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Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles

Envoyé par Elvez 
Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
23 février 2006, 05:14
Liens et affinités judéo-kabyles
par Maxime Aït Kaki


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Extrait de L’Arche n° 569, septembre 2005
Numéro spécimen sur demande à info@arche-mag.com


Reproduction autorisée sur internet avec les mentions ci-dessus

Le vent d’antisémitisme qui souffle sur l’Hexagone depuis quelques mois a quelque chose d’atypique, au point où il brouille les grilles d’analyse des experts les plus avisés sur le sujet. Qui aurait pu imaginer un jour que politologues et autres spécialistes du décryptage textuel auraient eu à se pencher avec autant de tonicité sur le cas d’un humoriste ? Les imprécations judéophobes de Dieudonné, mu depuis peu en chantre autoproclamé d’un « prolétariat ethnique français » imaginaire, inaugurent une ère de violence verbale inédite, à faire pâlir l’humour noir des ultras de l’extrême droite.

Que le comique fasse sienne la lutte anti-esclavagiste, c’est une chose. Mais qu’il utilise insidieusement cette cause pour stigmatiser le judaïsme et rallier ainsi, pêle-mêle, à son combat petits caïds de banlieue en mal d’identité, pro-palestiniens de circonstance et antisémites de tous bords, c’en est une autre. Les « Noirs », que les schèmes monomaniaques de Dieudonné ont réduits à un groupe humain apatride dont la seule particularité est la couleur, n’ont pas attendu celui-ci pour arracher leurs droits à la liberté et à la souveraineté quand il l’a fallu. Frantz Fanon doit se retourner dans sa tombe. Les Palestiniens, qui viennent d’élire démocratiquement un successeur à Yasser Arafat, sont en passe de pacifier leurs relations avec Israël et réaliser leur destin national. Amalgamante, simpliste et teintée de préjugés racistes, la pensée de l’humoriste dénote une méconnaissance historique patente qui ne doit pas laisser indifférent.

Les déclarations judéophobes de Dieudonné faites récemment à Alger me choquent profondément. Elles m’interpellent en ma qualité de citoyen français et européen, originaire de Kabylie. L’humoriste français ignorait sans doute qu’il foulait la terre d’un judaïsme millénaire, plongeant ses racines dans le socle punico-berbère antéislamique de cette région. Pétri de clichés orientalistes marinés à la sauce Al-Qaïda « branche humoristique », il ne pouvait pas se douter un instant que cette vieille terre de pluralisme et de syncrétisme religieux abrite la plus ancienne synagogue du monde et l’une des pages d’histoire les plus glorieuses du christianisme : saint Augustin et son école de pensée.

Dieudonné doit savoir que ses anathèmes ne font pas l’unanimité en terre de ceux qu’il identifie à l’emporte-pièce comme des « frères bougnoules », y compris dans la mouvance arabiste.

La réalité empirique offre parfois d’agréables surprises, qui ont le louable mérite de tailler en brèche les thèses dogmatiques développées ici et là dans de nombreuses chapelles « bien-pensantes » de la République. L’Afrique du Nord n’est ni la « banlieue » de la France, ni ce « monde arabe » enturbanné de Delacroix et autres orientalistes de tout poil avides d’exotisme.

Au terme de séjours que j’ai entrepris ces dernières années dans cette partie du globe, notamment en Algérie, j’ai eu l’occasion de me rendre compte qu’il n’existait pas d’animosité avérée à l’égard des Juifs, sauf dans la mouvance arabo-islamiste pure et dure. En Kabylie, une région berbérophone contestataire, j’ai plutôt décelé un surprenant courant philosioniste.

C’est précisément sur cette aire géographique, que j’ai sillonnée dans le cadre de recherches universitaires, que va porter ici mon propos. Il ne prétend ni à l’exhaustivité ni à la vérité ultime. Il apporte toutefois un certain nombre de pistes de réflexion utiles à la compréhension des recompositions multiformes plus globales qui affectent le monde.

