Zlabia.com Le Rendez-vous des Juifs d'Algerie





Quand la mosquée sauvait les juifs

Envoyé par Abderezak 
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
08 juin 2008, 22:26
ET PUIS ON A LE DROIT D"AVOIR ETE POUR L"ALG2RIE FRANCAISE ET CONTRE L"INDEPENDANCE DE CETTE REGION COMME CERTAINS EN CORSE AU PAYS BASQUE EEN CATALOGNE ET EN BRETAGNE Il faut etre tolérant moi j"ai plein d"amis ex FLN qui aujiourd"hui font du bisnés en France sans aucune géne et nous savons que DeGaulle voulait se debarrasser de l"Algérie
qui coutait plus cher a la frnance qu"elle ne rapportait selon Pompidou employé de la banque Roschild qui comme tous les capitalistes français voulait se débarrasser de ce "boulet" je ne suis pas encore persuadé surtout en Oranie que la majorité des habitants souhaitaient l'indépendance mais comme De Gaulle l'octroyait alors que l ALN etait a plat de couture sur le terrain §
!
que faire il fallait crier avec les loups et recupérer les biens des pieds noirs que l"on ne voulait pas garder (voir archives du FLN de Mohamed Harbi et declarations de BBELLA ET B Kheda a part quelques marxistes vites cocufiés la majorité PN fut contre l"indépendance et
ne vous en déplaise la majorité des juifs fut solidaire !
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
09 juin 2008, 03:45
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Daniel
quant au decret Crémieux il fut quasi imposé par le grand consistoire de france qui ne voulu pas faire l"erreur de Napo III en laissant le choix ce que les chefs religieux musulmans refusérent vigoureusement la citoyeneté civile française

Pour les musulmans de l'Algérie de l'époque l'insulte suprême etait le changement de statut c'est à dire opter pour une autre nationalité surtout chrétienne. Ces "indigénes" musulmans ne voyaient pas avec envie ce que le décret Crémieux "offrait" aux juifs autochtones, par contre les européens pieds noirs etaient dans leur majorité écrasante contre.
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
09 juin 2008, 05:44
C"est vrai c"est pour cela que la loi fut imposée de france (ce qui montre que si la métropole l"avait voulu ellepouvait imposer des réformes) la meme hostilité eu lieu lorsqu"une loi plus tardive que le décret Crémieux fut prise vers 1880 (a verifier) pour naturaliser automatiquement les enfants d"etrangers surtout espagnols en oranie
aui etaient plus nombreux que les français de souche ! reaction sporadiques qui existent aujourd"hui dans d"autres contrées y compris ex colonies mais cela se tassat tres vite avec les mariages mixtes
possibles entre gens de meme origine religieuse Pas d"accord avec le fait que les musulmans s"il n"enviaient pas les juifs critiquerent toujours cette decision qui les favorisait sans vouloir eux meme la demander !!! ils sentaient bien que ceux ci ex dhimis accédaient a un statut supérieur / Remarquer que De Gaulle apres le 13 mai 58
dit "français a part entiere" pour tout le monde mais qu'il laissait le ststut coranique aux musulmans incompatible avec la citoyeneté française ce qui démontre qu"il en visageait déja le largage de cette province 5c"est mon terme bien sur ) quant aux juifs ils se fondérent
majoritairement (a part quelque marxistes habituels) dans la communauté PN 3Quelles sont jolies les filles de mon pays"
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
15 juin 2008, 13:20
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Abderezak
Des centaines de juifs sauvés de l’extermination nazie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Mosquée de Paris, sous la direction de son recteur et fondateur Si Kaddour Ben Ghabrit, était un lieu de résistance à l’occupation nazie et d’hébergement pour les juifs.

Les Francs-tireurs partisans (FTP) de la Mosquée de Paris, des Algériens, majoritairement de Kabylie, avaient commencé, pendant l’occupation allemande, à secourir, à protéger des parachutistes anglais et à leur trouver un abri.

