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La derja

Envoyé par osiris 
Re: La derja
15 novembre 2007, 09:46
Quote
ouda
imassik bal khir sid ali,

je ne suis pas kahina, mais bien ouda qui était à l'école des soeurs blanches à gambetta. D'ailleurs je tiens à vous remercier, grace à vous j'ai pu entrer en contact avec la mère supérieure (la directrice) qui a 81 ans et qui vit maintenant dans une maison de retraite dans la banlieu parisienne. L'idée venait de vous, et sincèrement je n'y avais pas pensé. Je ne vis plus à Alger depuis bien longtemps et ne suis plus allée depuis 7ans, mon dernier séjour m'a beaucoup marqué. Mais je reste toujours algéroise, bien que j'ai des origines kabyles, mon père est né à la casbah (houanat si abdallah) et nous avons toujours habité sidi bich, j'ai trainé ma balgha à la casbah, bab ejdid wa sourstara, (ça me rapelle une chanson chaabi). J'ai encore de la famille à sidi m'hamed cherif, une amie d'enfance qui habite à la rue médée, une cousine aux chdjiourats (arbustes) et la liste est longue!!!
Je tiens à vous faire savoir que j'ai un énorme plaisir à lire vos interventions et appris beaucoup de choses. J'admire votre tolérence. Nous aussi étions voisins avec des juifs et chrétiens, dont certains que j'ai retrouvé plus de 40 ans après. mazalhoum yachfaou rala zmen ou yabkou raala houmethoum. Ils se considèrent toujours ouled lebled.

mes amitiés
à bientot.


asbah el kheir kahina,

Je sais ce que vous vouliez dire, je connais très bien sidi abderrahmane, d'ailleurs à Alger, qui ne le connait pas, c'est l'ange gardien d'alger (n'est ce pas ce qu'on disait ?) Je me rappelle des sahrats, on accompagnait nos mamans pour le grand nettoyage de la douira, de toute la cérémonie qui suivait pour le laver et le rhabiller de tissus de soie et de satin, (le tombeau bien sur) des bougies qu'on allumait tout en chantant et de l'odeur du couscous qu'on offrait aux visiteurs. que de bons souvenirs tout ça !!!

Malheurement, je ne parle pas bien kabyle, j'ai grandi à alger et ... Mais j'arrive à comprendre et suivre une conversation. maslayagh chitoh mabassah fahmagh tekbailith.

à+
M'selkhir Ouda,
je suis désolé de la confusion entre vous et Kahina. Je suis bien content que vous ayiez pu renouer avec la mère supérieure, mais je n'y suis pas pour grand-chose, vous êtes bien gentille avec moi.
J'ai aussi joué au foot-ball aux chdjiourat (l'enjeu était une bouteille de Hamoud Boualem), j'ai bien connu Houanet Si-Abdellah, sidi M'hammed Chrif et Djamâa safir, Sidi bougdour, Bir-Djebbah, j'ai fait ma 1° prière à Sidi-Ramdane à 7 ans dont le muphti était Cheikh Abderrahmane El-Djilali rabbi itouel ômrou. Mon père avait une boulangerie rue Médée et Zenqet-Frina dans les années 30 et un café rue Porte-Neuve qui était fréquenté par des musulmans et des juifs. Qahouet el-djezoua, à l'ancienne avec de l'eau de fleurs d'oranger (ma -zhar). Nous co-habitions avec des familles juives (je me souviens de khalti Semha et de khalti Germaine qui ne parlaient pratiquement pas français) avec qui nous partagions tout. Elles n'étaient singulières que parce qu'elles n'observaient pas le jeûne du ramadhan et que je ne les voyais jamais faire la prière avec les musulmanes de la maisonnée. Pour le reste, aucune différence, et elles me mettaient autant de gâteaux au miel dans la bouche que khalti Malika ou Kheïra ou Z'hor.
Merci de m'émouvoir autant avec tous ces souvenirs et que Médéa et autres qui n'ont pas connu cette époque en prennent de la graine.
Merci encore, Ouda. Fraternellement, et en espérant que Corine réagisse cette fois, elle aurait beaucoup de choses à raconter sur cette époque qu'ont connu ses ancêtres.
Ibrahim-Sid'Ali.
Re: La derja
15 novembre 2007, 09:58
Une petite question, Ouda,
je n'ai pas très bien saisi la 2° partie de ton message où il est question de Sidi-Abderrahmane. Bien sûr que j'ai vécu de tels moments où j'accompagnais ma mère pour l'entretien rituel du tombeau du saint Thâalbi, et tout ce qui y est dit est très juste et précis sans parler des madaïh (chants religieux apologétiques). En plus c'est adressé à Kahina et signé A+. Une interférence de messages?
En tout cas c'est quelqu'un qui connait très bien Alger d'antan.
Fraternelle amitié.
Ibrahim-Sid'Ali.
Ps : Corine, quand vous déciderez-vous? Et Abraham, et Osiris qui a relancé la derja avec mérite, et Lamak, et Halqoma, et Pittou...?
Re: La derja
15 novembre 2007, 10:33
Ibrahim je vous ai dis je ne connais pas, mais je vous assure que je vous lirais tous,

par contre nos ancètres habitaient à côté car j'ai de la famille qui est née rue Porte Neuve, ça se trouve ils se connaissaient,