La formule « philosionisme kabyle » n’est pas mienne. Je l’ai empruntée à un ami journaliste, lequel, à l’issue d’une passionnante enquête menée auprès d’un éventail représentatif de citoyens français originaires de Kabylie, a établi qu’il existait un véritable élan de sympathie des Kabyles à l’égard des Juifs en général et du sionisme en particulier. Un constat que je partage en grande partie, même s’il y a lieu d’y apporter quelques nuances ici et là.

Depuis l’indépendance algérienne acquise en 1962, la Kabylie est en proie à des soulèvements chroniques contre le pouvoir central. Sa lutte acharnée pour son identité kabyle et l’instauration d’un État démocratique ouvert à la diversité culturelle et cultuelle a conduit à l’émergence d’une élite politique moderniste et laïque mettant en cause l’hégémonisme culturel arabo-musulman dans lequel s’est façonné l’État algérien. En Kabylie, on voue une méfiance notable à l’égard de toutes les influences du « monde arabe ».

Si, à l’instar de tous les peuples, les Kabyles sont travaillés par différentes cultures (berbère, française, algérienne...) et différents courants politiques (socialisme, trotskisme, anarchie, capitalisme, démocratisme), religieux (islam maraboutique, catholicisme, protestantisme évangéliste, laïcisme, athéisme, agnosticisme, paganisme...), en revanche ils présentent une homogénéité identitaire forte, articulée autour de la langue kabyle et de taqvaylit (philosophie de vie kabyle), qui les démarque du reste de l’ensemble algérien. Parce qu’ils ont été le fer de lance de l’opposition à la dictature et à l’islamisme, les Kabyles n’ont cessé d’être taxés par la propagande des régimes successifs de l’ère du parti unique de comploteurs à la solde de la France - « hisb Fransa » (parti de la France) - et du « sionisme ». Au lendemain du raz-de-marée électoral du Front islamique du salut (FIS) au premier tour des législatives de décembre 1991, Saïd Sadi, le laïque leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti d’obédience kabyle, eut des mots âpres : « Nous nous sommes trompés de société ». Une déclaration lourde de sous-entendus.

Nourrissant une attitude de rejet viscéral vis-à-vis de l’« arabo-islamisme », des franges significatives du militantisme kabyle ont développé, très tôt, une sympathie vis-à-vis du sionisme. S’adressant au président algérien de l’époque, Houari Boumediene, dans un courrier rédigé en pleine Guerre des Six jours, Mohand Arav Bessaoud, le leader kabyle de l’Académie berbère, une organisation berbériste pionnière très agissante dans les milieux ouvriers kabyles de la région parisienne, affirmait en substance : « En voulant aider de nombreux pays arabes contre le petit et vaillant peuple d’Israël, vous portez un rude coup au prestige international de l’Algérie, d’autant que ces derniers n’envoyèrent aucun de leurs soldats aux côtés des Berbères durant la guerre de libération qui ne dura pas sept jours, mais sept ans (1) ».

Pour de nombreux Kabyles, travaillés par le berbérisme, le sionisme et Israël tiennent lieu d’idéal de résistance à l’« arabo-islamisme » qu’il convient de suivre. Au-delà de leur aspect identificatoire de lutte contre une même idéologie « ennemie », ils incarnent aussi des modèles réussis de luttes minoritaires pour l’universalité, contre l’oubli et l’extinction d’une partie du patrimoine de l’humanité. À ce titre, L’État des Juifs de Theodor Herzl fut longtemps et demeure un livre de référence dans les cercles avertis.

Objet méconnu des sciences sociales, le philosionisme kabyle a longtemps été un phénomène diffus, difficilement objectivable compte tenu du poids de la censure et de l’autocensure dont ont fait l’objet les Kabyles tout au long des années de plomb du parti unique. Palpable dans la mouvance berbériste, il s’inscrivait dans une posture d’opposition à l’arabo-islamisme. Avec l’ouver ture politique survenue en Algérie à la fin des années 1980 et la montée concomitante de l’islamisme, le philosionisme kabyle s’est insinué dans le discours anti-islamiste propagé par les franges « éradicatrices » kabyles comme le RCD et ses relais berbéristes du Mouvement culturel berbère (MCcool smiley.