Les FTP ont ensuite porté leur assistance à des familles juives, des familles qu’ils connaissaient, ou à la demande d’amis en les hébergeant dans l’attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone sud ou franchir la Méditerranée et rejoindre le Maghreb. Le lien se faisait par le Dr Assouline.

manque de pot, il n'y a aucune trace des sauvés ; personne, aucun témoin pour confirmer ces dires.
Cette histoire à tout d'une belle légende afin de faire en sorte que les musulmans s'imaginent être des héros, et qu'ainsi ils cessent de pogromiser les Juifs en France.
Au sujet des exactions contre les Juifs en Algérie, il y en eut, au 19èm siècle, ainsi qu'au Maroc, Tunisie, le monde arabe en général.

Concernant le nombre de Juifs massacrés par les chrétiens ou les musulmans, inutile de faire un concours, vous vous valez les uns et les autres ; pas aux mêmes périodes, simplement. Si vous voulez la liste des massacres par les musulmans il vous suffit- de demander.
Les Juifs de Pologne au début de leur arrivée dans ce pays ont battu monnaie, ont eut des droits que les polonais goyes n'avaient pas et ne pouvaient espérer ; lorsque la Pologne a perdu son indépendance tout a changé. Ensuite l'église catholique s'est chargé d'organiser la haine antisémite.
Mais je vous rappelle que vous ne pouvez être solidaires du monde arabe uniquement quand cela vous arrange ; votre solidarité commence avec le massacre des Juifs par votre prophète en 624.
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
18 juin 2008, 06:18
Quote
vvolodia
votre solidarité commence avec le massacre des Juifs par votre prophète en 624.

C'est quoi cette solidarité qui "commence avec le massacre des Juifs" par notre prophète?
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
14 juillet 2008, 11:24
EXACT VVOLVODIA A RAISON LES JUIFS DE MEDINE FURENT MASSACRES
EN 624 PAR LES PARTISANS DU "PROPHETE" ALORS QU"AU PREALABLE IL s"ETAIT INSPIRE LARGEMENT DE LA DOCTRINE HEBRAIQUE IL N"Y A RIEN DE PEJORATIF A DIRE CELA C"EST HISTORIQUE
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
16 juillet 2008, 10:37
A propos des liens entre le nazisme et la cause palestinienne (info # 010907/8) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency



Un débat se poursuit depuis quelques années chez les historiens allemands à propos des liens entre le national-socialisme hitlérien, le nationalisme arabe, l’islam et le mouvement palestinien. Ce débat est particulièrement intéressant, dans la mesure où il permet de compléter les analyses du plus grand crime contre l’humanité jamais commis, la Shoah, mais aussi, dans la mesure où il permet de déchiffrer un peu plus nettement certaines des dimensions les plus sombres du nationalisme arabe et d’un mouvement dont l’Autorité Palestinienne est la dernière émanation à ce jour.



Un livre de Matthias Küntzel a été publié voici quelques années en Allemagne, puis traduit en anglais sous le titre Jihad and Jew-Hatred: Islamism, Nazism and the Roots of 9/11. (La Jihad et la haine antijuive : l’islamisme, le nazisme et les racines du 11 septembre). La thèse de Küntzel est que la haine anti-juive avait été importée en Allemagne depuis le monde arabo-musulman, qui porterait donc une part essentielle de responsabilité dans le génocide nazi.



Küntzel s’est trouvé rapidement sous les feux nourris d’une critique féroce. On l’a accusé de vouloir dédouaner l’Allemagne, pour laquelle le poids du passé est effectivement très lourd à porter : il n’est pas facile d’appartenir à un peuple qui, voici soixante dix ans, a été un peuple génocidaire. C’est possible, mais les Allemands doivent savoir qu’il y a infiniment pire : avoir été du côté de leurs victimes.



On peut dire aujourd’hui que Küntzel a pour partie raison, et cela ne peut être passé sous silence : il existe bel et bien un antisémitisme islamique, et celui-ci s’est retrouvé dans le nationalisme arabe et, en particulier, le nationalisme « palestinien ». Mais il y a eu et il y a encore un antisémitisme européen original, qui a trouvé son apogée monstrueuse dans le national-socialisme, et l’un et l’autre ont fonctionné, un temps, dans une abominable synergie.



