Zlabia.com Le Rendez-vous des Juifs d'Algerie





la guerre contre les roquettes

Envoyé par michou 
Re: la guerre contre les roquettes
31 décembre 2008, 05:43
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Le Frangaoui
Les Juifs du monde entier sont à côté de ce petit pays mais grand car PLUS AUCUN JUIF NE BAISSERA LA TÊTE MAINTENANt.....

Personnellement je l'espére de tout coeur. Bien avant la création de l'Etat d'Israel, tous les juifs ne baissaient pas la tête du moins en terre d'Algérie. Le Rabbin Ephraim Ben Enkaoua etait trés respecté dans la région de Tlemecen et je pense pas qu'il baissait la tête, la famille d'André Chouraqui comprenait d'éminents rabins tout aussi respectés les uns que les autres. Sidi Fredj Halimi etait aussi un rabin trés respecté à Constantine, lui npn plus ne baissait pas la tête. Je te conseille de lire le livre d'Henri Msellati: "Les juifs d'Algérie sous Vichy" et tu changeras certainement d'avis.
Re: la guerre contre les roquettes
31 décembre 2008, 12:18
je baisse la tete a la memoire de toutes les victimes de tousles cotes de cette derniere folie meurtriere.

je salue tous les zlabiens de bonne volonte et je souhaite a tous paix amour fraternite prosperite et bonheur.

toufiq de constantine
los angeles, 31/12/08
Re: la guerre contre les roquettes
01 janvier 2009, 11:16
Salut Abdezerak,

Merci de votre intervention.

Oui, nous avons vécu aussi un passé anti-Juif, néo Nazi par les "petits" Européens antisémites qui sont venus en Algérie, et que mes parents ont bien connu.

Voyez cette vidéo:
[www.akadem.org]

Il faut aussi travailler ensemble pour démontrer que beaucoup de Musulmans ont aidé les Juifs durant l'Holocauste.

Bien à vous,

Abraham
Re: la guerre contre les roquettes
01 janvier 2009, 23:06
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Abraham2210
"Encore un juif israélien!"

"ya abderezak ya khouya, dis plutot: toujours"

J'entrelis ici que les attaques sur la population civile d'israël devait vous apporter quelque joie, alors que la riposte contre les terroristes de Hamas, doivent vous rendre tristes, sinon haineux tout en accusant Michou d'être Israëlienne, et originaire d'Algérie. Ayant aussi perdue une amie devant ces attaques lâches, et elle même toute secouée.

Chers amis, je dis et rêpête que 99% des Juifs sont pour le succcés de l'Etat d'israël, élu par l'ONU, et ont le droit de se défendre.
Vos dirigeants en pensent différemment car ils sont toujours voués à nous détruire. Ils croient aussi que les Juifs n'ont aucun droit de se défendre.
C'est cette illusion qui les perdra.
Vous avez tort de suivre cette propagande, a mon avis.

Donc, et surtout, en ces moments difficiles, nous sommes tous Israëliens.

Merci de votre amitié.

Abraham

Pardons , je n'avais pas fini le texte

Je disais donc convenons le bien de maniére drastique sans aucune disporpotion .

de mon point de vue , la vie des uns et des autres , leur mort sont identiques , un musulman - un juif - un chrétien , sont ils tellement différents - quant dieux dit .sic

Tu ne tueras point , ce commandement doit il être interprété différamment . par le musulmant ou par le juif , par essence ne sont pas tout deux fils d'Abraham ?

Donc arrétons de spéculer sur le malheur des deux peuples , palestiniens et israeliens sont condamnés à vivre cote à cote , que ce soit un roquette , ou un missile , ce sont des engins de mort .Une tombe est une tombe - juifs et musulmants tous retournent à leur origine la TERRE .

Merci de ta patience et encore bonne année Abraham , que la paix de notre dieux commun soit sur nous tous .