Plus qu’aucun autre parti kabyle, le RCD s’est attiré la sympathie de segments importants de la communauté juive en France, dont certaines personnalités influentes ont même fini par relayer le discours éradicateur. Une posture, au demeurant, soutenue par certains cercles dirigeants algériens (particulièrement l’armée), en guerre contre le terrorisme islamiste. Pourfendant l’islamisme tout au long des années 1990, le RCD n’a pas hésité à condamner à maintes reprises les attentats qui ont endeuillé Israël à cette époque. Proche de ce parti, le chanteur kabyle engagé Lounès Matoub, assassiné en 1998 après avoir été l’otage miraculé du GIA en 1994, connu pour sa ferveur kabyle, a exprimé à maintes reprises sa judéophilie, arguant que « le peuple kabyle est frère de tous les peuples opprimés, notamment le peuple juif victime de la Shoah ». Membre de l’Internationale socialiste, le Front des forces socialistes (FFS) d’Hocine Ait Ahmed, une vieille formation politique kabyle, qui a pris les armes contre le pouvoir central algérien en 1963, a publiquement condamné la Shoah, au milieu des années 1990, la qualifiant de « séquence apocalyptique de l’histoire ».

Aucun regroupement politique en Algérie n’a eu le courage d’adopter de telles positions politiques. Au sein d’un État algérien se définissant comme exclusivement arabo-musulman, elles sont passibles d’excommunication.

Avec le « Printemps noir » de 2001, un soulèvement kabyle pacifique violemment réprimé par les autorités algériennes faisant 125 morts et des milliers de blessés, le philosionisme kabyle prend un tournant beaucoup plus net. Victimes d’insultes racistes proférées à coups de haut-parleurs par les brigades de CNS (équivalent des CRS), des jeunes manifestants se lancent dans un jeu de provocation en scandant des slogans favorables à Ariel Sharon. J’ai pu lire de mes propres yeux, sur des murs, dans des villages reculés de Haute-Kabylie, des inscriptions pour le moins édifiantes : « Ici Tel-Aviv », « Tizi-Ouzou, Tel-Aviv »... Cette évolution générale est également très palpable dans les débats parfois virulents qui ont cours sur les forums des sites internet kabyles.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les jeunes Kabyles de Kabylie sont nettement plus philosionistes que les Kabyles de France, dont un bon nombre sont façonnés par les discours - ambivalents à l’égard du sionisme et d’Israël - des organisations politiques, syndicales et associatives françaises. Les discours des premiers sont moins policés que ceux des seconds, dont un certain nombre n’ont pas consommé la rupture avec l’identité « beure » dans laquelle l’idéologie des pouvoirs publics et politiques les a confinés (leaders d’organisations antiracistes, artistes, sportifs...).

Vecteur d’une vision géopolitique inédite, la jeunesse de Kabylie n’a éprouvé aucun scrupule à exprimer son soutien à l’intervention américaine contre la dictature baassiste irakienne, identifiée au génocide kurde. Quelques mois auparavant, lors des attentats du 11-Septembre, le mouvement des archs de Kabylie avait organisé une imposante manifestation de soutien au peuple américain à Vgayet (Bougie). Les manifestants étaient bardés de drapeaux kabyles (bleu, vert, jaune) et américains.

L’ensemble de ces gestes et prises de position auraient somme toute été anodins s’ils n’avaient pas revêtu les contours d’un discours politique assumé publiquement par des figures militantes kabyles - il est vrai peu nombreuses - de premier plan. Leader du Mouvement pour l’autonomie de la Kabyle (MAK), le chanteur engagé Ferhat Mehenni (ex-RCD), s’exprimant sur la chaîne de télévision communautaire TFJ, a fait sensation en se disant favorable à l’ouverture d’une chancellerie israélienne en Kabylie, dans la perspective d’une autonomie politique de cette région.

