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histoires d'une blessure

Envoyé par corine 
histoires d'une blessure
18 mars 2007, 11:37
avec mes amis pieds-noirs nous nous sommes battus et il passe enfin sur une chaine nationale, j'ai le dvd je vous le recommande, vous découvrirez une autre histoire, amitiés

Corine



La fin d'une histoire sans voix

France 3 diffuse "Histoires d'une blessure", une série documentaire de Gilles Pérez sur les pieds-noirs d'Algérie.

Pour se fondre dans la métropole, ils se sont murés dans le silence. Depuis quarante-cinq ans, ils se taisent, mais comment ne pas se souvenir ? La voix et le regard trahis par l'émotion, 62 d'entre eux se sont confiés à la caméra de Gilles Pérez pour France 3. Soixante-deux, comme l'année où ils ont débarqué sur cette rive-ci de la Méditerranée. En trois volets diffusés à 23 h 20 (Les années romantiques, le 24 mars, Les Années dramatiques, le 31, Les années mélancoliques, le 7 avril), "Histoires d'une blessure" raconte la saga des derniers pieds-noirs d'Algérie.

Robert Boulin, secrétaire d'Etat aux rapatriés, avait tablé sur le retour de 50 000, voire 100000 pieds-noirs. Ils étaient plus d'un million. "C'est quoi ça ?" s'interrogent les métropolitains affairés à préparer leurs vacances en ce mois de juillet. "Qu'ils aillent se réadapter ailleurs", lance Gaston Deferre, le maire de Marseille.

Dès 1848, de Corse, de Naples, d'Allemagne, d'Espagne ou de Malte, ils ont été le rebut politique de l'Europe. Bons à rien ou débauchés, communards, républicains ou antiroyalistes : toute personne soupçonnée d'opposition était envoyée là-bas, vers les terres incultes d'Algérie, dernière des conquêtes de la France coloniale. L'école de Jules Ferry donnera un socle commun aux enfants de cette multitude de peuples nations.

Les Français d'Algérie, durs à la tâche, comptaient peu de colons riches. 300, tout au plus. En 1950, majoritairement ouvriers, artisans, commerçants et surtout fonctionnaires, 65 % avaient un revenu inférieur de 20 % aux salariés de l'Hexagone.

A près ou plus de 60 ans aujourd'hui, les hommes et les femmes rencontrés par Gilles Pérez acceptent d'abord de parler de leur enfance. De la joie de vivre, des bons souvenirs, de la grande fraternité qui régnait dans les quartiers. De la mixité confessionnelle, aussi, entre juifs, présents depuis toujours, musulmans et chrétiens. "C'est comme les couleurs d'un tableau, dit cet homme. Ca se mélange."

¨Pourtant, si les communautés - du moins celles des adultes - se coudoient, elles ne se mélangent pas. "En Algérie, on est tous frères, mais on ne sera pas beaux-frères, explique cet autre. C'est une sorte de code admis par tous."

Puis vinrent "les évènements" de 1954. Dès les premières escarmouches entre partisans de l'indépendance et armée française, la méfiance s'installe. Attentats, assassinats, répression : "Les évènements ont fait la cassure, et pas l'inverse", rappelle ce témoin. Le discours du général de Gaulle le 13 mai 1958 à Alger à l'adresse des français "de Dunkerque à Tamanrasset" entretient l'illusion. "Ce qui est de l'ordre du politique est très éloigné. Les pieds-noirs font confiance à la France, explique Jean-Jacques Jordi, historien, spécialiste des migrations. "En dernier lieu, face à certaines prises de position, on est acculé à des choix souvent extrêmes." Des gens de tous bords, souvent de gauche, qui ne peuvent se résoudre à partir, basculent dans l'insurrection. "Jamais les pensées de Susini (responsable de la propagande à l'OAS) n'ont exprimé les nôtres" nuance cet homme.

Le 19 mars 1962, à Evian, le gouvernement français abandonne ses pouvoirs sur l'Algérie. Mais l'horreur continue, de Bab-el-Oued à Oran. Désormais, le devenir des pieds-noirs se résume à l'alternative : "La valise ou le cercueil".