Oranais
Re: la guerre contre les roquettes
01 janvier 2009, 23:21
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michou
jusqu'a hier je ne voulais pas parler de ce sujet si chaud qui risque d'ouvrir des polemiques......maisje tenais a vous faire patager ce que j'ai vecu hier soir.oui hier soir une roquette a explose a 300metres de chez moi!!!c'etait impressionnant...et quelle peur!!une amie a ete tuee!!
l'armee israelienne n'est pas sortie en guerre contre des innocents...elle est sortie en guerre contre un organisme politique qui n'a qu'un seul but effacer israel de la carte!!nous avons evacue la bande de gaza avec l'espoir que nous vivrons dans la tranquilite et que les enfants de sderot pourront s'amuser comme tous les enfants du monde

Michou ,

Bonne Année 2009 que la paix de l"ame soit sur toi .

Oui tu a raison d'un coté , les enfants de sderot ont un droit ligitime de s'amuser comme tous les enfants du monde , mais ceux de gaza ? ont t'ils à tes yeux ce même droit .?

Je voudrais te poser un question , les larmes d'une mére de sderot sont ils différents que ceux qu'une maman de gaza ?

Par mes paroles je ne veux pas justifier les envoies de roquettes par le hamas que je compte à juste titre comme organisation terroriste ,
je désapprouve dailleurs la riposte dispropotionnée de l'armée d'israel - c'est le pot de terre contre le pot de fer .

Cela me rapelle un histoire celle de David et Goliat

Saluations -Oranais
Re: la guerre contre les roquettes
02 janvier 2009, 19:09
"Par mes paroles je ne veux pas justifier les envoies de roquettes par le hamas que je compte à juste titre comme organisation terroriste ,
je désapprouve dailleurs la riposte dispropotionnée de l'armée d'israel - c'est le pot de terre contre le pot de fer ."

Vous parlez en l'air!
Comme ci que l'Algérie était un exemple des droits de l'Homme, de la Femme et des Enfants, ainsi que la protection des minorités!

Si Israël appliquait vos méthodes, ou celles de Hamas que vous voulez "proportionnée", elle serait mortelle contre les les femmes et enfants tout d'abord. Ils n'auraient pas besoin de tanks ni d'avions contre les terroristes.
Comme Hamas l'a toujours fait INTENTIONELLEMENT. Et celà même contre leur propre peuple pour essayer de passer pour des victimes, et d'éviter ainsi de construire quelque chose de bon pour leurs enfants!
Re: la guerre contre les roquettes
03 janvier 2009, 00:37
Vous êtes toujours à contre courant , je ne vois pas en quoi ici l'algerie peut etre cité , ou prise en exemple .

dans toutes vous diabrides vous citez à profusion l'algerie , pour un tout pour un rien , même si l'algerie à vos yeux n'est pas un modéle d'exemple pour le respect des droits de l'homme , car selon vous n'est pas un pays démocratique , alors que dire d'israel qui ne respecte aucune des décision de l'ONU ?

Je ne suis pas là pour juger ou porter une quelqueconque appréciation sur le pays que vous chérissez , loin de là ma pensé , mais que dire de vos préjugés et de vos ecrits qui ne sont que roquettes et missiles verbaux , à l'encontre d'un pays qui vous a vu naitre ainsi que vos aieux , vous vous conduisez exactement comme les terroristes de HAMAS .

Si vous haissez autant l'algerie pourquoi en parler ? oubliez la , et pour votre gouverne , moi je suis effectivement attaché à ce pays qui m'a vu naitre , mails cela ne veut pas dire que je suis en osmose avec ses dirigeant , quoique .....

Israel , comme beaucoup de pays dits démocratiques , n'est pas une vertue de légalité , que dire de la situation , des arabes israeliens , des falachahs , des pourtants juif de souches ques sont originaires du magreb , face aux tenants qui sont les azkinases ?

Combiens de dirigeants juifs , ou de haut fonctionnaires , ou de généraux sont orinaires de l'afrique su nord , niet aucun .

J'ai bien d'autres arguments à vos opposés , mais quant ont dialogue avec une personne qui ne tient qu'a ses propres arguments , cela est inutiles .

