Hommage à
Samuel Azoulaï,
chauffeur de taxi oranais

En ce 1er novembre 2004 où les algériens fêtent le 50èm anniversaire du début de l’insurection, qui se souvient du premier mort d’Oran, victime de la lutte d’Indépendance?

C’était un juif, un chauffeur de taxi. Il s’appelait Samuel Azoulaï, il était au mauvais endroit et au mauvais moment.Ce soir du 31 octobre 1954, il travaille. Alors qu’il était en vadrouille aux environs de la foire d’Oran, il fut interpellé pour une course. Il s’arrêta et sept hommes montèrent dans le taxi. Deux hommes près de lui, dont Cheriet Ali Cherif le chef de groupe et cinq derrière armés de 5 pistolets automatiques et deux couteaux.

Samuel était loin de se douter qu’il faisait là sa dernière course et qu’il embarquait les militants qui formaient le noyau dur du CRUA d’Oran -(Comité de la révolution pour l’unité de l’Algérie, créé sous l’impulsion de Ben Boulaïd et Boudiaf). Ces hommes étaient : Cheriet Ali Chérif, Mabed Ghaouti,Fettah Mohamed, Seghir Abad, Fettah Mohamed dit “Abdallah”, Negaoui Mohamed, Louafi Bachir.

Arrivés au but et devant son refus de quitter son taxi, Cheriet Ali Cherif l’abat de deux coups de feu.C’est la nuit du 31 octobre 1954. Il est 22 heures 00. Dans le quartier Boulanger, tout est calme, le cadavre est abandonné dans la rue. Après avoir commis leur forfait, les hommes continuent vers Eckmûl, garent le taxi et poursuivent leur progression à pied vers la caserne.

Quelques jours auparavant, l’action fut préparée en grand secret et dans ses moindres détails. C’était une opération d’envergure qui sera menée sous la conduite de Benalla Hadj: il s’agissait ni plus ni moins d’attaquer la caserne du 66èm Régiment de tirailleurs algériens qui se trouvait à Eckmül (un quartier d’Oran), piller le dépôt de munitions puis y mettre le feu pour faire diversion.

Au niveau politique, Les chefs de l’insurrection, Ben Boulaïd et Boudiaf voulait dépasser la crise entre les Centralistes et les Messalistes et faire coïncider les actions militaires de l’Est et de l‘Ouest.

Au niveau de l’action proprement dit, le Commando disposait d’un “contrat” à l’intérieur de la caserne. Un tirailleur-complice qui devait être de garde ce soir-là au dépôt et faciliter l’entrée. Mais ce soir-là tout échoua.

Cinq hommes franchissent le mur d’enceinte et se dirigent vers le point de rendez-vous. Deux autres restent en repli à l’arrière. Le tiraillleur ne se trouvait pas à son poste. L’action fut annulée. Quelques jours plus tard, tout le groupe est arrêté en compagnie du fameux Ahmed Zabana qui donnera son nom au musée Demaeght. Condamné à mort le 3 mars 1956 et exécuté à la prison Barberousse le 19 juin 1956.

Samuel Azoulaï n’a pas bénéficié d’un jugement. Il a été exécuté pour la cause. On ne lui a pas demandé qui ’il était, ce qu’il pensait. Il fallait faire vite. La révolution en marche n’attend pas. Il voulait défendre son taxi, son outil de travail, sa vie. Ils voulaient un véhicule pour atteindre leur but. Il s’est interposé, il a été tué.

Les sept hommes du CRUA, aujourd’hui disparus, sont honorés comme des héros de la lutte pour l’Indépendance. Que vaut un chauffeur de taxi dans ces cas-là?
Aujourd’hui je pense à lui.

Jean-Pierre Badia, un oranais de Victor-Hugo. Dimanche 31 octobre 2004



JPB

oui Jean-Pierre aujourd'hui nous penserons à lui et à tous ceux qui comme nous se sont retrouvés sur un quai avec une valise mais qui s'en préoccupe à part nous ?

Si personne ne serait là pour se souvenir de lui, Dieu sera toujour là pour s'en souvenir.
Les guerres font des malheurs qu'on ne peut pas toujour justifier et au pouvoir se trouvent des dirigeants qui ne l'on pas toujour mériter.
Malheureusement l'histoire se fait ainsi et s'écrit autrement, le temps est au pardon afin que nous tournions cette page.
D'ici,Oran,je pris que pour tout les âmes des deux camps reposent en paix avant de se réincarner pour une vie meilleur.

Hocine

Merci de nous rappeller notre passe

merci Hocine d'être si tolérant, il en faudrait beaucoup plus des gens comme vous

A Corine

bonsoir , je viens de rejoindre ce site que je trouve geniale.

je suis née a Tlemcen musulmane et vis en France,j'ai des amis de toutes confessions qu'ils soient juifs musulmans chretiens ou boudistes notre seule devise c'est la tolerance et le respect mutuel et je vous jure que ca marche .

A bientot

Hafeda je pourrai te te dire bravo, non je te dirai simplement c'est normal, nous sommes tous des hommes et des femmes, malheureusement certains dérivent, surtout ne changes rien,


ce n'est pas moi qu'il faut convaincre car moi aussi j'ai des amis de toutes races et toutes religions

De rien Corine, tu n'as pas à me remercier, j'exprime ce que je pense c'est tout.
Mais merci de ton soutien, c'est vrai que des gens comme moi(sans être vantard) il n'y en a pas encore suffisament mais cependant il y en a de plus en plus.Je vois ça en Algérie, les consciences s'élèvent difficilement mais surement.
Un jour les choses seront meilleurs car seul Dieu est éternel, de ce fait toute chose à par Lui a obligatoirement un début et une fin.Cela est donc valable même pour les conflits.
Je crois vraiment que les évennemts actuels et cette pseudo-guerre de religions est comparable à ces douleurs qu'une femme subit avant d'accoucher d'un bébé.Similairement, le monde est en train d'accoucher d'une nouvauté ou de faire du neuf avec du vieux si tu préfères.
Peut être d'une spiritualité moins exclusive et plus globale unifiant l'essentiel en acceptant les différences.
La perfection est obligatoirement la destinée finale sinon l'histoire de l'humanité n'aurait aucun sens.

Amour et Paix sur tous.

Hocine