Qu'est-ce qu'on met dans une valise ? Gilles Pérez leur a laissé le temps de répondre. Et à nous celui d'enfin les écouter.

Jean-Jacques Larrochelle

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RECUPERER UNE AUTRE PAROLE

Sans s'en rendre compte, c'est sa grand-mère qui a initié le projet : "Tu vas pas t'arrêter de courir le monde avant d'avoir couvert les deux guerres qui ont marqué la famille : l'Espagne et l'Algérie."

Gilles Pérez, 40 ans, enfant de pieds-noirs d'origine andalouse, ancien reporter de guerre pour RFI, a dû remiser un a priori tenace. "Je voulais bien reconnaître un seul drame aux pieds-noirs : celui de l'exil. Je considérais qu'ils avaient eu une attitude indéfendable là-bas. Moi y compris, j'ai zappé deux générations."

Quand, en 2004, il propose le sujet aux télévisions, la même réaction fuse : "Ah non, pas les pieds-noirs !" Alexandre Cazères, conseiller de programmes à l'unité documentaire de France 3, accepte de coproduire cette "approche plus humaine de récupérer une autre parole" : celle d'un "peuple de l'entre-deux qui n'a pas sa voix" en une période enfouie de l'histoire française.

"Histoires d'une blessure" raconte celles de gens simples qui, naïvement, se sont laissé enfermer "dans des représentations politiques", explique le réalisateur. On associe les pieds-noirs à l'extrême droite : "Faux !" D'Alger à Oran, la visite de Maurice Thorez en Algérie, en 1939, a provoqué des mouvements de liesse inimaginables. Plus tard, leur vote sera surtout antigaulliste.

L'exercice de maïeutique imposé par Gilles Pérez à ses interlocuteurs n'a pas été simple. Filmés de près, ces hommes et ces femmes se sont incarnés sans fard dans leur récit. Souvent, il a dû arrêter sa caméra, "tout était tellement charnel", se souvient-il.

"Histoires d'une blessure" aura une suite. Celle des milliers d'enlèvements, souvent ignorés, qui ont accéléré l'exil vers l'Hexagone. Et, surtout, celle que raconteront les "Chibanis", les vieux Algériens qui ont vécu la présence française. "Quand chacun aura pu dire sa vérité, le dialogue sera alors de nouveau possible", se prend à rêver Gilles Pérez.

Jean-Jacques Larrochelle
Re: histoires d'une blessure
19 mars 2007, 12:02
Bonsoir Corine, bonsoir à tous.
Nous sommes le 19 mars, et à cette heure personne n'a encore pensé à saluer un "cessez-le-feu". Nous sommes, prétendument, tous contre la guerre, la haine, l'inimitié, tous pour nous rechercher, nous retrouver, fraterniser comme l'ont fait nos ancêtres.
En 1962, j'avais 11 ans! Mes premiers souvenirs ont été ceux de la mitraille, du fracas des bombes, de la perte d'un père, de voisins...
-Maman, pourquoi tante Semha est partie?
-Parce que c'est la guerre (el-guirra), elle ne pouvait pas rester.Elle est juive.
-Et pourquoi Papa est mort? Pourtant, il aimait beaucoup tante Semha, et elle l'aimait aussi.
-Parce que c'est la guerre. Tante Semha a pris le bâteau, et ton père est mort pour qu'on reste tous ensemble, mais la guerre ne se fait jamais avec de bons sentiments.
Voilà, résumé et romancé, ce que j'en retiens.
45 ans après, je n'ai toujours pas compris! Le peuple algérien (dans sa diversité originelle) était-il vraiment pour la mort des uns, le départ des autres, etc? J'en doute, sinon, que ferions-nous tous sur ce forum!
Et si, en 62, j'avais été amené à prendre le bâteau, qu'aurais-je été aujourd'hui? Un pied-noir? Sûrement pas! Un enfant de Harki? Non plus!
Je suis Judéo-Christiano-Musulman, et c'est au nom de cette souche que je me recueille aujourd'hui sur la mémoire de toutes les victimes innocentes.
Un cessez-le-feu, ça se célèbre toujours quand on est homme ou femme de paix.
Ibrahim-Sid'Ali.
hou
Re: histoires d'une blessure
20 mars 2007, 00:50
Hi!
Dans un rapport linguistique, il n'y a pas que la langue qui compte mais mis à part le contenu du message, son sens. Ce dernier est non pas parfois mais très frequement perturbé par le temps. Non pas le temps qu'il fait ni le temps que l'on prend pour assimiler mais par l'époque dans laquelle on se projette pour vivre ce que l'on comprend du message. Pendant que l'un parle du présent, l'autre saisi une époque passée. Alors que l'on parle du passé les autres voient le présent ou le futur. Le stress n'est pas le même et les conséquences jamais prévisibles. A cat n'est pas toujours un chat anglais ni un kit arabe ! Pourtant on ne parle pas du tout de taille mais combien l'ont-ils imaginé ainsi ? Et sans parler de la couleur, des yeux en particulier, ni de la température ambiante ! Et puis quoi d'autre ? C'est sans compter...
Hou.
Re: histoires d'une blessure
21 mars 2007, 07:24