Salutations
Re: la guerre contre les roquettes
03 janvier 2009, 05:34
Bonjour à toutes et tous,

Non Monsieur l'oranais,

Une réponse, voilà ce que j'ai reçu :Ghazza
Expéditeur: Karimdoran
A: Le Frangaoui
Date: 03/01/09 11:31


Des « barbares » bombardés à Gaza



Construire l’ennemi



1er janvier 2009





Qu’elle était naïve, décidément, cette idée selon laquelle, avec l’expansion des moyens de communication, il ne serait plus possible de commettre une exaction sans que l’opinion internationale, aussitôt alertée, réagisse par une protestation unanime... Alors que, pour compenser ce rétrécissement spectaculaire de la planète, il suffisait d’intensifier en proportion les efforts de propagande. Les bombardements israéliens sur Gaza en offrent la démonstration la plus achevée. Vous croyez voir une population prise au piège, privée de tout par un blocus inhumain, se faire massacrer par un Etat qui, soutenu par la première puissance mondiale et assuré, quels que soient ses forfaits, de ne jamais être inquiété, occupe illégalement des territoires et opprime un peuple depuis quarante ans, en violant sans cesse ses engagements ? Abracadabra ! Mais non : vous voyez un pauvre petit Etat merveilleusement démocratique se défendre contre les méchants islamistes qui veulent sa perte. Et le pauvre petit Etat est vraiment désolé de devoir au passage réduire en charpie quelques gamins - les seuls Palestiniens que l’on daigne considérer comme « innocents », ce sont les enfants ; et encore... - pour parvenir à atteindre les fourbes activistes méritant mille fois la mort qui se cachent lâchement parmi eux.



« A partir du moment où l’autre est l’ennemi, il n’y a plus de problème. » On avait déjà eu l’occasion de citer ici cette phrase par laquelle, dans le roman de Stéphanie Benson Cavalier seul, un personnage explique comment on peut justifier les pires crimes. Croit-on vraiment qu’un seul massacre ait pu se commettre sans que ses auteurs se persuadent et persuadent les autres qu’ils y étaient obligés par le danger que représentaient leurs victimes ? Dans son livre La peur des barbares (Robert Laffont, 2008), Tzvetan Todorov rappelle : « Quand on demande aux policiers et aux militaires sud-africains pourquoi, au temps de l’apartheid, ils ont tué ou infligé des souffrances indicibles, ils répondent : pour nous protéger de la menace que les Noirs (et les communistes) faisaient peser sur notre communauté. "Nous n’avons pris aucun plaisir à faire cela, nous n’en avions aucune envie, mais il fallait les empêcher de tuer des femmes et des enfants innocents (1)." »





Transformer le faible en fort
et le fort en faible





Ainsi, le sort fait aujourd’hui aux Gazaouis a été permis par une longue et obstinée construction de l’ennemi. Depuis le mensonge fondateur d’Ehud Barak sur la prétendue « offre généreuse » qu’il aurait faite en 2000 à Camp David, et que les Palestiniens auraient refusée, les politiciens et les communicants israéliens s’y emploient avec zèle ; et, ces jours-ci, ils intensifient leurs efforts (lire par exemple « Internet, l’autre zone de guerre d’Israël », Le Figaro, 31 décembre 2008). Mais le 11 septembre 2001, en poussant l’Occident à la frilosité grégaire et au repli identitaire, leur a offert un terrain favorable en leur permettant de jouer sur la nécessaire solidarité des « civilisés » face aux « barbares » : innocence inconditionnelle pour les premiers, culpabilité tout aussi inconditionnelle pour les seconds. Dans son éditorial de Libération du 29 décembre, Laurent Joffrin met ingénument en garde Israël contre le risque de perdre sa « supériorité morale » : en effet, on frémit à cette hypothèse. Quant à Gilad Shalit, il n’est pas le soldat d’une armée d’occupation capturé par l’ennemi, ce qui fait quand même partie des risques du métier, mais un « otage » (2).



