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Vers et poémes en vers libres.

Envoyé par bartou 
Re: Vers et poémes en vers libres.
21 mai 2010, 11:29
Meghir moch'qol, tu seras servi.
R.M
Re: Vers et poémes en vers libres.
21 mai 2010, 11:40
Le récit
'...L'oUBLIE...' Le Chapitre 1 a commencé le 16 MAI A 10 HEURES 55.
Page 7. Pour ceux qui ne l'ont pas suivis.


L’Oublié...III

Shirley et Simon.


Croyant que je délirais, je sortais avec mes bouquins sous les bras.

Sans rien ajouter.

J’étais obnubilé par toute cette faconde que je lisais, assise dans le bus.
Je descendais à un arrêt quelconque, bien décidée à appeler mon papy.

Par chance, j’avais autrefois noté le numéro de téléphone de la maison de retraite, du mouroir, de mon grand-père mais je ne voulais pas le déranger pour l’instant avant d’avoir tout lu. Je voulais m’assurer d’abord de sa présence dans cet hospice.

Je visais une cabine téléphonique. J’introduisis une pièce et composais le numéro de téléphone de l’établissement en question.
Mes doigts fébriles, tout tremblants, firent tourner le cadran. J’attendais la communication.

Mais en vain, un message m’informait que ce numéro n’existait plus. Sans me décourager, je me résignais à appeler le 12. La voix de mon interlocutrice, après quelques secondes de recherches, me donna les bons chiffres. Je tombais sur une voix de femme ...

‘...Bonjour madame.... ! Suis-je bien à l’Hospice ‘Les Papillons ‘ de Vaucresson...Rue des Amandiers... ?’
‘...Oui, mademoiselle, vous y êtes... ! Que puis -je faire pour vous... ?’
‘...Je....Je....Voudrais m’entretenir avec Monsieur Simon... ? S’il vous plait... ?’
‘...Ah le chef de la bande des Anciens Acteurs.... ? Ils se font appeler les Hérissons... !’
‘...Les Hérissons..... ? ‘
‘...Une belle et joyeuse bande qui parle souvenirs d’autrefois... ! Attendez, je vais vous l’appeler.... !’
‘....Attendez.... ! S’il vous plait... ! Comment est-il.... ?’
‘...Très en forme pour son âge.... !’
‘...Ok.... ! Passez -le-moi.... !’

Il était donc bien vivant.

Je patientais, le combiné serré entre les doigts....Le temps me paru assez long, puis j’entendis des bruits de pas sur le carrelage,dans mon combiné, qui se rapprochaient.

Je fus soudain prise de panique quand j’entendis la voix de mon grand-père Simon.

J’étais saisie par l’émotion. Mon cœur battait fort. Mes doigts devenaient moites par le trac. Ma langue était collée à mon palais et je sentais qu’aucun son ne parviendrait à sortir de mon gosier. Son visage m’apparut dans le cadran du téléphone du moins l’imaginais-je ....

‘....Allo..... ?’

Je restais clouée, sidérée ne sachant plus rien dire, je me forçais à émettre un son, à répondre à ce ‘Allo’ qui me parvenait de si loin, un ‘Allo’ vieux de 10 ans et qui n’avait pas changé de timbre....

‘....Allo.... ? Qui est à l’appareil... ?’
‘...Je.... ! Vous êtes monsieur Simon.... ? ‘ Dis-je, presque avec une extinction de voix.
‘...Oui.... ! Mademoiselle...... ! Qui êtes vous.... ! Ma fille.... ?’

Il avait dit ma fille, aurait -il reconnu ma voix.... ? Me dis-je...

‘...Vous me reconnaissez Monsieur.... ?’
‘...Non, cela fait longtemps que personne ne m’appelle.... ! Ma fille... !’

Je raccrochais en toute hâte, et je fus prise d’une crise de pleurs sans précèdent....

Une personne qui attendait derrière la porte ...

‘...Vous vous sentez mal.... ? Mademoiselle... ?’ Me dit-elle dans mon trouble...

Je levais la tête pour la regarder et sans me rendre compte de ce que je faisais, je posais ma tête sur son épaule comme si je voulais la retenir afin qu’elle ne tombe à terre. J’étais effondrée par cette réflexion ‘ ...Plus personne ne m’appelle... !’