Corine
Re: La derja
15 novembre 2007, 11:06
Sadqa, Corine
(je vous crois, Corine).
Maintenant, si vos ancêtres sont nés rue Porte-Neuve, il est plus que certain qu'ils aient connus mes grands-parents et parents. Ma mère est toujours de ce monde et connaissais assez bien la plupart des familles juives qui habitaient alentour, depuis les rues Boutin, du Chêne, Marengo, Médée, des Dattes, Porte-Neuve, de la Lyre, Bld Montpensier, Gambetta etc... mais sa mémoire décline avec l'âge, et c'est un peu comme si elle ne voulait plus se remémorer ces années-là. Mes tantes, ses aînées, nées au tout début du siècle et disaprues depuis une vingtaine d'années, en connaissaient plus encore et plus intimement. C'est ainsi que la mémoire s'efface sans que ce soit du à Altzheimer ou autre, mais seulement à notre paresse ou à nos "haines" proverbiales mais totalement infondées. Sinon, que ferais-je sur un site de juifs pour les juifs?
Mon père, mort en 57, et qui était plus âgé que ma mère, connaissait à peu près tout le monde de la communauté juive qu'il recevait chez nous et était reçu par eux jusque vers les années 55-56.
Immense dommage.
Re: La derja
15 novembre 2007, 11:39
Ibrahim mon père aussi est mort en 1957, vous voyez des faits qui nous rapprochent, je vous envoie en perso les noms de la famille

Corine
Re: La derja
15 novembre 2007, 12:06
D'accord, Corine. Je promets de demander à ma mère un effort de mémoire, à moins que ça ne me dise déjà quelque chose à moi-même, ce qui serait un peu étonnant ayant eu 11 ans à l'indépendance, et les relations entre juifs et musulmans s'étant assez distendues bien avant 62.
J'attends, donc, votre message, et merci de votre confiance.
Ibrahim-Sid'Ali.
Re: La derja
16 novembre 2007, 11:37
msalkhir ralikom,

wach rakom youm, inchallah bkheir = comment allez-vous aujourd'hui ? Jespère bien ?

sid ali, ce que je voulais dire à Kahine " signé A+" n'était tout simplement que : A bientot ou A plus tard. C'est le langage de jeunes (j'ai deux adolescents à la maison), ce n'est surtout pas un langage codé !
Re: La derja
16 novembre 2007, 12:13
M'selkhir,
rani nahmed rabbi ou n'challah enti gana (Bonsoir, je remercie Dieu d'être aussi bien et espère que toi aussi).
Je n'ai jamais pensé à un code secret, je pensais qu'il y avait un message qui m'était destiné et un autre qui s'y était accolé.
Rabbi echeddlek fi ouladek n'challah, rani âaref kifach yetkellmou ouled el-youm (Dieu préserve tes enfants, je sais comment s'expriment les jeunes d'aujourd'hui).
Merci de votre message pour m'expliquer le A+ et très bonne soirée.
Ibrahim-Sid'Ali.
Ps : le vouvoiement n'existe pas en arabe, comme chacun le sait, ce qui explique que je traduise littéralement mes phrases en arabe et que je vouvoie à nouveau Ouda, puisque nous exprimant dans une autre langue.
Re: La derja
17 novembre 2007, 06:44
B'selkhir 3alikoum ya ou'djouh el kheir.

hadi balek 20 minutes ouana nakkra fikoum sur ce sujet élli houya la darija.

3anedi la famille fe d'zayer mais ana naskoune fe tlemcen. ou bine tlemcen oue d'zayer kayen wahren. e'llahdja teth bedel men bled lel bled.

h'noua fe tlemcen on a une particularité qui n'éxiste nul par ailleur en algérie nahedrou bel ''a'' bezzaf, mouta3 el ''kk' comme a alger ou el ''gua'' comme à oran.

Pour reprendre certains mots et expression cité plus et qui ont retenue mon attention :

Betterave : à Tlemcen on l’appelle ‘’el barba’’ s’ils y a des juifs de Tlemcen parmi nous sur le forum ou des gens de Tlemcen peuvent confirmer ces différences d’appellations.

El casrona : la casserole.

Kabouya : la courgette. A alger : el kkar3a

Elkkar3a : bouteille à tlemcen.

El h’rissa : tarte a la semoule, à alger : echamia. Ou kkalbe el louze.

Bou3dima : les nèfles. A alger : za3roura. À Oran : el molléce.

El calcon : le caleçon

A alger : ouache kkho ça vva ? Ça va, intique magnétique.
A Tlemcen : kirik kkhay labas ? Labass, ghaya, ham doulah, rahmeth rabbi.
A oran : wach rak khouya ? ouellah labas.

A d’autres et bonnes fin de journée.
lamak en verlan.
Re: La derja
18 novembre 2007, 12:00
M'selkhir Lamak,
Bonsoir Lamak,
je suis content que tu reviennes à la derdja en particulier, et au forum en général même si tu ne l'as jamais quitté.
C'est reparti pour un tour avec ce parler algérien, initié je pense par Pittou si mes souvenirs sont bons.
D'ailleurs, cette fois-ci c'est Osiris qui l'a relancé et je lui en suis reconnaissant (notamment pour la betterave), sauf qu'il n'intervient pas assez pour nous enrichir un peu plus.
Je ne viens pas d'une vieille famille d'Alger comme notre ami Osiris, la mienne vient, mais c'est la tradition familiale qui le dit, d'Andalousie, puis s'est établie assez longuement à Fès, pour s'installer à Miliana durablement avant de rejoindre Alger depuis quelques petites générations.
Les grandes cités comme Fès, Tlemcen, Cherchell, Miliana, Alger, Bédjaïa, Constantine et tant d'autres ont leurs familles anciennes et toutes apportent les particularités de leur vocabulaires spécifiques.
Que chacun apporte sa part à la meïda ( sofra, comme ne manquerait pas de dire Pittou ou Osiris) et que l'on se régale tous avantageusement.
Merci encore.
Ibrahim-Sid'Ali.
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