La focalisation hypnotique, obsessionnelle, sur l’« intégrisme musulman », relayée avec zèle par d’innombrables éditorialistes et tâcherons médiatiques, tous ces « meilleurs spécialistes de l’islam de tout leur immeuble » qui, conformément au désormais bien connu « théorème de Finkielkraut » (moins tu en sais sur le sujet dont tu causes, plus on t’écoute), y ont trouvé un fonds de commerce providentiel et l’occasion d’une gloire facile, est parvenue à persuader l’opinion occidentale que celui-ci représentait aujourd’hui le plus grand danger menaçant le monde. « Pour ma part, je soutiens Israël et les Etats-Unis. La menace islamiste est, à mes yeux, beaucoup plus terrifiante », ânonne ainsi un intervenant sur un forum - les forums constituant un témoignage accablant de l’ampleur et de la réussite du lavage de cerveau. Bassiner jour après jour des citoyens occidentaux désorientés par l’évolution du monde et peu sûrs d’eux-mêmes avec la « menace islamiste » a eu pour effet de faire disparaître tout le reste, et en particulier de gommer comme par magie tout rapport de forces objectif. Le résultat, c’est qu’un type qui insulte une femme voilée dans le métro parisien n’a pas l’impression de s’en prendre à plus faible que lui, mais de poser un acte de résistance héroïque (« M’agresser est quasiment vécu par l’agresseur comme de la légitime défense », observe Malika Latrèche dans Les filles voilées parlent). Et qu’Israël passe non pas pour l’agresseur, mais pour la victime : « Les Israéliens ont toute ma sympathie dans cette épreuve », lit-on sur les forums du Nouvel Observateur, alors que les Gazaouis pataugent dans le sang et les gravats.





Massacrer les Palestiniens
pour libérer leurs femmes





Le matraquage sur l’« islamisme » a été si efficace que l’occupation israélienne, qui constitue pourtant la donnée première de la situation au Proche-Orient, a tout simplement disparu des radars. Au mieux, quand on reste un peu sensible au malheur palestinien, on fait comme s’il était symétrique au malheur israélien - toujours cette « fausse symétrie » que pointaient Denis Sieffert et Joss Dray dans La guerre israélienne de l’information. Si d’aventure l’opinion occidentale est quand même prise d’un doute passager, « euh, vous êtes sûrs que vous n’y allez pas un peu fort, là, quand même ? », elle est aussitôt invitée à se rappeler que, de toute façon, ces gens-là ne sont que des bêtes malfaisantes qui détestent les juifs par pure méchanceté d’âme (eh bien oui, pour quelle autre raison cela pourrait-il bien être ?) et qui oppriment leurs femmes - on espère que les femmes palestiniennes seront au moins reconnaissantes à Israël de les débarrasser de tels monstres en tuant leurs maris, leurs pères, leurs frères, leurs fils. Faut-il en déduire que le machisme mérite la peine de mort ? Dans ce cas, suggérons que la sanction soit aussi appliquée en Occident : je sens qu’on va rigoler. Oh, mais pardon, bien sûr, j’oubliais : il n’y a pas de machos en Occident, où règne une égalité parfaite entre les sexes. Et il n’y a pas d’antisémitisme non plus. Six millions de morts, c’était avant le déluge, d’ailleurs nos grands-parents étaient tous résistants, et de plus ces salauds d’Arabes étaient pronazis, ce qui prouve quand même leur malfaisance foncière. Avoir été pronazi, c’est vachement plus grave que d’avoir été nazi ou collabo, non ?



Cette analyse faisant de l’intégrisme musulman le plus grand péril menaçant la planète est parfois posée au détriment du plus élémentaire bon sens, comme le montrait par exemple en 2004 Sadri Khiari dans sa lecture du livre de Caroline Fourest et Fiammetta Venner Tirs croisés. Il relevait la contradiction entre le tableau que peignaient les auteures de la puissance respective des différents intégrismes monothéistes et les conclusions qu’elles en tiraient, à savoir que l’islamisme était le plus redoutable : « Malgré ses bombes humaines, son argent sale, ses foules arabo-musulmanes fanatisées et impuissantes, l’islamisme semble bien inoffensif par rapport à la puissance des intégrismes chrétien et juifs, du moins tels qu’elles nous les présentent, influençant la politique des Etats les plus puissants du monde. Or, c’est à l’idée inverse qu’elles aboutissent : "A côté de l’intégrisme musulman, les intégrismes juifs et chrétien donnent l’impression de phénomènes marginaux plutôt folkloriques, en tous cas sans conséquences." »





Israël fera la paix...
« quand les Palestiniens
seront finlandais »