La dame compatissante, comprit mon état. Elle sortit un mouchoir. Je m’essuyais le visage.

‘...Ecoutez... ! Je vois que vous n’êtes pas bien.. ! J’habite de l’autre coté de la rue, venez, je vais vous donner un remontant... !’

J’étais comme groggy. Je suivais la bonne dame inconsciemment jusqu’à son appartement qui était sur rue. Elle avait une MEZZOUZA clouée au battant de la porte.
Elle s’appelait Madame Ghislaine Castro. Je franchissais le seuil de son appartement. Un jeune homme sortit d’une chambre.... !

‘...Bonjour... !’
‘...Chéri.... ! Je te présente... !
‘...Shirley.... !’
‘...Oui.. ! Shirley... ! Mon fils...Patrick ! Rentrez ma fille, reposez-vous là sur le sofa... ! Je vais préparer une bonne tisane pour vous remonter un peu et quelques sodas... !’

A suivre...
Re: Vers et poémes en vers libres.
21 mai 2010, 11:43
Toute les fois que je relis cette nouvelle, je me sens pris d'un grand frisson.

Suivez SIMON ET SHIRLEY.
Vous serez pris dans le vertige de la pure émotion.
Car tout au long de ce récit imaginaire vous aurez le sentiment, du moins pour certains d'être un SIMON.
Re: Vers et poémes en vers libres.
21 mai 2010, 16:41
Salut Bartou,

Votre imagination est fertile comme les terres de Judée.

J'irai voir vos pièces au théatre sous peu.

Ah, la pauvre Shirley! Quelle amertume et perte d'amour doit elle sentir en son coeur en pleurs.

Comment ses parents,inoculés de bonnes intentions et de Mézouzas devant chaque porte, ont pu oser enlever le grand père Simon de sa vie. Et pourquoi ce dernier n'a t-il jamais appeler sa petite fille?..

Toutes ces questions flottent dans l'esprit...à vous de nous éclairer!

Mais grâce a celà, elle va trouver son mari..:-)

Les voies de l'Eternel sont mystérieuses, nous, les Terriens du jour, on n'y comprend pas grand chose..

A +

Abraham
Re: Vers et poémes en vers libres.
22 mai 2010, 13:09
Merci Abraham pour votre réponse, demain BA, je répondrais à vos questions.
RM.
Re: Vers et poémes en vers libres.
22 mai 2010, 23:46

Bonjour honorables internautes algériens,


Salut Bartou,

Votre imagination est fertile comme les terres de Judée.

Il y a qqs années, dans un site d’ici, un vieux monsieur, sage que l’on disait, a écrit ‘….Un jour Albert, ton imagination s’arrêtera… !’ Je vous laisse le choix d’interpréter comme il se doit ce beau propos qui loin d’être un éloge n’en n’est pas moins qu’une extinction de ma mémoire… !’ Depuis, Abraham, mon imagination n’a fait qu’augmenter et bien sur, vous verrez à qu’elle point elle est fertile tout comme les terres de Judée… !’

J'irai voir vos pièces au théâtre sous peu.

‘…Merci Abraham, vous en aurez ici aussi des pièces de Théâtre à mesure de mes parutions… ! Sous le titre de ‘…LE PETIT THEATRE DE BARTOU… !’

Ah, la pauvre Shirley! Quelle amertume et perte d'amour doit elle sentir en son cœur en pleurs.

Comment ses parents, inoculés de bonnes intentions et de Mézouzas devant chaque porte, ont pu oser enlever le grand père Simon de sa vie. Et pourquoi ce dernier n'a t-il jamais appeler sa petite fille?..

Toutes ces questions flottent dans l'esprit...à vous de nous éclairer!

Mais grâce a cela, elle va trouver son mari..:-)

Les voies de l'Eternel sont mystérieuses, nous, les Terriens du jour, on n'y comprend pas grand chose..

A +

Au pays, nos parents prenaient bien soin de nos vieux, ici en France, ils sont pour la plupart logés dans des ce qu’on appelle ‘..DAR EL TQIYE…’ Maison de retraite ou de repos… !’ Des mouroirs en fait.
Vous n’êtes pas sans ignorer que le vieux en général par fière et dignité n’aime pas être recueilli par sa fille ou son gendre, c’est un fardeau alors en toute connaissance de cause soit il continue à habiter seul, ou alors il est mit dans une de ces maisons en compagnie d’autres vieux et vieilles. N’oubliez pas que suite à la perte de sa femme, il émit le vœu de se faire interner afin de ne pas paraitre une charge et puis l’oubli a fait son œuvre…

‘….A mesure que les jours passaient, son chagrin augmentait. Il perdait quelques repaires et ne voulait plus vaquer à ses besoins les plus élémentaires. Il s’était, du moins, au début enfermé dans un mutisme de circonstance.