Les liens entre Juifs et Kabyles sont innombrables et multiformes. À l’heure actuelle, ils s’expriment notamment dans les milieux associatifs et artistiques en France Les chanteurs kabyles comme Idir ou feu Lounès Matoub ont été les premiers artistes originaires d’Algérie à s’afficher avec des chanteurs juifs comme Enrico Macias ou d’autres. Projetant de retourner sur sa terre natale, Enrico Macias avait prévu de donner une série de concerts en Kabylie et de se recueillir sur la tombe de son « ami » feu Lounès Matoub. Les contacts sont également nombreux dans les sphères universitaires en France et en Amérique du Nord. Au demeurant, des centres de recherches israéliens suivent de près la problématique berbère et kabyle, publiant des travaux fort documentés sur le sujet.

La laïcité et la francophilie notables de la culture politique kabyle constituent certainement des éléments déterminants de ce lien qui trouve ses soubassements dans la période coloniale. Si les Kabyles furent exonérés par le décret Crémieux (1870) qui conféra la nationalité française à la plupart des Juifs d’Algérie, en revanche ils furent très tôt francisés par l’école de Jules Ferry. Du reste, nombre d’entre eux durent s’installer en métropole dès le début du XXe siècle pour trouver du travail. Sensibilisés précocement aux diverses luttes politiques qui avaient cours en France, ils croisèrent et fréquentèrent des « camarades » de confession israélite dans les organisations de masse, syndicalistes, socialistes et résistantes.

Ces affinités traversèrent le temps et se manifestèrent de nouveau durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Alors que de nombreux intellectuels juifs français prirent position contre la torture et la colonisation (Henry Alleg, Pierre Vidal-Naquet, etc.), des chefs kabyles des organisations révolutionnaires algériennes, prophétisant une Algérie multiculturelle et multiconfessionnelle, à l’instar de Ramdane Abane, appelaient Juifs d’Algérie et Européens à se fondre dans le creuset anticolonial.

Présidées par des contextes sociohistoriques et politiques propres, ces affinités procèdent, à n’en point douter, d’un ciment anthropologique commun plus ancien. Elles plongent leurs racines dans le socle berbère préislamique où de nombreux Berbères épousèrent le judaïsme au contact de tribus juives berbérisées. Les traces de ce passé sont encore présentes. De nombreux Juifs séfarades portent des noms typiquement berbères dont ils ignorent l’origine : Timsit (incendie), Zemmour (olive), Mellul (blancheur), Azeroual (celui qui a les yeux bleus), Azoulay (bon)...

En Kabylie, la présence juive est attestée jusqu’à une date très récente dans la région côtière de Vgayet (Bougie). Moins visible en Haute-Kabylie (Djurdjura), elle est toutefois rapportée par la tradition orale à Ait Yenni et dans ses alentours. Administrateur des Services civils de l’Algérie et fin connaisseur de la Kabylie, Jean Morizot soulignait de fortes affinités entre Kabyles et Juifs, s’exprimant jusque dans leurs métiers respectifs : « Il est aisé de le constater aujourd’hui jusque dans la métropole où les uns et les autres ont volontiers transféré leurs activités. Ainsi, par exemple, on voit, côte à côte, Algériens israélites et Algériens kabyles exploiter la plupart des cafés et hôtels ouverts à Paris. » Cela le conduisait à se poser cette question cruciale : « Est-ce seulement coïncidence ou est-ce ascendance commune ? » (2). Ces proximités frappantes, sur lesquelles l’anthropologie devra se pencher un jour, se retrouvent sur le plan linguistique. De nombreux termes hébreux présentent un sens voisin en kabyle : Torah (tura, elle est écrite), Israël (izra ilu, il a vu Dieu), talit (talawt, couverture)...

Les classifications parfois approximatives de certains experts hexagonaux, nostalgiques d’un « royaume arabe » napoléonien qui ne vit jamais le jour, ne sauraient enfermer dans des carcans les expériences humaines des peuples d’Afrique du Nord. Par-delà leurs proximités historiques lointaines et leurs affinités présentes, Juifs et Kabyles, Judéo-Berbères, restent liés par une destinée de minorités peu choyées par l’histoire. C’est cette mémoire commune qu’il convient maintenant de mettre en lumière pour aller de l’avant.