Mais surtout, cette focalisation sur l’« islamisme » est désastreuse parce qu’elle s’en prend à un phénomène de nature essentiellement réactive et défensive, qu’elle ne fait qu’alimenter encore davantage. La prise de pouvoir du Hamas est présentée comme une preuve de l’arriération et du caractère belliqueux des Palestiniens, alors qu’elle résulte de l’exaspération d’une population qui a vu l’occupant poursuivre inexorablement sa politique de terreur et de spoliation. « On nettoie, et ensuite, peut-être qu’on verra enfin émerger un partenaire palestinien raisonnable », disent en substance les autorités israéliennes aujourd’hui - comme si elles ne s’étaient pas acharnées auparavant à discréditer, à diaboliser, à éradiquer les partenaires raisonnables qu’elles avaient en face d’elles, assiégeant le quartier général de Yasser Arafat tandis que les infrastructures du Hamas et du Djihad islamique restaient debout. Selon toute vraisemblance, c’est plutôt les Palestiniens qu’il s’agit de « nettoyer ». « Sharon fera la paix... quand les Palestiniens seront finlandais », prédisait à juste titre Charles Enderlin (Libération, 20 octobre 2004). C’est tout aussi vrai d’Ehud Olmert. Et cela risque malheureusement d’être encore plus vrai de celui ou celle qui lui succédera en février.



Comment pourrait-il en être autrement ? C’est l’existence même des Palestiniens qui gêne. Dans un texte publié le 30 décembre, « On Gaza », l’activiste altermondialiste américaine Starhawk écrit : « Je suis juive, de naissance et d’éducation, née six ans après la fin de l’Holocauste, élevée dans le mythe et l’espoir d’Israël. Le mythe dit ceci : "Pendant deux mille ans nous avons erré en exil, nulle part chez nous, persécutés, presque détruits jusqu’au dernier par les nazis. Mais de toute cette souffrance est sortie au moins une bonne chose : la patrie à laquelle nous sommes revenus, enfin notre propre pays, où nous pouvons être en sécurité, et fiers, et forts." C’est une histoire puissante, émouvante. Elle ne présente qu’un seul défaut : elle oublie les Palestiniens. Elle doit les oublier, parce que, si nous devions admettre que notre patrie appartenait à un autre peuple, elle en serait gâchée. Le résultat est une sorte d’aveuglement psychique dès qu’il s’agit des Palestiniens. Si vous investissez réellement Israël comme la patrie des juifs, l’Etat juif, alors, vous ne pouvez pas laisser les Palestiniens avoir une réalité à vos yeux. Golda Meir disait : "Les Palestiniens, qui sont-ils ? Ils n’existent pas." Nous entendons aujourd’hui : "Il n’y a pas de partenaire pour la paix. Il n’y a personne à qui parler." » Face à cet aveuglement, une seule alternative s’offre à la communauté internationale, au sein de laquelle les leviers de décision sont encore occidentaux : soit obliger les Israéliens à voir les Palestiniens ; soit approuver cet aveuglement - « mais non, bien sûr, vous avez raison, ces gens n’existent pas, mais larguez donc encore quelques bombes pour vous en assurer, si cela peut vous soulager » - et cautionner, voire encourager, un sociocide. Il semble qu’elle ait fait son choix.





Se mettre à la place des dominés,
c’est trop fatigant





Ce choix a été largement facilité par la résurgence du mépris colonial le plus cru - élément que Starhawk néglige quelque peu. Pouvoir déchaîner son inconscient colonial à l’abri du noble combat pour ceux que l’on a autrefois si allègrement génocidés, avouons que c’est quand même une formidable aubaine. La propagande pro-israélienne compte sur l’imprégnation persistante des cerveaux par les vieux clichés coloniaux, qui empêche toute appréhension réelle du malheur des Palestiniens. Ensevelis sous les représentations racistes, parlant une langue dont les accents ont été moqués par des générations de comiques troupiers, ceux-ci inspirent toujours la méfiance et le soupçon : quand Arafat avait reconnu Israël, on était persuadé qu’il s’agissait d’une ruse. Leur douleur est toujours suspectée d’être une mise en scène, une fourberie destinée à abuser l’Occidental trop naïf (une militante féministe, citée dans Les filles voilées parlent, à une femme voilée qu’elle vient d’agresser : « Arrêtez avec vos larmes de crocodile »). La propagande pro-israélienne parie sur l’impossibilité d’une identification du pékin occidental avec les Palestiniens, comme en témoigne le succès de l’argument que l’on voit copié-collé ad nauseam sur tous les forums : « D’accord, mais mettez-vous à la place des malheureux Israéliens qui vivent sous les tirs de roquettes, quel Etat au monde accepterait cela », etc. Ce n’est jamais à la place des Palestiniens qu’on est invité à se mettre. Le fait de vivre sous la menace d’une mort violente, menace qui se concrétise rarement, est considéré comme plus intolérable que celui de vivre avec l’omniprésence de la mort effective, qui plus est dans des conditions matérielles et morales infernales, et de subir une occupation depuis des décennies.