Un livre paru récemment vient compléter les informations dont on disposait jusque là : Der Mufti von Jerusalem und die Nationalsozialisten, de Klaus Gensicke (Wissenschaftliche Buchgesellschaft éditeur), soit : "Le Mufti de Jérusalem et les nationaux-socialistes". S’appuyant sur des documents d’archive jusqu’à présent non utilisés, Gensicke montre qu’Hitler a développé ses obsessions antijuives dès la rédaction de Mein Kampf, plusieurs années avant de pouvoir les concrétiser de la façon que l’on sait, avec l’assentiment du peuple allemand et dans l’indifférence de tant d’autres Européens. Mais que la « solution finale » n’a pas été, d’emblée, l’option qu’il avait choisie.



C’est dans l’alliance avec le nationalisme arabe et avec le Mufti que les décisions vont être prises. Le Mufti, d’ailleurs, va contacter lui-même le régime nazi, dès 1933. Dans un télégramme envoyé à Hitler, le consul d’Allemagne à Jérusalem se montre très explicite : « Le Mufti m’a expliqué que les musulmans en Palestine et partout ailleurs sont heureux de l’arrivée au pouvoir du nouveau régime en Allemagne et ont beaucoup d’espoir en la dissémination de gouvernements fascistes dans d’autres pays. L’influence juive est nuisible partout et doit être combattue partout de façon à détruire le niveau de vie des juifs ».



Les nazis, qui espéraient encore alors s’entendre avec la Grande-Bretagne, ne donneront pas suite. Au contraire, ils vont favoriser l’émigration de Juifs allemands vers la Palestine : un accord de « transfert » sera mis en place, en août 1933, sous l’égide d’Ernst von Weizsäcker. Les Juifs allemands qui le souhaitaient (et qui y étaient nettement incités) eurent ainsi la possibilité de transférer une partie de leurs avoirs en Palestine et de partir s’y installer.



Les relations entre nazis et Mufti ont commencé à se réchauffer en 1936, et l’Allemagne nazie a financé la « révolte arabe » de Palestine, qui prit forme alors, et qu était dirigée contre les Juifs et les Britanniques. Le réchauffement s’est fait très net et est devenu collaboration en 1940.



La guerre était déclarée ; le Mufti, après un séjour au Liban, se trouvait en Irak, en compagnie du premier ministre nationaliste et pronazi de ce pays, Rachid Ali al-Gailani. Il envoya un émissaire à Berlin demandant que l’Allemagne reconnaisse le droit à l’autodétermination des pays arabes où émergeraient des régimes amis, y compris en Palestine, et suggérait, qu’en complément à cette reconnaissance, l’Allemagne approuve que les régimes arabes amis « règlent la question juive » comme l’Allemagne était en train de la régler.



Un accord fut passé, dans lequel il était prévu que les troupes de Rommel se chargent du « règlement de la question juive » au Proche-Orient. La victoire alliée à El Alamein a déjoué ce plan. Des Einsatzgruppen, semblables à ceux qui ont mis en œuvre la « Shoah par balles » en Ukraine, avaient déjà été constitués pour sévir au Proche-Orient.



Des pogroms anti-Juifs n’en ont pas moins éclaté en Irak, à l’instigation du Mufti et de Gailani. En novembre 1941, le Mufti et Gailani partirent pour Berlin, après que l’Irak ait été conquis par la Grande-Bretagne et que le régime Gailani ait été renversé. Dès son arrivée à Berlin, le Mufti rencontra Hitler, qui lui demanda d’être patient et l’assura que leurs objectifs étaient semblables.



De cette similitude de pensée émana une déclaration officielle, rapportée par le chef traducteur du ministère allemand des Affaires Etrangères, Paul-Otto Schmidt : « A un moment donné, pas très lointain, les armées allemandes arriveront au Sud du Caucase. A ce moment, le Reich assure le monde arabe que l’heure de la libération aura sonné. A ce moment, le seul but de l’Allemagne sera la destruction des Juifs vivant dans l’espace arabe ».