[www.col.fr]
Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
24 février 2006, 05:30



Ferhat Mehenni à l’assemblée nationale française : "L’Algérie associe Israël à la Kabylie pour légitimer la répression contre celle-ci"



Ferhat MEHENNI, chanteur et porte-parole du Mouvement pour l’Autonome de la Kabylie exposait ce vendredi 27 mai dans l’hémicycle de l’assemblée nationale française les risques majeurs d’une guerre civile en Algérie lorsque l’Etat est amené à faire croire "à l’Algérien moyen que les Kabyles seraient de nouveaux Juifs et la Kabylie un autre Israël". 29/05/2005




Israël : Cheval de Troie ou bouc émissaire ?

Pour les Algériens, en général, Israël est, à coup sûr, le mal absolu érigé en Etat. Pour le commun d’entre eux, il est l’émanation la plus perfide des Chrétiens et de l’Occident, leur poste avancé dans la région, pour détruire l’islam et le « monde arabe ».

Par conséquent, la guerre contre lui serait légitime et pourrait être considérée comme une guerre sainte dont la finalité qui est sa destruction, devrait aussi s’accompagner de l’extermination des Juifs.

Ainsi, il n’est pas rare de rencontrer des individus regrettant qu’Hitler, en son temps, n’ait pu aller au bout de ses horribles projections. Les principaux responsables de cet Etat de fait ne sont autres que les plus hauts dirigeants du pays qui, depuis des décennies font du matraquage médiatique contre Israël une préoccupation de tous les instants.

C’était, je me souviens, à l’occasion de la guerre des six jours (juin 1967) que Boumediene, en expédiant au Moyen Orient un contingent d’élite de l’armée algérienne composé presque exclusivement de Kabyles qu’il aimait tant envoyer au charbon, avait déclaré : « Nous sommes avec la Palestine, qu’elle ait tort ou raison ! ». La messe était dite.

A partir de cette date, les propos officiels diffusés par les médias contre Israël étaient d’autant plus redoutables qu’ils ne souffraient d’aucun contre discours à même d’en tempérer la teneur chez nos compatriotes. C’étaient des incitations quotidiennes à la haine des Juifs, assimilés collectivement à « l’entité sioniste », expression par laquelle était désigné Israël dont l’Algérie ne reconnaît toujours pas l’existence et qu’elle accuse de tous les maux sur la terre.

Le parti unique était l’opinion unique. Sans être « psy », chacun peut deviner les ravages que de tels messages peuvent générer comme réflexes et attitudes négatives chez les individus et les groupes qui leur étaient soumis.

Malgré cela, une frange de la société, particulièrement la Kabylie, et quelques rares élites refusaient d’en être victimes.

En effet, au lendemain de l’inattendue poignée de main à Rabat entre Ehud Barak et Bouteflika, derrière le cercueil du roi Hassan II, des journalistes d’Alger décidèrent de se rendre en septembre 1999 en Israël. Ils voulurent dédramatiser le contact avec ce pays et ouvrir la voie à une relation d’Etat à Etat. L’initiative tourna court. Ce fut un tollé général dans les médias publics et arabophones et jusqu’à la présidence de la République qui les accusèrent de « haute trahison » suite à ce voyage chez « l’ennemi ».

En septembre 2003, en acceptant une invitation de m’exprimer sur un plateau de TFJ, pourtant télévision française, j’avais reçu de nombreuses menaces de mort. Comme vous le constatez, je suis toujours vivant. Hélas ! Ce n’est plus le cas pour mon fils aîné qui a été assassiné le 19 juin 2004 à Paris (lire l’article de Guy Millière)

En cultivant la haine du Juif en Algérie, l’Etat est parvenu à y instaurer un terrorisme politique et intellectuel qu’il est encore très dangereux de braver. Quant à la Kabylie qui est opprimée au nom de l’arabo-islamisme, elle espérait en vain depuis longtemps un regard, une compassion de la part de la communauté internationale, Israël compris, pour aller de l’avant, défendre ses droits démocratiques et ses enfants. De ce fait, elle n’hésite pas, souvent par défi au régime en place, à exprimer dans la rue son soutien à l’Etat hébreu.

