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JACK LANG ATTENDU DIMANCHE PROCHAIN
Alger est-elle en train de devenir un passage obligé pour les candidats à la présidentielle française? Avant même son investiture officielle par son parti (UMP, droite), Nicolas Sarkozy avait effectué, le 14 novembre dernier, un voyage de candidat à Alger. Sur place, il avait multiplié les annonces positives, notamment sur le dossier sensible des visas, et affiché sa volonté d’oeuvrer en faveur d’une relance des relations algéro-françaises qui traversent une zone de turbulence depuis quelques années. Aujourd’hui, c’est au tour de sa principale rivale, la socialiste Ségolène Royal de préparer un déplacement à Alger. Selon nos informations, il pourrait intervenir en mars prochain. La date officielle pourrait être fixée au début du mois de février. L’ancien ministre français de la Culture Jack Lang est, en effet, attendu dimanche prochain à Alger avec pour mission de préparer une éventuelle visite de la candidate du Parti socialiste (PS). Ce déplacement pourrait être le dernier de la candidate socialiste à l’étranger. Les 12 années de règne de Jacques Chirac et les nombreuses brouilles des socialistes avec les différends pouvoirs en place à Alger durant les premières années qui ont suivi l’interruption du processus électoral en 1991, ont rendu les relations entre le PS et Alger difficiles. En 2002, Alger avait clairement soutenu la réélection du candidat Jacques Chirac contre son rival socialiste Lionel Jospin. Mais depuis quelques mois, les socialistes, en prévision de l’élection de 2007, ont réussi à réactiver leurs réseaux à Alger. Le maire de Paris Bertrand Delanoë, l’ancien ministre des Finances Dominique Strauss-Kahn et Jack Lang ont, en effet, noué des relations solides avec l’entourage du Président Abdelaziz Bouteflika.
A Alger, Jack Lang aura donc la tâche facile pour préparer la visite de la candidate Ségolène Royal surtout que l’ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand est pressenti pour occuper le poste de ministre des Affaires étrangères en cas de victoire de la candidate socialiste à la présidentielle d’avril prochain. Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy le savent: pour 2007, Alger ne devrait pas donner de consignes de vote au million d’électeurs français d’origine algérienne. En effet, prudent, le Président Bouteflika sait que la prochaine présidentielle s’annonce serrée. Et les deux principaux candidats affichent des profils inhabituels, difficiles à lire. «En 1988, il était facile de choisir entre Mitterrand et Chirac. En 2002, les Algériens avaient clairement opté pour Chirac contre Jospin car ce dernier entretenait des relations difficiles avec Alger. Mais Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sont relativement nouveaux et imprévisibles en matière de politique étrangère. Alger devrait donc opter pour la neutralité et éviter de soutenir clairement un candidat au détriment de l’autre», conclut un spécialiste des relations algéro-françaises qui a requis l’anonymat.