Ma maman décida de l’héberger. Une chambre lui était destinée mais il refusa l’offre, craignant d’être une gêne, une charge. Il avait 69 ans et surtout très indépendant.

Il émit le vœu d’aller dans un hospice de vieillard du coté de Vaucresson, un centre juif situé à quelques kilomètres de Paris. Nous allions le voir tous les dimanches et il était heureux par nos visites. Il était bien entretenu par le personnel, et ne se plaignait jamais de sa nouvelle condition. Puis, nos visites s’espacèrent pour se raréfier… !
D’autant plus que la maman de Shirley était devenue dépressive et que cela a sans doute joué dans l’oubli du papi. Mais voilà que le hasard s’en mêle.
Personne n’en parlait chez eux.

Quant à la religiosité, les traditions et les valeurs se perdent dans certaines familles une fois que l’on a quittés son pays natal.
D'autres familles au contraire se sont jetées à corps perdus dans la foi et la religion.


RM.
Re: Vers et poémes en vers libres.
22 mai 2010, 23:52
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Présente...




L’Oublié...IV

Shirley et Simon.

Nous prîmes place sur le sofa revêtu de cuir...javascript:editor_tools_handle_center().

‘...Patrick... ! Tiens-lui compagnie, je reviens... !’
‘...C’est grand chez vous.. !’ Dis- je pour étoffer le silence...
‘...Nous avons 120 mètres carrés plein pied et là juste derrière la fenêtre, nous disposons d’un grand jardin.... !’
‘...Vous habitez seuls... ?’
‘...Mon papa est en Israël, il est chez ma sœur aînée, elle a fait son Alya à 18 ans, elle est mariée avec 4 enfants, elle est là bas depuis 15 ans. Je vais la voir chaque année en été. J’avais 10 ans quand elle est partie dans ce kibboutz... ! Tenez, je vais vous la montrer... !’

Il se leva pour décrocher le cadre. Sa sœur, était entourée par son mari et ses enfants, debout sur un gazon. Je pouvais lire ‘....Ashkelon 19... !’

‘...Ils sont merveilleux... !’
‘...Vous avez de la famille là-bas... ? Mademoiselle... ?’
‘...Non, je suis fille unique et je vis avec mes parents à Paris... !’ Dis-je.
‘...Comment avez-vous rencontré ma maman... ?’

Juste à cet instant, Madame Ghislaine fit son entrée avec le plateau sur lequel étaient posées les boissons promises.

‘...Par hasard.... ! Là juste en face, dans la cabine téléphonique, elle a eut un malaise et je lui proposais de venir se reposer un instant.... !’
‘...En effet, vous sembliez profondément bouleversée... !’
‘...J’ai fais une drôle de découverte... !’
‘...Au point de vous être mise dans cet état... ?’ Dit Patrick.
‘...Vous savez... ! On croit parfois, à tort ou à raison, que la vie est toute tracée. Au début, études dodo puis plus tard boulot dodo...bien calme sereine, à l’abri de tout et puis voilà que soudain, vous réalisez qu’un événement majeur, caché dans un abri humide, obscur, met en lumière, par hasard, un bout de votre enfance oublié au fond d’une boutique.... !’
‘...Cela me rappelle ma fille Josette... ! Elle poursuivait des études de droit et voilà que d’un coup, lors d’un voyage en Israël elle s’est prise d’amour. A 19 ans. Sur un coup de tête. Elle ne voulait plus revenir. Cela fait bientôt plus de 15 ans, qu’elle est là-bas. Elle nous manque terriblement ....Surtout pour lui... ! Il ne l’a pas assez connue.. ! Bon nous nous téléphonons souvent mais ce n’est pas pareil... ! Nous nous sommes habitués...A son absence.. ! Bel ahyè.. !....Tenez buvez ... ! Ma fille... !’
‘...Je ne dois pas rester longtemps, je dois me rendre à la fac... !’
‘...Vous poursuivez quelles études... ! Mademoiselle... !’
‘...Appelez-moi Shirley tout court... ! Patrick... ! Je poursuis des études de gestion... ! J’en suis à ma première année... !’
‘...J’ai terminé mes études de Médecine depuis deux ans et je suis médecin... ! Je partage mes visites privées entre mon cabinet et les visites publiques à l’hôpital St Louis... !’

