COMMENT SE FAIT-IL QUE TOUS LES BIEN-PENSANTS DE CE FORUM NE SE SOIENT PAS INDIGNES DE CELA ??????
CRUAUTE ET SILENCE A GAZA
La présence chrétienne a été éradiquée
Par Jonathan Spyer, chercheur au Global Research in International Affaires Center IDC- Herzliya
Jerusalem Post International - semaine du 19/25 décembre 2008
Traduction par Albert Soued, pour www.nuitdorient.com
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Personne n'en parle dans les médias occidentaux, une campagne de persécution systématique a pris place dans la bande de Gaza et dans une moindre mesure en Cisjordanie. Le silence général autour de cette campagne contribue à son intensification. Les victimes sont les Chrétiens palestiniens, en particulier la petite communauté de Gaza.
Les persécuteurs sont les divers groupes islamistes dont les actions ne sont que les manifestations d'un militantisme et d'une bigoterie qui ne cessent de croître dans la région. La population chrétienne est peu nombreuse, entre 2 et 3000 âmes, et du fait de l'évolution ambiante, elle tend à devenir invisible sur le plan civique.
Depuis le coup d'état du Hamas en juillet 2007, la situation des Chrétiens est devenue intenable. Enhardies par l'indifférence des autorités, les organisations islamistes ont commencé à viser les institutions chrétiennes et les personnes par l'intimidation, le harcèlement et les menaces d'enlèvement, en permanence, et sans aucune impunité.
A Gaza City, l'Association biblique "Teachers Bookshop" a subi de nombreuses attaques, notamment à la bombe en avril 2007. Son propriétaire, Rami Khader Ayyad, a été enlevé en plein jour et trouvé mort le 7/10/07. L'année suivante, les institutions chrétiennes ont subi de nombreuses attaques à la bombe, notamment les écoles. En mai 2008, l'école américaine de Beit Lahya a été atteinte et en été 2008, l'école des sœurs Zahwa Rosary Sisters et l'école El Manara, la librairie de YMCA et le Commonwealth War Cemetery également. Les attaques ont lieu souvent la nuit, sans autres victimes que les gardes.
On pense que les coupables sont les groupes salafistes comme Jaish al Islam, Jaish al Ouma… Les Comités de Résistance Populaires les plus en vue ont décrété que la présence chrétienne devait être éliminée de Gaza, car elle diffuse une culture pro-occidentale et anti-islamique. Et les autorités du Hamas, que font-elles ?
Elles se sont contentées de critiquer ces attaques et les arrestations sont rares, et, quand elles ont lieu, les suspects sont libérés rapidement, sans jugement. Ce fut le cas des 2 terroristes de Jaish al Islam qui ont attaqué la YMCA.
Ces persécutions ne sont pas le fait de simples groupuscules, mais il s'agit d'un large processus d'islamisation de la société palestinienne dans lequel le Hamas est partie prenante. Les cadres du mouvement divisé du Fatah n'en sont pas exempts. Les Comités populaires de résistance, par exemple, ont été fondés par d'anciens officiers du Fatah qui cherchaient à assouvir leur zèle religieux.
La situation en Cisjordanie est différente, du fait que la population chrétienne est plus nombreuse et les forces laïques y sont plus puissantes. Néanmoins la tendance anti-chrétienne y rend amère la vie de cette communauté. Al Ayam, un journal local, attire l'attention sur le "rachat obligatoire des terres chrétiennes", à Bethlehem, Ramallah et al Bireh. Les puissants clans et les forces de sécurité palestiniennes ont mis en place des méthodes pour s'emparer des terres chrétiennes, par de faux documents de propriété, par le squat, l'expropriation ou l'intimidation. Le journaliste Abd alNasser al Najjar se plaint que les autorités ou les ONG ne protègent pas les Chrétiens…
Officiellement on clame l'unité nationale entre Musulmans et Chrétiens et les représentants de la Communauté Chrétienne confirment cette annonce. Mais sur le terrain, les Chrétiens de l'Autorité Palestinienne ont peur, la population de Bethlehem, par exemple, étant passé de 60% en 1990 à 20% aujourd'hui. Et on peut craindre que la minuscule communauté de Gaza ne disparaisse dans peu de temps.
Mais ces événements ne sont que le reflet d'un processus général qui est en cours dans tout le Moyen Orient et dont les médias occidentaux et les ONG ne parlent pas, préférant ignorer cette dure réalité du terrain. Et le résultat est l'agonie d'une très vieille communauté du Moyen Orient. (1)
Note de la traduction
(1) Cette tendance à la disparition des très anciennes communautés chrétiennes du Moyen Orient est très visible au Liban, en Irak, en Egypte particulièrement. Pourtant elles charrient des cultures ancestrales (copte, maronite, chaldéenne, grecque-orthodoxe…) qui risquent de s'évaporer du patrimoine mondial.
