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Mon oncle d'Algérie

Envoyé par Abderezak 
Mon oncle d'Algérie
05 janvier 2011, 03:23
"Mon oncle d'Algérie"
de Nathalie Funès

Vous savez qu'au-delà de mes publications sur l'Algérie, mon souhait le plus chèr est de faire revivre, de rendre hommage, à ces Français d'Algérie qui ont milité dans le camp des anticolonialistes, des pacifiques, des progressistes, parfois, et seulement parfois dans celui des indépendantistes. Je vous en ai déjà parlé dans mes notes à propos du camp de Lodi (ICI et suivants) je vous propose aujourd'hui un livre de Nathalie Funès (journaliste au Nouvel Obs.) à propos de son Oncle d'Algérie.

Mon Oncle d'Algérie


Moins connu que son cousin d'Amérique, cet oncle-là est à la fois plus proche et plus énigmatique. Il a mille ans d'histoire - juif berbère dont les ancêtres ont connu la régence turque - et une nationalité chaotique : indigène sous l'empire colonial français, citoyen de la République après le décret Crémieux de 1870.

Mais quand, en plus, le tonton est un anarchiste patenté, membre du Mouvement libertaire nord-africain, et indépendantiste engagé, il devient le genre de parent que les familles évoquent avec force soupirs, ou pas du tout. Car, comme le rappelle l'auteure, dans l'Algérie d'hier, "il n'y a pas pire espèce qu'un pied-noir anticolonialiste".

Ainsi commence une passionnante enquête familiale menée par Nathalie Funès, journaliste du Nouvel Observateur, sur son oncle, né Fernand Doukhan, fils de Saül, "premier homme de la famille à naître français, premier à ne pas porter un prénom hébraïque, et premier à devenir instituteur et non colporteur ou matelassier". C'est une vie qui refuse de se livrer, des souvenirs qu'il faut arracher.

Oncle Fernand n'a laissé ni descendance ni journal intime, seulement quelques vieux papiers. Les indices sont donc récoltés avec soin : ici, la tombe abîmée de l'ancien cimetière Saint-Eugène à Alger, aujourd'hui Bologhine, au nord du quartier de Bab El-Oued ; là un vieux registre des anciens élèves normaliens de Bouzaréa, qui signifie en arabe "celui qui sème les grains", sur les hauteurs d'Alger, ou bien le bureau, en France, des victimes des conflits contemporains.

Trous de l'histoire

A 26 ans, incorporé dans le 9e régiment des Zouaves, le régiment d'Alger - celui qui, après la guerre, participera au conflit indochinois, aux premières opérations de police en Kabylie, puis à la lutte contre le terrorisme dans la Casbah -, Fernand Doukhan traverse, pour la première fois, la Méditerranée.

Il est fait prisonnier en Picardie, puis transféré dans un stalag du IIIe Reich. "Fernand a dû remercier ses parents de ne pas l'avoir appelé Isaac, écrit sa nièce, qui a épluché les documents. A la mention "nom du père", il est marqué Raoul Dunkhan. Pas Saül. Juste deux lettres et un tréma de différence".

Il y a aussi quelques extraits des cartons d'archives du Centre des archives d'outre-mer d'Aix-en-Provence... On y trouve la trace de l'oncle, correspondant zélé à Alger du Libertaire, parallèlement à son métier d'instituteur, arrêté en janvier 1957, puis interné dans le camp de Lodi, une ancienne colonie de la Compagnie des chemins de fer algériens, transformée en prison pour Français indépendantistes, communistes, syndicalistes, grévistes. L'avocat de Fernand Iveton, seul Français guillotiné de la guerre d'Algérie, y séjournera deux ans. Encore des pièces du puzzle rassemblées.

Et quand les trous de l'histoire ne peuvent plus être comblés, il reste Internet, "la nouvelle patrie des rapatriés d'Algérie", comme l'écrit joliment l'auteure. "Le jour, la nuit, jusqu'au petit matin, ils se réunissent sur les sites de leur ville, de leur quartier, de leur cité, de leur rue d'avant. Ils échangent leurs photos, leurs souvenirs. (...) Ils tentent de laisser sur Internet les traces d'un monde qui n'existe plus que dans leur tête." Il suffit de lancer le nom de l'instituteur Doukhan.

Quelques-uns de ses anciens élèves fréquentent l'endroit, qui se souviennent d'un homme austère. Fernand Doukhan finit par être expulsé d'Algérie, le 8 avril 1958. Il n'y retournera jamais.