Madame Ghislaine retourna à ses occupations, nous laissons en intimité. Je me levais et m’apprêtais à partir....

‘...Tenez Shirley... ! Ma carte de visite, et mon téléphone personnel d’ici... ! Vous pouvez m’appeler quand vous le désirez... ! ‘
‘...Votre maman est admirable... ! Ok, je vous appellerai c’est promis au courant de cette semaine .... !’

Sur ce, je prenais congé de ma bienfaitrice et tout en la bisant, elle me dit...

‘...Venez passer un Chabbat chez nous... ! Nous sommes si seuls... !’

Elle avait remarqué mon insigne, le Maguen David accroché à mon cou.

Je promettais d’y réfléchir.

Je décidais en sortant, de faire la fac buissonnière. J’avais un grand mal de tête.
Je rentrais à la maison. Mes parents n’étaient pas encore là.
Je composais le numéro de téléphone de Mme Castro.

‘...Allo... ?’
‘...Oui... ! ‘
‘...Ah.... ! C’est vous... Patrick...! Je voulais vous remercier encore une fois pour tout... ! Dites le à votre maman... !’
‘...Je le ferai dès que je raccroche... ! Portez-vous bien et surtout n’oubliez pas l’invitation.. !’
‘...Ok... ! Promis... ! Je n’y manquerai pas... !’

A suivre...

Re: Vers et poémes en vers libres.
23 mai 2010, 00:33
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Comme la musique légère
M’emporte dans les sillages
De ce bel eldorado divin.

Et du coup, me voilà inspiré
Par tout, tout ce qui donne
A mes oreilles la sensation
De planer quelque part loin d’ici.

Dans l’infini beau accessible
Aux gens qui goutent au calme
Loin de la fureur des vagues
Apocalyptiques, loin de la politique
Loin de ce brouhaha sans note
Sans rythme, sans mesure aucune.

Ce brouhaha menaçant ennuyeux
Angoissant, mortel, alors qu’un coup de violon
Un souffle dans une trompette,
Viennent me rappeler combien la musique
Est don du ciel et que les cons
Jouent de la trombone bouchée.
Re: Vers et poémes en vers libres.
23 mai 2010, 00:56
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‘…Valse mon cœur.
Valse à mille temps
Prends ton temps, mon cœur
Valse au dessus de ma tête
Valse loin d’ici, tourne et retourne
Mon âme, valse et re-valse
Et surtout ne t’arrête pas.

Seul le cœur des méchants
Font du sur place mais toi
Mon cœur danse sans jamais t’arrêter
Tourne, vrille mon cœur, et surtout ne lâche pas.

Mon cœur valse,
VALSE MON CŒUR…
VALSE ET NE SLOW JAMAIS….

Mon cœur amour de mon âme.
A Trois temps, à six à mille temps
Valse sur tous les temps
Le jour approche mon cœur
Alors danse et valse.

Valsons mon cœur chéri
Prend mon bras, enlace-moi
Embrasse-moi mon cœur
Avec toi, je ne valse plus
Je nirvanise.
Merci mon cœur chéri...!'




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Re: Vers et poémes en vers libres.
24 mai 2010, 12:09
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Présente...



L’Oublié...V

Shirley et Simon.

Je trouvais cette invitation chaleureuse mais pénible à la fois, parce qu’elle me reportait à mon enfance, du temps où mon papy présidait aux soirées du Shabbat ; mes parents à la suite de son internement avaient laisse choir cette tradition que je trouvais très agréable. J’avais une très grande envie d’accepter l’offre.

Je m’allongeais un instant sur le sofa. J’avais surtout besoin de réfléchir.
Finalement, je décidais de sortir de mes pensées. Je rentrais dans la cuisine pour préparer un bon gigot rôti avec frites et salades pour le dîner.