Les activités du Mufti sous le Reich sont pour l’essentiel connues : diatribes antisémites sur Radio Berlin, défense ardente de la « solution finale », formation d’une légion Waffen SS musulmane en Bosnie. On peut leur ajouter la création d’un Institut d’Etudes Islamiques à Berlin, en 1942, qui ouvrit ses portes, symboliquement, en décembre, le jour de l’Eid al-Adha. Le discours prononcé par le Mufti lors de la cérémonie d’ouverture montre qu’en matière de haine des Juifs, il n’était pas en reste avec le Führer et les nazis. Je cite dans le tas : « Les Juifs et leurs complices sont les pires ennemis que les musulmans aient connus…Chaque musulman sait fort bien que les Juifs ont nui à sa foi dès les premiers jours de l’islam, quelles traîtrises ils ont commises, quelles conspirations ils ont menées à bien ».



Le 2 novembre 1943, le Mufti prononce un autre discours qui montre qu’il est bien informé de ce qui se passe dans les camps d’extermination et où il appelle les musulmans à suivre l’exemple des nazis.



Gensicke montre que, jusqu’au bout, le Mufti fera de son mieux pour qu’aucun Juif européen n’échappe aux camps d’extermination. Heinrich Himmler lui-même s’est déclaré prêt à laisser des enfants juifs quitter la Roumanie et la Bulgarie - moyennant paiement, bien sûr - et c’est le Mufti qui a tout fait pour que les enfants concernés, soit plus de 20 000 jeunes êtres humains, ne puissent survivre et n’échappent pas à Auschwitz.



En tant qu’intellectuels, on a le devoir de s’exprimer clairement. Ainsi, après avoir lu Gensicke, on ne peut pas penser que l’antisémitisme islamique ait suscité l’antisémitisme allemand et européen en quoi que ce soit. L’histoire de l’antisémitisme en Europe est longue et accablante. On ne peut pas penser que les choses auraient pris une tournure différente sans la collaboration du Mufti et d’autres nationalistes arabes, tels Gailani, à l’effort de guerre nazi.



Mais on ne peut pas ne pas penser non plus que le nationalisme arabe, tel qu’il se cristallise dans les années 1930, est porteur d’affinités très électives avec le national-socialisme allemand. Et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des pays où le nationalisme arabe arrivera au pouvoir seront des pays très accueillants pour d’anciens nazis. On ne peut pas non plus ne pas voir qu’un discours islamique a pu se trouver des concordances avec le nazisme, parce qu’ils avaient l’un et l’autre en commun une haine anti-juive viscérale. On ne peut pas ne pas voir que l’influence du Mufti sur le « mouvement palestinien », tel qu’il va prendre forme, laissera des traces indélébiles. Les liens entre Arafat et Hadj Amin al-Husseini sont établis. Les discours qu’on entend, aujourd’hui encore, sur la télévision de l’Autorité Palestinienne ne sont pas toujours très différents de ceux que le Mufti tenait à Berlin en 1942 ou 1943. Ce simple rappel contribue à faire une part de lumière sur les difficultés inhérentes aux « pourparlers de paix » entre Israéliens et Palestiniens.



Mais je n’entends nulle part quiconque demander à l’Autorité Palestinienne de faire amende honorable pour ses liens avec le Diable lors de son enfantement. Je n’entends personne dire qu’avant la paix, un long processus d’éducation est nécessaire, afin d’extirper des cerveaux la crasse déposée par les influences du nazisme, d’un nationalisme lui-même nazi, d’un islam antisémite et des discours d’un mufti, qui se réjouissait en songeant à la destruction des Juifs d’Europe et en rêvant à celle des Juifs du Proche-Orient.
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
16 juillet 2008, 12:20
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mechouga
Je n’entends personne dire qu’avant la paix, un long processus d’éducation est nécessaire, afin d’extirper des cerveaux la crasse déposée par les influences du nazisme, d’un nationalisme lui-même nazi, d’un islam antisémite et des discours d’un mufti, qui se réjouissait en songeant à la destruction des Juifs d’Europe et en rêvant à celle des Juifs du Proche-Orient.