je pensais que sur forum il n'est question que de la culture et l'histoire des JUIFS d'Algerie.

toujours est-il , le sujet est intimement lié à l'histoire de ''l'O..ffice de l'A..mitiée et de la S..éparation'', plus connu sous l'appélation de O.A.S.
Re: histoires d'une blessure
21 mars 2007, 08:51
non Lamak

il n'est aucunemen question de cela dans ce film où mes amis ont participé c'est notre vie en Algérie, la généalogie que nous entreprenons pour trouver les notres etc... ce sont des films de 8 mm qui ont été convertis au format de nos jours, regarde les trois parties et je t'assure que tu ne le regretteras pas, il a été très applaudi lundi soir à Paris
Re: histoires d'une blessure
21 mars 2007, 11:03


merci corine pour l'information. les trois rendez-vous de l'émission sont programées sur mon portable pour ne pas oublier et ne pas rater le doc............car à 23h30 il va falloir placer une demie-buchette d'allumette afin d'avoir les yeux écartées et grand ouverts avec une bonne dose de café bien préssé.hihihi!!!
bisou.
Re: histoires d'une blessure
21 mars 2007, 13:22
tu as une autre solution mettre en route le magnétoscope, c'est ce que je fais quand les émissions qui m'intéressent passent tard le soir, d'ailleurs on croirait qu'ils le font exprès tout les reportages ou émissions intéressantes sont à des heures où un travailleur ne peut regarder.bisous

Corine

ps : et si malgré tout tu le loupes je te donnerai l'adresse où commander un dvd si il en reste (rires)
Re: histoires d'une blessure
22 mars 2007, 03:07


Merci pour l’idée, j’avais pas penser. Re-bisou…un seul, sur ton front.

bonne journée.

Re: histoires d'une blessure
24 mars 2007, 11:18


bonsoir



LES PIEDS-NOIRS, HISTOIRES D'UNE BLESSURE - Histoire
Date : 24/03/2007
Horaire : 23H30
Durée : 54 mn

Origine : Fra.3 (2007) Stéréo.



Réalisation : Gilles Pérez et Karine Bonjour.

Des témoins racontent les conditions dans lesquelles leurs ancêtres sont venus s'installer en Algérie. Rejoignant les Juifs implantés depuis longtemps, ils sont ouvriers agricoles chassés par la misère d'Espagne, d'Italie, de Prusse ou de Malte, opposants politiques déportés par Napoléon III, pêcheurs napolitains, aventuriers. Ce premier volet décrit les conditions parfois dramatiques dans lesquelles ces familles ont abordé cette terre inhospitalière pour en faire leur nouveau territoire, fuyant un régime politique ou une situation économique difficile. Elle raconte le mixage de ces populations venues de toute l'Europe, qui vont finir par constituer la culture et l'identité Pied-Noir.


au revoir.



Re: histoires d'une blessure
24 mars 2007, 12:25
puisque tu nous as mis le résumé n'oublies pas de regarder et reviens nous en parler, cet am sur la 3 en région parisienne il est passé et j'ai revu le premier épisode avec la même émotion,

Corine
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