En attendant la cuisson, je me remettais à lire ses notules ; histoire de faire encore plus amples connaissances avec mon grand-père en consultant le reste de ces drôleries. Par moment, je riais aux larmes, l’instant d’après, je passais à la tristesse, aux larmoiements. Un drôle d’écrivain à l’écriture fort simple, sans que je prenne le temps de réaliser le réel de l’irréel, le vrai du faux, à l’imaginaire, au ‘ballout'( affabulation) comme il le décrivait si bien.

Je passais du chaud au froid.

20 heures 30 sonnèrent à la pendule. Mon père fut le premier à rentrer.Suivie par ma maman une demi-heure plus tard. Ils trouvèrent le dîner prêt, et les couverts posés sur la table.

Ils sentaient aussi que je n’étais plus de mauvais poil. Surtout bien disposée à ne pas paraître de mauvaise humeur...Et pourquoi le serais-je après une si belle après midi...Me dis-je.

‘...Tu as l’air en forme..... !’

Me lança ma maman entre une incision de gigot et une bouchée de salade verte...

‘...Oui..... ! L’humeur a ses hauts et ses bas... !’
‘...Comment s’est passée ta journée... ! Ma chérie.... !’ Renchérit mon père.
‘...Un affreux mal de tête m’a fait faire la fac buissonnière... ! Mais j’ai pu récupérer les cours chez Maurice... !’

Puis, je rajoutais.....

‘...J’ai fais une excellente rencontre aujourd’hui... ! Une famille qui me fait l’honneur de m’inviter pour passer un vendredi soir... ! Mais avant de leur donner ma réponse, je voulais vous consulter... !’
‘...Mais bien sur que tu peux y aller.... ! Nous avons perdu cette habitude de cette tradition depuis que ton papy n’est plus là.... !’

Elle venait de lâcher le mot de papy, l’oublié entre deux tranches de gigot saignants. Mon père se rendit compte de la bévue. Ma mère venait de commettre un ‘crime de lèse grand-père’. Ce à quoi, je répondais...

‘...Et où est t’il à présent... ?’
‘...Il est bien... !’
‘...Où.... ? Dans la tombe... ?’
‘...Ne dis pas cela... !’ Répliqua mon père.

Elle affrontait mon regard. Je ne baissais pas le mien. J’attendais sa réponse de pied ferme.

‘...C’était son vœu le plus cher d’aller là bas... !’
‘...Où là bas... ?’
‘...A L’hospice... !’
‘...Mais cela ne vous empêchez pas d’aller au moins une fois par semaine, par mois ou par an lui rendre visite... ! Vous n’en parliez même plus du poète... ! N’est-ce pas... ? De celui qui m’a écrit un recueil de poèmes sans que je le consulte ne serait- ce qu’une fois... !’

Dis-je en me mettant debout.

Ma mère déposa sa serviette blanche, son arme d'étoffe, sur la nappe et sortie de table. Elle était bouleversée par ce qu’elle venait d’entendre. Mes mots étaient cinglants. Durs, comme tirés par une arbalète.

Elle revint quelques minutes plus tard.

‘...Je pense à lui depuis ce jour où nous l’avons déposé là bas... !’
‘...Dans le mouroir.... !’

Je lui portais l’estocade. Elle monta dans sa chambre.

‘...Tu n’aurais pas dû lui parler comme ça... !’Papa.
‘...Je regrette mais, je ne supporte pas votre secret de famille... ! Qu’il vive ailleurs, alors que je le croyais mort... !’
‘...Tu aurais pu t’y prendre autrement... ! Ma fille... !’
‘...Avec des fourchettes de gigot, sans doute... !’
‘...Mais si elle a évoqué son nom, c’est qu’elle pense à lui en silence, Simon est un homme fier et ne voulait pas être à notre charge... ! Il voulait se sentir indépendant... ! Il ne voulait pas nous déranger... !
‘...Est -ce une raison suffisante pour ne pas en parler à table ou m’informer de son existence, j’aurai pu lui rendre visite, moi à l’oublié... ! Rien ne vous empêchez de m’en parler pendant ces longues années... !’
‘...Qu’as tu décidé...?’
‘...D’aller à sa rencontre le moment venu, et vous avec moi... !’
‘...Tu as trouvé ses écrits dans la cave.... ? Je les ai tous lu et nous connaissons par cœur ses poèmes sur toi... !’

‘...Non... ! Même pas dans la cave... ! Ailleurs... !’


A suivre...

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