L’obsession de l’islamisme et l’effacement du rapport de forces réel - son inversion, même - ont été d’autant plus faciles à installer qu’ils permettent de faire l’économie de toute identification aux dominés. Et cela tombe bien, parce que justement, de toute façon, en France ou ailleurs, on ne meurt pas d’envie de se mettre à la place des dominés, d’essayer de comprendre ce qu’ils vivent ou comment ils voient les choses. On laisse désormais cet exercice pénible à ceux qui ont, dit-on, la « haine de soi ». A propos d’Amira Hass, rare journaliste israélienne à travailler dans les territoires palestiniens, un intervenant ricane sur un forum : « Plutôt qu’Amira Hass, c’est Amira Selbsthass [« haine de soi » en allemand] qu’elle devrait se nommer ! » L’opinion majoritaire, c’est que les victimes nous emmerdent avec leurs pleurnicheries, qu’elles font un drame de tout - à preuve, les dénonciations très en vogue de la « victimisation ».



Cette profonde réticence, le refus de fournir cet effort d’identification - car cela demande bien un effort -, cet enfermement dans le confort de ses certitudes et de sa position dominante, produisent une sous-estimation permanente des souffrances de l’autre. On reste sans voix, par exemple, en entendant certains, en France, affirmer leur incrédulité quant au fait que l’histoire coloniale continuerait de produire des effets dans notre réalité présente : « C’était il y a longtemps », arguent-ils... Sous-estimation, aussi, dans tous ces discours qui affirment que l’ancien tiers-monde ne doit sa piètre situation qu’à lui-même, et non à l’héritage colonial. Pire : la possibilité même de l’existence d’un point de vue sur le monde autre que le point de vue blanc et occidental suscite le scepticisme. C’est peut-être bien cela que signifient les accusations de « relativisme culturel », si fréquentes ces dernières années à l’égard de tous ceux qui défendent encore la nécessité d’un décentrage : il n’y a au monde qu’un seul point de vue valide et respectable, c’est le point de vue occidental ; et la seule alternative offerte aux autres est soit de l’embrasser, soit de rester dans les ténèbres de leur sauvagerie.





« Les commentateurs occidentaux,
qui évoquent les "sanglants attentats-suicides",
ne parlent jamais de la "sanglante occupation" »





Cette sous-estimation du préjudice causé à l’autre, le journaliste néerlandais Joris Luyendijk la pointait en 2007 dans un article du Monde diplomatique intitulé « Les mots biaisés du Proche-Orient » : « Le mot "occupation" peut-il être, lui aussi, vide de sens pour les lecteurs et les téléspectateurs occidentaux ? Un tel vide expliquerait pourquoi on multiplie les pressions sur l’Autorité palestinienne pour qu’elle prouve qu’elle "en fait assez contre la violence" alors qu’on ne demande presque jamais aux porte-parole du gouvernement israélien s’ils "en font assez contre l’occupation". Nul doute qu’en Occident le citoyen sait ce qu’est la menace terroriste, ne serait-ce que parce que les responsables politiques le lui rappellent régulièrement. Mais qui explique aux publics occidentaux la terreur qui se cache derrière le mot "occupation" ? Quelle que soit l’année à laquelle on se réfère, le nombre de civils palestiniens tués en raison de l’occupation israélienne est au moins trois fois supérieur à celui des civils israéliens morts à la suite d’attentats. Mais les correspondants et les commentateurs occidentaux, qui évoquent les "sanglants attentats-suicides", ne parlent jamais de la "sanglante occupation". » Et pourtant, imaginons un seul instant l’impact qu’aurait, par exemple, l’instauration d’un check-point tenu par des soldats hostiles dans les rues de Paris ou de New York...