Bien sûr !

Puis-je suggérer qu'il n'y a pas toujours eu besoin de se référer au national-socialisme ni à l'islam pour persécuter les juifs es qualité.

Souvent nous rencontrons des "rationalisations" qui plus est dans l'air du temps... du moment...et s'appuyant, indubitablement, sur des fonds "culturels" mais n'est-ce point là l'adversaire - pour ne pas dire l'ennemi - de toujours dans tous les espaces et dans tous les temps ?

Suis-je clair ou confus ?
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
03 décembre 2008, 11:51
de yatagan à mariam.
madame votre exposé sur le decrét crémieu est ékilibré et tré credible .je l'adopte.

de yatagan à mechouga.
dans la mesure où il permet de compléter les analyses du plus grand crime contre l’humanité jamais commis, la Shoah,
faux.le plus grand crime contre l'humanité est l'ésclavagisme.par nombre de victimes ou par l'ordre moral.

de yatagan à abderzak.

il eu aussi des musulmans sauvés par des juifs.ma grand mére me racontait souvent l'histoire de sa voisine boniche chez un bourgeois juifs.ce dernié la secoura d'une mort certaine par l'OAS,en prenant le riske de la cacher dans la male de sa voiture.
Re: Quand la mosquée sauvait les juifs
03 décembre 2008, 12:34
coup de gueule d'un écrivain algérien


Ancien haut fonctionnaire devenu romancier et aujourd’hui pamphlétaire, l’auteur du Serment des barbares et de Poste restante : Alger dresse contre son pays un impitoyable réquisitoire dicté autant par la colère que par l’espoir. Pouvoir, islamistes, société civile ou intellectuels, personne n’échappe à ce jeu de massacre.
Il y a dans la vie et la carrière de Boualem Sansal (57 ans) un avant et un après. Tout bascule à la fin des années 1990. Jusque-là, il s’est exclusivement passionné pour les théories économiques et les turboréacteurs. Il est haut fonctionnaire au ministère algérien de l’Industrie. Et puis, à près de 50 ans, sous le choc de l’atroce guerre civile qui dévaste son pays, il se lance dans l’écriture. En 1999, il adresse par la poste à l’éditeur français Gallimard le manuscrit d’un roman. Le Serment des barbares - c’est le titre de cet ovni littéraire - est aussitôt accepté et connaît un succès considérable. En France et dans le monde entier. Il sera suivi de trois autres œuvres de fiction : L’Enfant fou de l’arbre creux (2000), Dis-moi le Paradis (2003) et Harraga (2005), qui sont autant de témoignages impitoyables sur la société algérienne d’aujourd’hui. On imagine aisément qu’en découvrant l’œuvre littéraire de ce grand commis de l’État sa hiérarchie n’ait pas été transportée d’enthousiasme. En 2003, à la suite d’une énième interview, il est limogé de la fonction publique.

Avec la publication, toujours chez Gallimard, de Poste restante : Alger. Lettres de colère et d’espoir à mes compatriotes, Boualem Sansal s’essaie aujourd’hui à un nouveau genre, le pamphlet. Nouveauté relative, d’ailleurs, puisque ses romans ne sont évidemment pas dépourvus de cette dimension. Poste restante - c’est la loi du genre - ne fait pas dans la dentelle. Sansal s’y livre à un véritable jeu de massacre contre les mythes fondateurs de la République algérienne démocratique et populaire, des « constantes nationales » à la « famille révolutionnaire ». Il n’épargne ni les jeunes émeutiers d’aujourd’hui, ni la passivité - pour ne pas dire la complicité - d’une large fraction des intellectuels et de la société civile. Bref, c’est le coup de gueule d’un écrivain tout à la fois contre le pouvoir et contre les islamistes. Contre la télé et contre la mosquée. Contre l’arabité et contre le pétrole. Contre l’amnistie et contre l’oubli. À peine sortie d’un conflit qui a officiellement provoqué la mort de deux cent mille de ses ressortissants, dont vingt-cinq mille insurgés islamistes, l’Algérie aborde une période cruciale de son histoire avec l’entrée en vigueur, le 1er mars, de la Charte sur la paix et la réconciliation, cette sorte de « paix des braves » à l’algérienne. Solution politique pour les uns, consécration de l’impunité pour les autres, la réconciliation nationale n’a jamais été sérieusement débattue dans le pays. Raison de plus pour y revenir avec Boualem Sansal, qui improvise ici sur une série de thèmes que nous lui avons proposés.

