spleen.

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georges
Chers amis,

Moi je lis toujours les articles du Forum et si je n'interviens pas (à moins de dénoncer des messages qui distordent l'Histoire), c'est que j'ai moi-même un Blog. Sans prétention aucune, j'y écris des souvenirs, d'Algérie ou autres, car c'est un moyen de continuer à faire fonctionner les neurones après la retraite (sans flambeaux). De rares fois je suis obligé de rayer des commentaires insultants, de personnages qui sans doute n'aiment pas la Vérité. Je n'ai pas reçu d'éducation talmudique et mon fier judaïsme est devenu sioniste après un passage en France pour faire racine en Israel.
[georges2.over-blog.com]

Georges j'aime beaucoup ton blog continues de l'alimenter

Corine

C'est quand on croit que le coeur n'y est plus que "Le" coeur se révèle et bat indépendamment des autres, juste à sa mesure... Je conçois la déprime comme une vraie plage de liberté au milieu d'une multitude de criques rocheuses où l'on ne peut nager qu'avec les sens en alerte. Nous parlons des mêmes criques et des mêmes plages puisqu'elles ont baigné nos corps d'enfants. La déprime, c'est le moment où l'on pense perdre pied alors que c'est là que l'on se rend compte que nous n'avions pas tout à fait notre tête auparavant. C'était celle des autres, en tout cas pleine des mêmes choses, idées, réflexes, goûts et dégoûts, attirances et répulsions... Tout un programme, un disque dur si intime qu'on n'en soupçonne à peine l'existence. Nous disons "JE" alors que nous pensons "nous", juste pour ne pas se sentir seul, esseulé, banni...
J'ai, pour ma part, toujours accepté de dialoguer avec tout le monde pensant avoir à faire à un individu, une conscience, puis me rends compte que plusieurs de mes correspondants avaient, hélàs, les mêmes mots-slogans, la même démarche mentale ou idéologique, et pour certains les mêmes types d'injures.
Le forum n'est pas moribond, il pourrait n'être que convalescent....

Merci Corine de me lire. Ecrire n'est pas si facile et j'espère toujours qu'un de mes souvenirs en éveillera un autre chez l'éventuel lecteur (trice).
Nous sommes une espèce en voie de disparition, c'est un devoir de laisser quelques petits témoignages de notre vie, de nos gouts et amour du pays où nous sommes nés.

Georges, je ne sais pas si vous êtes sur facebook mais sachez qu'il y a un réalisateur qui tourne notre histoire et ce film devrait sortir en France d'ici la fin de l'année

Corine

Bonjour,
A Ibrahim,
Juste une anecdote, un souvenir, savez-vous comment,enfant, j'ai appris à nager ?
C'était à Bab el oued, la plage Padovani, je devais avoir 7 ou 8 ans, j'étais seul, et, au large il y avait un gros container en fer lesté de ciment, et relié à la plage par une grosse corde enterrée dans le sable.
J'ai décidé d'aller sur ce container, et, pour ce faire, j'ai tenu la corde et tiré sur mes bras pour avancer. Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était que plus j'avançais, plus je m'enfonçais dans l'eau. J'ai répété l'opération plusieurs fois, et j'ai laché la corde à un endroit ou je n'avais plus pied. J'ai nagé jusqu'au container,fier et heureux de l'exploit accompli, mais personne pour me féliciter, ni m'encourager.J'ai gardé en moi cet épisode, et toujours dans ma vie, je vais au bout des objectifs que je me donne.
C'est à vous que je réponds, Ibrahim, pour vous faire partager s'il en est, mes sentiments profonds, et peut-etre certaines de mes desillusions.
Amitiés, Daniel.

Ce film aurait pour titre "50 ans". Je lui souhaite le succés, quoique jusqu'à présent les réalisations nous concernant pechent par leurs nombreuses erreurs à la mode hollywoodienne .....Rien ne vaut nos souvenirs personnels...