Le 22/12/01, lors d’une manifestation à Tizi-Ouzou, l’une des capitales de la Kabylie, j’étais le témoin privilégié d’un événement que je croyais jusque là impossible. Lors d’une marche de protestation contre l’arrestation de quelques délégués populaires kabyles, un très grand carré de jeunes manifestants qui se faisait filmer devant l’hôpital de la ville, scandait en arabe, d’une seule voix : « Djich, chaab, maa-k a Sharon ! », c’est-à-dire, « l’armée et le peuple sont avec toi Sharon ! ».

Dans un pays dit arabo-musulman, c’était plutôt osé. Ce n’était là, bien sûr, que la monnaie de la pièce rendue au parlement algérien qui, quelques jours auparavant, avait observé une minute de silence à la mémoire du jeune palestinien tué par une balle perdue de l’armée israélienne, alors que nos députés avaient superbement ignoré la centaine de jeunes manifestants Kabyles que les gendarmes algériens venaient d’abattre de sang froid. Autrement, le peuple kabyle souhaite vivement que la paix se fasse entre Israël et ses voisins.

Cependant, si Israël est un véritable bouc émissaire pour les masses arabes, il est aussi un excellent Cheval de Troie pour leurs dictatures en place. En manipulant leur opinion publique à travers la condamnation quotidienne du « sionisme », ces régimes se re-légitiment en permanence et repoussent chez eux, chaque jour un peu plus, l’échéance d’une ouverture démocratique et d’une alternance au pouvoir.

En Algérie, il est courant de faire diversion à l’intérieur du pays en associant Israël à la Kabylie pour légitimer la répression contre celle-ci et contre l’émancipation du peuple kabyle. En se révoltant en 1980, la Kabylie fut accusée d’avoir été à la solde de l’étranger et du...Mossad. C’est ce genre de dérive qui, petit à petit, a amené l’Algérien moyen à prendre les Kabyles pour de nouveaux Juifs et la Kabylie pour un autre Israël.

Bouc émissaire, Israël l’est aussi pour la France de ces toutes dernières années qui estime qu’il est au service exclusif des Etats-Unis, contre les intérêts de l’Europe en général et de l’Hexagone en particulier. C’est, entre autres, sous cet angle de vue que l’on peut comprendre la relance de la « politique arabe » de la France chiraquienne. Dans ce cas, la Palestine et les Arabes ne seraient, à leur tour, que son cheval de Troie.

En fait, de notre point de vue, Israël et la Palestine sont disposés de manière symétrique sur l’échiquier international. Quand l’un est le bouc émissaire d’un pays, l’autre en est son cheval de Troie et inversement. Dans l’imbroglio des intérêts géopolitiques du monde d’aujourd’hui, on fait toujours, qu’on le veuille ou non, le jeu de quelqu’un d’autre. Tout dépend de quel côté on se place.

Avec les très nombreuses interférences et interactions des acteurs internationaux, il est difficile de se soustraire au statut de coupable idéal. Celui qui parmi ces derniers détient la puissance médiatique sur un territoire donné y désigne l’accusé et prononce la sentence.

Malgré cet Etat de fait, doit-on pour autant renoncer jusqu’à sa propre existence pour ne pas encourir les foudres de guerre de ceux dont on contrarie les desseins et à la volonté desquels on refuse de se plier ?

Pour ne pas être taxé de pion d’un côté ou désigné comme victime expiatoire de l’autre, devrait-on se laisser faire dans un monde où il n’y a pas de place pour les faibles ? Ne devrait-on pas plutôt regarder chaque partie d’un conflit pour ce qu’elle est pour elle-même et non pour les autres, pour ce qu’elle revendique et non pour ce dont on l’accuse ? Il y a certes des « marionnettes » politiques un peu partout, dans chaque pays et à travers le monde entier.