Ch.O Le coup de gueule d’un écrivain Par Boualem Sansal

L’islamisme, c’est comme un gaz. Il occupe tout le volume disponible. Par effet de pression, il chasse tout ce qui est différent de lui. Les islamistes prennent peu à peu le contrôle de tous les domaines : l’économie, le culturel, le social... Depuis le retour de Bouteflika de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, ils multiplient les demandes comme s’ils voulaient achever rapidement on ne sait quelle course. Ces derniers jours, ils paraissent pris de folie et ça leur réussit ! Ils ont réclamé la fermeture des écoles privées qui enseignent en français, et ils l’ont obtenue. Ils ont réclamé la suppression de la Star Ac’, et ils l’ont obtenue. Ils ont exigé que la télé et la radio diffusent les appels à la prière, et ils l’ont obtenu. Ça marche d’autant mieux que la société civile qui se réclame de la démocratie reste remarquablement silencieuse.

Dès lors, la question qui se pose est la suivante : le président Bouteflika est-il dans l’incapacité de s’y opposer, lui qui s’est tant démené pour donner de lui à l’étranger l’image d’un démocrate fort et intransigeant ? Ou est-il en train de passer discrètement la main aux islamistes, comme on fait une donation à ses héritiers ?

La télé est devenue une annexe de la mosquée. Je veux dire par là que l’Algérie est déjà une immense mosquée et que le gouvernement se comporte désormais comme un imam en chef. Le mot « religion » renvoie à la foi, à la spiritualité, aux grandes angoisses de l’humanité, à ses doutes immémoriaux, à ses pathétiques tentatives pour parvenir à quelques certitudes qui lui permettent de tenir le coup.

Est-ce le cas en Algérie ?

Non, la religion y est dévoyée, elle n’est plus qu’une idéologie de bazar, un poison qui a ruiné notre pays, détruit ses valeurs morales et compromis son avenir. Regardez notre télé, écoutez les prêches des imams, lisez les discours des responsables politiques et vous comprendrez la nature de cette religion qu’on nous force à ingurgiter avec tant d’arrogance. Favoriser l’acculturation, c’est ainsi que les fascismes ont toujours procédé.

Cette paix qui nous dépouille de notre citoyenneté…

La religion n’est pas seule à avoir été dévoyée. Les mots, qui, comme chacun sait, sont trompeurs, l’ont été eux aussi.

Qu’est-ce que c’est que cette réconciliation entre malfaiteurs qui se fait sur le dos des victimes ? Qu’est-ce que c’est que cette paix qui nous dépouille de notre citoyenneté et nous promet l’humiliation pour le restant de nos jours ? Qu’est-ce que c’est que cette justice qui interdit à la victime de lever ne serait-ce que le regard sur son ancien bourreau ? Au nom de la réconciliation, le droit, la justice, la vérité ont changé de camp, ils sont du côté des tueurs et des malfaisants. Hier, les intellectuels étaient la cible des terroristes islamistes. Hier, on leur coupait la tête.

Aujourd’hui, on leur coupe la langue et les vivres, on les marginalise, on les culpabilise, on les traite de hizb frança [parti de la France] et de traîtres à la nation. Bref, on les accuse de tous les maux. Que faire quand n’existe plus aucune issue et que la surveillance autour de vous se renforce de jour en jour ? Vous vous taisez ou vous vous exilez. Notre élite est partie à l’étranger, en France et au Canada principalement. Ceux qui sont restés vivent un exil intérieur sans fin, qui les stérilise et en fait des aigris. Il ne fait pas bon être un intellectuel sous le soleil d’Alger.