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datlani
Bonjour,
A Ibrahim,
Juste une anecdote, un souvenir, savez-vous comment,enfant, j'ai appris à nager ?
C'était à Bab el oued, la plage Padovani, je devais avoir 7 ou 8 ans, j'étais seul, et, au large il y avait un gros container en fer lesté de ciment, et relié à la plage par une grosse corde enterrée dans le sable.
J'ai décidé d'aller sur ce container, et, pour ce faire, j'ai tenu la corde et tiré sur mes bras pour avancer. Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était que plus j'avançais, plus je m'enfonçais dans l'eau. J'ai répété l'opération plusieurs fois, et j'ai laché la corde à un endroit ou je n'avais plus pied. J'ai nagé jusqu'au container,fier et heureux de l'exploit accompli, mais personne pour me féliciter, ni m'encourager.J'ai gardé en moi cet épisode, et toujours dans ma vie, je vais au bout des objectifs que je me donne.
C'est à vous que je réponds, Ibrahim, pour vous faire partager s'il en est, mes sentiments profonds, et peut-etre certaines de mes desillusions.
Amitiés, Daniel.

Bonjour Daniel, j'ai exactement les mêmes souvenirs et c'est bien là que j'ai aussi appris à nager, à part deux détails : nous n'avions pas accès à la plage par Padovani-Plage, mais en venant depuis r'milat lâaoued près de l'héliport de l'hôpital Maillot et nous longions toute la plage. Quant au container, je n'en ai pas souvenir, par contre il y avait bien un ponton planté dans le fond et la corde qui allait jusqu'à la plage. Nous faisions tous, enfin ceux qui ne savaient pas nager librement, l'aller-retour en nous tenant à la corde jusqu'à ce que la peur de l'eau disparaisse progressivement. Il existait aussi un autre accès, mais plus périlleux, depuis le Front de mer où de gros blocs brise-vagues étaient empilés contre le mur. On y venait par l'avenue Malakoff à hauteur de la rue Koechlin et on traversait un camp de gitans donnant sur le Front de mer. Lorsqu'on nous interdisait plus sévèrement de nous rappocher de Padovani, nous allions dans les petites criques comme l'Eden et suivantes jusqu'aux Deux-Moulins.
Merveilleux souvenirs d'enfance, en dépit de certaines frustrations. Et c'est bien pour cela, je crois, que j'insupporte le racisme et toutes les discriminations que nos cerveaux malades peuvent élaborer et "justifier".
Avec mon amitié, Daniel, et merci de vous être adressé à moi, ainsi que Corine. Il est vrai que nous devons avoir beaucoup de souvenirs en commun, et ça c'est très estimable.
Ibrahim.

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georges
Ce film aurait pour titre "50 ans". Je lui souhaite le succés, quoique jusqu'à présent les réalisations nous concernant pechent par leurs nombreuses erreurs à la mode hollywoodienne .....Rien ne vaut nos souvenirs personnels...

mais justement Georges il le fait à partir de nos souvenirs personnels et d'après les extraits qu'il met il ne nous trahit pas

En ce qui concerne les baignades, nous allions à Franco ou aux Deux-Moulins . Là bas aussi une corde était tendue de la plage au petit rocher pour les enfants. J'avais peur surtout du fonds mousseux et des lichens bruns qui se détachaient ! La nage du chien était la mienne et j'ai bu de nombreuses tasses d'eau salée ! Les petits arabes plus audacieux couraient pour sauter dans l'eau avec une bruyante pancha qui devait faire mal au ventre ! Les lèvres violettes je refusais de sortir de l'eau pour rentrer à la maison.
Le soir je léchais le sel de mes bras, et les joues me brulaient .
Je suis sur que rien n'a changé, l'enfance étant la meme partout. Il devrait etre interdire de grandir, la République des enfants serait exempte de guerre.

Bonjour,
A propos du film "50 ans l'exode" j'ai trouvé ce site.

[reportage34.skyrock.com]