai eu de la chance alors, mon chéri.. !’
-‘…Qu’est ce que vous buvez, Mademoiselle Marianne… ?’ Propose La maman.
-‘…Je t’avais prévenu, Marianne… !’ Dit Désiré en lui prenant la main.
-‘…Juste un soda, une orangeade plutôt… !’
M. Ernest sert la jeune fille.
La famille se met à échanger diverses impressions sur leurs souvenirs et des sujets politiques.
Julia la maman de Bernard.
-‘…Mon fils, vous trouve charmante et surtout agréable. Je comprends mieux à présent ce qu’il voulait dire. Par contre, je suis intriguée depuis quelques jours par son comportement. Ma fille, sa complice, refuse de me mettre au parfum, d’ailleurs, elle ne la jamais fait. De toutes les façons, il vaut mieux être ignorante de certaines confidences qui pourraient me donner des vertiges… !’
-‘…Je suis un peu comme vous, Madame, la curiosité fait parfois mal surtout lorsqu’elle se rapporte à soi même… !’
A suivre…