Mais force est de reconnaître que les acteurs qui en acceptent le rôle ne le font que par intérêt, par diversion et rarement sous la contrainte. En vérité, non seulement ils ne se laissent pas faire mais ce sont eux qui manipulent le marionnettiste.

Dans cet ordre d’idées, je pense qu’Israël et la Palestine sont des acteurs majeurs qui n’ont aucunement besoin d’aller prendre leurs ordres chez l’Occident ou chez les pays arabes et/ou islamiques, tout comme la Kabylie qui revendique son autonomie régionale n’est inféodée qu’à sa propre aspiration à vivre dans la dignité, la liberté, la démocratie et la paix.

En réalité, chacun d’entre ces deux acteurs agit en fonction de ses propres intérêts et non en fonction de ceux de ses pseudo tuteurs. Le monde politique gagnerait énormément à se départir de ce réflexe manichéen qui consiste à diaboliser tout adversaire ou tout acteur pour lequel on n’a pas encore prévu de case dans laquelle il serait neutralisé.

Chaque peuple a le droit de vivre sur sa terre et d’être respecté par son environnement dès lors qu’il respecte lui-même celui-ci. C’est de cette façon que le monde deviendra celui de la paix à la place de celui de la guerre, celui de la coopération et du dialogue entre les peuples plutôt que celui des conflits et des égoïsmes, celui de l’ouverture sur les autres au lieu de celui des replis sur soi.

Texte lu par Ferhat MEHENNI à Assemblée Nationale française lors du colloque AFIDORA, le 27/05/2005

Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
02 mars 2006, 10:36
bonsoir,je suis une jeune algérienne d'origine kabyle je suis musulmane et je me demande si le fait d'etre kabyle signiefie que mes racines ou plutot mes origine puissent être liées avec la civilisation juive je viens de la région des ouadhias. le nom de ma famille BEHTANI . si vous pourrierz m'aider je vous serez reconnaissante
peut importe d'ou on vient ce qui compte c'est ce que nous somme et ce que nous seront.merci.
Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
02 mars 2006, 17:19
Je viens de lire, éberlulé de ces articles, et je me demande si celà est vraiment l'état d'esprit d'une Algérie sans Juifs, et envers les Juifs,

Est-ce que l'on va nous accuser aussi, si l'agriculture, le commerce et l'industrie, ne sont pas engagés dans la production et le progrés du pays?
Est-ce que le terrorisme est la faute des Juifs aussi?

Pourquoi donc ne pas ajouter la pluie, la grippe, et le mauvais temps!

Il semble que le Président Bouteflika fait déjà beaucoup pour changer cet état d'esprit auto-destructif.
Il l'a bien compris.

Parfois je me demande si toutes les qualités et défauts que l'on nous exige à présent, sont liés a l'histoire Juive ancienne.
En ce temps là, où les miracles et lois des Prophètes Hébreux abondaient, et ainsi bien reportés aussi, dans l'enseignement des 3 religions monothéistes.
Celà donne bien à réfléchir...à savoir si l'on nous demande des miracles encore!

A Léna,

J'ai remarqué sur www.kabyle.com, que les Kabyles ne veulent pas se soumettre à une identité qui n'est pas la leur.
Quant au reste de la population Algérienne qui est au moins 90% d'origine Berbère, elle a décidé de s'arabiser.
Chacun fait son choix.

Les "Arabisés" ont une histoire de 14 siècles en Algérie.
L'histoire des Berbères est très lointaine, au delà de 50 siècles.
Les Juifs d'Algérie ont une histoire d'au moins 30 siècles.
Il a été déjà prouvé que l'Algérie fut, de gré, Judaïsée.
L'influence du Moyen Orient et de la France fut énorme.

Donc, si les Juifs, Berbères, Kabyles, Chaouis et autres, ont vécus ensemble, et en harmonie pendant au moins 30 siècles, il est normal que nous ayons des liens très étroits entre nous.
En fait, nous ne pouvons qu'être que le même peuple.