Non seulement l’occupation reste une abstraction, mais on sent aussi percer l’idée qu’après tout, des métèques, semblables à ces colonisés et à ces immigrés que l’on tutoie avec mépris, ne devraient pas être aussi chatouilleux sur leur dignité ou sur les conditions de vie qu’on leur impose. N’est-ce pas leur destin naturel, après tout ? On détruit leur société ? Oui, bon, pour ce qu’elle vaut, leur société... De là à estimer que leur oppression par un peuple « civilisé » représente pour eux une chance, il n’y a qu’un pas - que Bernard-Henri Lévy, dialoguant en mars 2008 avec l’écrivain arabe israélien Sayed Kashua à l’occasion du Salon du livre de Paris, franchissait joyeusement : « Vous ne parleriez pas l’hébreu, et vous ne le parleriez pas si bien et avec tant de grâce et de talent, si l’Etat d’Israël n’existait pas », avait-il le culot prodigieux de lui dire (3)...



Non seulement la majorité des gens, biberonnés à la propagande télévisuelle, cramponnés à leurs « principes » comme à des bouées de sauvetage, ne veulent même plus essayer de comprendre ce que vivent et ressentent des non-Blancs ou des non-Occidentaux, ne veulent plus essayer de se mettre à leur place ne serait-ce qu’un instant, mais ceux qui en ont encore le désir deviennent suspects, comme si, ce faisant, ils choisissaient leur camp, ou posaient un acte criminel. Déplacer un tant soit peu la perspective revient à trahir sa communauté, à se ranger du côté des barbares, des terroristes. Lorsqu’on a rendu compte, sur ce site, du livre Les filles voilées parlent, les quelques mails scandalisés qu’on a reçus en retour ne disaient pas simplement, comme c’était encore le cas en 2003, quand le « débat » sur le sujet a été lancé : « Je ne suis pas d’accord avec vous. » Cette fois, ils disaient : « Je suis atterré, je suis abasourdi, moi qui aimais tant vos livres... » Autrement dit : « Je vous croyais du côté de la culture, et vous étiez du côté de la barbarie. »



La divergence des points de vue, s’agissant du Proche-Orient, est particulièrement exacerbée. D’un côté, des Occidentaux, profondément marqués par le génocide des juifs d’Europe, et que le double ressort d’une mauvaise conscience mal placée et d’un vieux complexe de supériorité raciste conduit à accorder à Israël un chèque en blanc moral. De l’autre, des pays, des communautés, des individus épars, marqués par une tout autre histoire — ou pas, d’ailleurs —, qui ne comprennent pas pourquoi c’est aux Palestiniens de payer les crimes commis par des Européens ; qui sentent bien, pour certains d’entre eux, que, à travers l’abandon et l’écrasement de ce peuple, c’est leur vie à eux aussi que l’on insulte, que l’on traite pour rien ; et qui, voyant l’étau de la propagande se refermer sur eux, perdent peu à peu tout espoir de voir une issue à l’injustice. On leur souhaite de ne pas se laisser défigurer par la haine, de résister à ce que l’on veut faire d’eux. Mais il faut avouer qu’on a vu des années commencer sous des augures moins sinistres.



Mona Chollet





Notes



(1) Phrase citée par Desmond Tutu dans son livre Il n’y a pas d’avenir sans pardon, Albin Michel, 2000.

(2) Lire aussi, dans Le Monde diplomatique de janvier 2009, « La mémoire refoulée de l’Occident », par Alain Gresh.

(3) « L’appel au boycott du Salon du livre est une prise d’otages », Libération, 13 mars

J'ai fait une réponse où cette personne aura le courage de la mettre sur le forum... Il aurait mieux valu pour elle qu'elle mette ce message directement et de ne pas écrire par derrière....Je connais Mona Lisa mais pas Chollet...

Amicalement

Le frangaoui
Re: la guerre contre les roquettes
03 janvier 2009, 06:07
Merci pour le cour magistral , mais en quoi tu crois conserné , relis mon texte , et analyse le !!!
Re: la guerre contre les roquettes
03 janvier 2009, 07:22
Bonjour à toutes et tous,

Monsieur Oranais, je m'en excuse, ce n'était pas pour vous mais pour karimdoran dont j'ai mis le texte que j'ai reçu en privé et que j'ai mis sur le site.... Avec mes excuses mais bien d'accord avec vous sur votre texte.

Amicalement

le frangaoui
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