Mais le silence des hommes de culture est quand même assourdissant. Ils ne parlent plus, ils n’écrivent plus, on se demande même s’ils respirent.

L’imposture arabo-musulmane

Le pouvoir algérien a une définition définitive et intemporelle, c’est-à-dire totalitaire, de l’identité algérienne. « Nous sommes arabes et musulmans, nous l’avons toujours été et le resterons jusqu’à la fin des temps », point. Voilà ce qui est dit et répété à longueur de discours officiels, avec une véhémence qui frise l’insulte. Cela devrait suffire à clore le débat, mais il n’en est rien : l’Algérien ne cesse de se demander ce qu’il a été, ce qu’il est devenu et ce qu’il sera à l’avenir. Plus il découvre son histoire et la place de son pays dans le monde - un vaste village ouvert aux quatre vents -, et plus il s’interroge. Hélas ! à un excès dans un sens répond un excès dans le sens opposé. On se souvient des revendications berbéristes radicales qui ont secoué certaines régions d’Algérie - la Kabylie, les Aurès, le Mzab - et de la répression qui s’est ensuivie. Au choc des idées nous avons préféré le choc des ignorances.

Résultat : nous voilà embarqués dans un processus bête et méchant qui sera fatal à l’unité nationale, par ailleurs fortement mise à mal par les politiques économiques, sociales et culturelles du gouvernement. Comme tous les pays de la Méditerranée, et singulièrement le Maghreb, l’Algérie a toujours été un carrefour où se sont croisés l’Orient, l’Occident et l’Afrique. La ramener à une seule dimension revient à la mutiler, à faire de la répression le mode de gestion des revendications légitimes des populations. Pourrons-nous un jour aborder tranquillement ces thèmes (l’identité, la religion, la langue, la culture) sans nous renier, sans nous anathématiser les uns les autres, sans prendre les armes ?

Oui, sans doute, un jour, lorsque l’Algérie aura pleinement accédé à la démocratie. Le FLN a privatisé la mémoire collective « Dormez tranquilles, bonnes gens, on s’occupe de tout ! » Voilà ce que nous répète le FLN depuis ce jour fameux où l’Algérie a enfin accédé à l’indépendance. L’enthousiasme était grand, à l’époque, nous pouvions nous permettre d’être naïfs : nous l’avons cru. Le Guide a si bien fait son travail que nous voilà confrontés à une atroce guerre civile, à la ruine économique, au désordre institutionnel et, pour les plus atteints d’entre nous, à la démence pure et simple. En ne comptant que les terroristes islamistes présents dans les maquis et ceux qui viennent d’être graciés, l’Algérie compte aujourd’hui l’un des taux de criminels et de racketteurs au kilomètre carré parmi les plus élevés au monde. Et il faut y ajouter les criminels de droit commun, de plus en plus nombreux.

Le pays réel est dans un état de délabrement indescriptible. En vérité, le mal est plus profond. À elles seules, la mauvaise gestion et l’incompétence du Guide n’auraient pas abouti à un tel résultat. Nous y avons massivement contribué. En s’emparant de notre conscience et de notre mémoire, le FLN a fait de nous des militants enragés qui répondaient au doigt et à l’œil à ses directives. Se libérer du FLN, c’est d’abord se libérer du clone qu’il a réussi à installer en chacun de nous. La partie n’est pas gagnée. Le président a parfaitement su renouveler le discours primitif du FLN. Aujourd’hui, les nouvelles élites boivent ses paroles comme on déguste un nectar.
Un mythe chasse l’autre

Le mythe du million et demi de martyrs de la guerre de libération est loin, très loin d’être le seul. Le pouvoir en a inventé pour toutes les circonstances. Souvenez-vous de la « Démocratie responsable », du « Combattant suprême », de l’Algérie « championne du Nouvel ordre mondial », de la « Famille révolutionnaire », des Constantes nationales, etc.