Le terrorisme Islamo-fasciste exporté du Moyen Orient envers l'Algérie vous porta un coup terrible.
Je pense que les Algériens ont compris et rejetté ce stratagème impérialiste.
Ils reculent devant la haine des Juifs, qui leur a été imposée par les fascistes, et qui est d'ailleurs complètement opposée à la doctrine musulmane.

Une des preuves est que de plus en plus vous voudriez redécouvrir vos racines d'Amazigh et juive.

Je crois que personne ne pourra vous en empêcher, si le coeur vous en dit.


Bien à vous,


Abraham


Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
01 janvier 2012, 10:16
Quote
leana
bonsoir,je suis une jeune algérienne d'origine kabyle je suis musulmane et je me demande si le fait d'etre kabyle signiefie que mes racines ou plutot mes origine puissent être liées avec la civilisation juive je viens de la région des ouadhias. le nom de ma famille BEHTANI . si vous pourrierz m'aider je vous serez reconnaissante
peut importe d'ou on vient ce qui compte c'est ce que nous somme et ce que nous seront.merci.

c'est fort possible a weltma. Mais être kabyle ne veut pas dire forcément être juif. Mais ça change quoi si tu as du sang juif qui coule dans les veines ?
Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
01 janvier 2012, 10:26
Quote
Abraham2210

Une des preuves est que de plus en plus vous voudriez redécouvrir vos racines d'Amazigh et juive.

Je crois que personne ne pourra vous en empêcher, si le coeur vous en dit.


Bien à vous,


Abraham


Oui cher Abraham, on voudrait remonter jusqu'à MASSINISSA, GAIA, MICIPSA, CHACHNAK ... ! tout ce qui drinking smiley
Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
01 janvier 2012, 11:34
Quote
Abraham2210
Je viens de lire, éberlulé de ces articles, et je me demande si celà est vraiment l'état d'esprit d'une Algérie sans Juifs, et envers les Juifs,

Est-ce que l'on va nous accuser aussi, si l'agriculture, le commerce et l'industrie, ne sont pas engagés dans la production et le progrés du pays?
Est-ce que le terrorisme est la faute des Juifs aussi?

Pourquoi donc ne pas ajouter la pluie, la grippe, et le mauvais temps!

la grippe porcine peut être drinking smiley
Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
01 janvier 2012, 11:48
Quote
Abraham2210
Parfois je me demande si toutes les qualités et défauts que l'on nous exige à présent, sont liés a l'histoire Juive ancienne.

vous n'êtes pas, un peuple élu pour rien mon ami. être juif c'est être intelligent et curieux. Albert Einstein, Isaac Newton, Graham Bell ...

ce que je préconise aux chercheurs israéliens d'aujourd'hui c'est de découvrir de quoi se compose l'acide nucléique juif ! Allez, au boulot ! on attend des nouvelles !!
drinking smiley
Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
01 janvier 2012, 11:59
Quote
Abraham2210
J'ai remarqué sur www.kabyle.com, que les Kabyles ne veulent pas se soumettre à une identité qui n'est pas la leur.
Quant au reste de la population Algérienne qui est au moins 90% d'origine Berbère, elle a décidé de s'arabiser.
Chacun fait son choix.

les beni m'zab ont la même mentalité que les kabyles je crois.

Qui vous dit que les kabyles n'ont pas été arabisés? le véritable dialecte des izwawen commence à disparaître. Le kabyle est à 50% de l'arabe, 40% du français et 10% du berbère ancien. C'est alarmant, il est temps de sauver thamazighth !! Allez Boutef, fais quelque chose !
Re: Kabyles non arabo-islamiséset juifs bérbéres ,les retrouvailles
01 janvier 2012, 12:04
Quote
Abraham2210

Donc, si les Juifs, Berbères, Kabyles, Chaouis et autres, ont vécus ensemble, et en harmonie pendant au moins 30 siècles, il est normal que nous ayons des liens très étroits entre nous.
En fait, nous ne pouvons qu'être que le même peuple.


qu'en est-il des imazighen qui n'ont jamais été ni judaisés ni christianisés ? c'est fort possible non ? eye rolling smiley
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