Il meurt, à Montpellier en 1996, toujours membre du Parti des travailleurs. Non sans avoir fait lire à sa nièce, à l'âge de 10 ans, La Mère, de Maxime Gorki.
Mon oncle d'Algérie de Nathalie Funès…
29 janvier 2011, 09:59
Bonjour, Shalom, Salam,

Comme Abderezak l'a signalé, un livre est paru en novembre 2010, évoquant une histoire ou plutôt un témoignage sur Fernand Doukhan l'oncle de Nathalie Funès (journaliste du Nouvel Observateur) qui s'est engagé et qui a combattu le colonialisme Français en Algérie, cela raconte les différents faits historiques de ce qui passé durant l'ère coloniale…

Quote

Trois bonnes raisons de lire «Mon oncle d'Algérie»



Si vous n’avez pas encore lu Mon oncle d’Algérie, de Nathalie Funès, publié chez Stock début novembre, voici trois bonnes raisons d’acheter le livre…

Parce que ce n’est pas une histoire de pieds-noirs comme les autres. Fernand Doukhan, né en 1913 à Alger, vient d’une famille juive berbère. Il est le premier homme de la famille à naître français, le premier à avoir un prénom qui ne soit pas hébraïque, le premier à apprendre le français à l’école, le premier à devenir instituteur. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est envoyé pendant cinq ans dans les stalags allemands, alors qu’à Alger le régime de Vichy supprime le décret Crémieux, retire leur nationalité aux juifs, leur interdit d’enseigner. À son retour, il devient anarchiste, commence à s’emporter contre cette France coloniale qui laisse derrière les grilles de ses écoles la majorité des enfants musulmans. Quand éclatent les premières attaques du FLN, en novembre 1954, Fernand Doukhan milite de plus en plus activement. Il s’insurge, dans le journal Le Libertaire, contre «la dictature française en Algérie»…

Pour l’enquête, qui a duré deux ans et qui a mené Nathalie Funès, journaliste au Nouvel Observateur, jusque dans les petites rues de la Casbah d’Alger… «En une dizaine de jours à Alger, je suis allée à Bab el Oued, ex rue du Roussillon, où mon oncle vivait avec sa mère, à La Casbah, où sont nés ses parents, à l’école Farabi (ex école Lazerges) où il fut enseignant, à Bouzaréah, où il a fait l’école normale entre 1930 et 1933, et au cimetière de Saint-Eugène où j’ai pu retrouver la tombe de son père...», énumère Nathalie Funès. «C’était très émouvant de rencontrer la gardienne de l’école Lazerges, qui est toujours là même si aujourd’hui sa fille a pris le relais. Ou le propriétaire du café Belkacem, qui gamin, aidait déjà son père au café et se souvenait de mon grand-oncle…»

Pour en savoir plus sur ces Français qui ont milité pour l’indépendance de l’Algérie. Parce qu’il a fait grève à l’appel du FLN, Fernand Doukhan a été arrêté le 28 janvier 1957, en pleine bataille d’Alger. Il fut à nouveau emprisonné. Cette fois-ci au camp de Lodi (au sud d’Alger). Là où moisissaient les «Français de souche» suspectés d’être favorables aux thèses indépendantistes. Le 30 mars 1958, quatre ans avant l’indépendance, des militaires sont venus le chercher pour le pousser sur un bateau en direction de Marseille. Sur simple arrêt préfectoral, Fernand Doukhan venait d’être expulsé d’Algérie. Il n’y retournerait plus jamais. «Parmi les personnes que j’ai interviewées en France, ses anciens étudiants, des militants, des rapatriés… il y a avait aussi des Français autrefois internés au camp de Lodi. Aujourd’hui encore, ils ont peur de parler, confie Nathalie Funès. Ils appartiennent à un trou noir de l’histoire, tout comme les Français morts dans les maquis en Algérie. Leur histoire est si peu connue…»

Source : Mélanie Matarese - Le Figaro - le 30 Novembre 2010

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Lien => : [blog.lefigaro.fr]
Re: Mon oncle d'Algérie
29 janvier 2011, 10:06
Nathalie Funès, journaliste au sein du Nouvel Observateur, elle a consacrée à faire des recherches et à mener des investigations pour écrire ce livre…

Elle a été également l'invité sur la chaîne Berbère TV dans l'émission "Des rives", le magazine Berbère télévision, présenté par Philippe Robichon… smileys with beer

Voici la vidéo sur Dailymotion :

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