UNE PAIX DOUTEUSE AU SUD DU SOUDAN
Le bien être des 10 millions de Chrétiens soudanais reste très précaire
Par Léla Gilbert, journaliste, auteur de 60 livres dont "Their blood cries out"
Jerusalem Post – édition internationale 19-25/12/08
Traduction Albert Soued pour www.nuitdorient.com
En superficie, le Soudan est le pays le plus grand d'Afrique. Il a été souillé par la plus sanglante des guerres civiles depuis la fin de la 2ème Guerre mondiale. Dans sa volonté inébranlable d'imposer la loi islamique ou sharia'h à l'ensemble du pays, le régime de Khartoum a commencé à attaquer les Chrétiens et les animistes du Sud à partir de 1983. Conséquences: 2 millions de morts et 4 millions de personnes déplacées.
"Il est clair que le gouvernement de Béshir est responsable non pas d'un seul mais de 2 génocides, l'un au Sud, l'autre au Darfour" insiste Nina Shea, membre de l'Institut Hudson pour la liberté religieuse.
Bien qu'on ait aujourd'hui moins d'écho du Sud par rapport à ce qui se passe au Darfour (Soudan Occidental), l'agonie de cette région est loin d'être terminée.
Le 24/09/08, Shea et d'autres membres de la Commission pour la liberté religieuse dans le monde ont exposé la situation du Soudan méridional au Congrès américain, ainsi que celle de l'agonisant APG, "Accord de Paix Globale" (en anglais CPA ou Comprehensive Peace Agreement). Et les témoignages n'étaient guère encourageants.
L'accord de paix a été signé le 09/01/2005 au milieu d'espoirs d'un Soudan unifié et équitable. Aujourd'hui le bien être des 9 ou 10 millions de Chrétiens n'est nullement assuré et l'accord de paix est branlant.
Selon cet accord, le chef du Sud, John Garang devenait le vice-président du Soudan. Il est mort dans un accident d'hélicoptère, deux semaines après avoir prêté serment en juillet 2005. Cette disparition d'un chef charismatique et la duplicité du président Omar al Béshir, qui cherche à imposer un Islam radical, font que l'APG n'a jamais été réellement appliqué.
En mai, les forces de Béshir continuaient à assaillir violemment la zone d'Abyei, riche en pétrole, zone contestée entre le Nord et le Sud. Ces attaques ont été éclipsées par les événements liés au génocide du Darfour. Mais tout observateur averti a compris que l'APG partait en lambeaux. Des milliers de Soudanais Chrétiens ont fui leurs villages pour aller se réfugier dans les pays voisins, notamment l'Egypte où ils sont harcelés et persécutés.
Selon les experts, le Sud du Soudan est aujourd'hui marginalisé et les dizaines de milliers de personnes déplacées n'osent plus rentrer dans leurs foyers. Elles sont parquées dans des camps au Nord. Le Sud n'a jamais obtenu sa part de pouvoir politique, ni des richesses pétrolières; il n'a donc pas été reconstruit. Maisons, fermes, troupeaux, affaires, boutiques laissés par les réfugiés, tout a été détruit.
Malgré toutes ces difficultés beaucoup de Chrétiens déplacés sont déterminés à revenir chez eux et à reconstruire leur foyer. Mais ce rêve ne pourra devenir réalité que si la Communauté Internationale fait pression sur Khartoum pour qu'il applique l'APG….
Mais la reconstruction ne se fera pas non plus sans une aide ciblée de l'Occident avec des garanties de bonne fin.
Charmaine Hedding de l'ambassade Chrétienne Internationale de Jérusalem précise "qu'au-delà du Soudan, la politique et les méthodes de Khartoum à l'égard des non-Musulmans, si elles ne sont pas contenues, risquent de réverbérer dans toute l'Afrique.
C'est pourquoi, la pression sur ce régime doit être forte, il faut prendre des mesures sérieuses de rétorsion contre lui, pour l'amener à mettre fin aux atrocités et à appliquer enfin l'APG".
De même Nina Shea met en garde: "L'Occident doit changer de politique à l'égard du Soudan, et enterrer l'idée d'équivalence morale entre les deux parties, sinon Béhir continuera à tyranniser le Sud et l'islamisera une fois pour toutes. Le Département d'Etat désigne toujours le Soudan comme un état terroriste. (En dehors de l'Iran) les Etats-Unis et Israël devraient être préoccupés par cet autre état islamiste et terroriste qui a du pétrole. L'Occident doit tout faire pour aider le Sud du Soudan à tenir debout, avec ou sans APG."
3000 Soudanais sont réfugiés en Israël dont 600 venant du Darfour. Ceux-ci ont obtenu une protection immédiate, ceux du Sud, ont été considérés comme des "migrants économiques", cherchant une vie meilleure.
L'ambassade Chrétienne Internationale de Jérusalem s'est occupée des réfugiés du Soudan en leur fournissant gîte, habillement et nourriture, ainsi qu'une formation adéquate afin qu'ils participent à la reconstruction du sud du Soudan