J’aimerais savoir qui a décrété que la guerre d’Algérie a fait 1,5 million de morts. Est-ce que les Algériens abattus par le FLN pour avoir fumé, chiqué, bu, fréquenté des Français ou refusé de payer l’impôt du djihad sont comptabilisés ? Si tel n’est pas le cas, le bilan est incomplet. Nous connaissons à peu près le nombre des victimes de l’armée française et celui des Français tués par le FLN/ALN, mais quid des autres ? Pertes et profits ? Ou s’agit-il, comme aujourd’hui, de simples « disparus » ?

Il appartient aux historiens de nous dire ce qu’il en est. Quoi qu’il en soit, la guerre d’Algérie a fait beaucoup trop de morts. Les dégâts et les traumatismes ont été considérables. La preuve est là : quarante-quatre ans après l’indépendance, l’Algérie et la France ne sont toujours pas parvenues à instaurer entre elles des relations apaisées. Seule la parfaite connaissance de notre histoire commune nous permettra d’atteindre ce but. Les mensonges, les faux-semblants et les contrevérités ne sont d’aucune utilité. Voulez-vous un autre mythe ? En 1962, il y avait quarante mille anciens combattants vivants. En 2006, alors que la guerre est finie depuis près d’un demi-siècle, nous en avons dix fois plus, quatre cent mille, dont la plupart sont nés un peu avant ou un peu après le cessez-le-feu.

Ils forment ce que le discours officiel désigne sous le vocable de « Famille révolutionnaire ». Après une guerre, il y a toujours une bataille de chiffres. Est-ce affaire de statut et d’indemnisation ? Une manière de se dédouaner ? Est-ce pour mieux culpabiliser l’autre ? Dieu seul le sait.

Le pétrole, bénédiction ou malédiction ?

Le pétrole est une richesse naturelle comme les autres. C’est ce que l’on en fait qui compte. Si l’argent qu’il procure est mis au service d’un vrai développement, le pétrole est une bénédiction. S’il est utilisé pour infantiliser le peuple et l’asservir, c’est une terrible malédiction. Nous sommes, hélas ! dans ce dernier cas de figure. L’Algérie est riche, son peuple est pauvre, et l’écart s’agrandit de jour en jour. Chaque fois que le prix du baril monte d’un point à la Bourse, le peuple descend d’une marche l’escalier de la misère. La classe moyenne est la plus durement touchée. À cela s’ajoute la mauvaise gestion : plus aucun mécanisme d’amortissement ne fonctionne. Le gouvernement ne réagit même plus, sinon par la répression, devant les émeutes qui se multiplient dangereusement dans tout le pays et jusque dans les faubourgs de la capitale.

Les conséquences sont parfaitement visibles : remontée de l’islamisme militant, accroissement vertigineux de la délinquance, du grand banditisme, du suicide, de la corruption, etc.

Il n’y a pire malédiction pour le peuple que de vivre sous la férule d’une caste dirigeante aveugle et insensible ayant sous la main un pactole faramineux.

Les Algériens ? Un peuple de râleurs

Oui, je le dirais comme ça : on râle pour râler. Nous n’avons pas atteint le stade de ces peuples qui ont appris à mettre leur colère au service d’une refondation des rapports sociaux, au profit de tous. Nos réactions restent très primaires. On s’énerve, on déborde aussitôt, on casse tout, on brûle et on rentre chez soi, la queue entre les pattes. Et puis, on accumule de nouvelles frustrations qui alimenteront de futures colères. C’est assez peu productif. D’autant que la police est maintenant bien équipée et qu’elle a appris à mater ces mouvements de foule spontanés et désordonnés. L’étape suivante devrait nous permettre de capitaliser nos démarches, de les organiser dans un processus positif : on râle, puis on se regroupe, on parle, on analyse les tenants et les aboutissants, on hiérarchise nos actions, on revendique, on manifeste, on maintient la pression sur les décideurs jusqu’à obtention de nos droits.


Propos recueillis par Farid Alilat

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