Zlabia.com Le Rendez-vous des Juifs d'Algerie





l'Histoire des juifs?

Envoyé par nadolille 
l'Histoire des juifs?
23 mars 2008, 02:01
Bonjour
qui peut me raconter l'Histoire des Juifs?
merci
Re: l'Histoire des juifs?
23 mars 2008, 06:14
il n'y a pas l'histoire des Juifs mais des histoires car nous sommes éparpillés partout dans le monde

Corine
Re: l'Histoire des juifs?
23 mars 2008, 06:33
bonjour corine je vous ai ajouté sur mon yahoo messanger mais vous ne m'avez pas accepté sur hamidov86@yahoo.fr
Re: l'Histoire des juifs?
23 mars 2008, 06:38
bonjour
la c'est bon je vous ai ajouté ,j'espere que ca va marcher.
merci corine
Re: l'Histoire des juifs?
31 mars 2008, 01:36
Salut tout le monde

Qui peut me donne quelque noms de juifs resider a rahouia wilaya de tiaret

Merci;
Re: l'Histoire des juifs?
01 avril 2008, 04:01
LA DECHIRURE HISTORIQUE DES JUIFS D'ALGERIE





Article paru dans "Le quotidien d'Oran".



Chapitre I


LES RELATIONS JUDEO-ARABO-BERBERES, EN ALGERIE, AVANT L'OCCUPATION FRANCAISE DE 1830



Il y a deux ans environ, lors d'un colloque organisé à l'Université de Constantine, j'ai l'occasion d'échanger quelques propos avec une jeune algérienne dont l'âge révélait qu'elle n'avait connu ni les temps de la colonisation ni ceux de la guerre d'indépendance de 1954 en Algérie. Et, apprenant que je suis Juif originaire de Constantine, elle me fait savoir avec toute l'ardeur et la conviction de sa jeunesse qu'elle ne pardonne pas aux Juifs d'Algérie d'avoir quitté leur pays, en 1962 manifestant ainsi, selon elle, leur rejet de la situation créée par l'indépendance conquise. La scène se passe dans une vaste salle où des dizaines de personnes prennent leur repas si bien que la discussion sur les relations judéo arabo-berbères en Algérie ne peut s'établir sérieusement. C'est cette discussion que je voudrais reprendre ici, espérant que mon interlocutrice d'alors pourra en prendre connaissance et y trouver quelques éléments d'explication à sa remarque.



Les Juifs sont présents au Maghreb dès le III° ou même II° siècle



Tous les historiens qui se sont penchés sur la question reconnaissent actuellement l'existence d'une vie juive au Maghreb peu de temps après la destruction du royaume de la Judée antique par les armées romaines, au II° siècle de l'ère chrétienne. Après cette destruction, les Judéens s'éparpillent dans le monde méditerranéen y compris au Maghreb. Je me suis trouvé récemment à Constantine où j'ai pu observer au Musée de la ville trois dalles de pierres que sa directrice m'a assuré être des vestiges historiques de la région datant du III° siècle de l'ère chrétienne. Sur l'une de ces pierres, je peux lire, très clairement gravées en caractères hébraïques, les mots laïla hazé, termes signifiant en hébreu cette nuit. Et la directrice du musée, historienne de formation, de m'assurer que de telles découvertes ne sont pas rares dans la région voire dans toute l'Algérie.

Une pacifique cohabitation des Berbères et des Juifs

Les Juifs arrivant de Judée au Maghreb, n'y trouvent pas un pays désertique et inhabité. Des populations agricoles ou pastorales de culture païenne y sont déjà installées, les Berbères. Les Juifs, apportant avec eux les connaissances et les savoir-faire de toutes les grandes civilisations du Moyen Orient, deviennent vite, dans leur nouveau pays, les moteurs de l'expansion économique, politique et culturelle des tribus qui le composent. En leur sein, les conversions au judaïsme se font de plus en plus fréquentes. Si bien que, aux dires du grand historien arabe Ibn Khaldoun1, la Berbérie, au VII° siècle, devient un vaste territoire allant de Gabès à Tanger qui sera, un temps, unifié sous l'autorité d'un personnage hors du commun, relevant à la fois de l'histoire et de la légende, une femme surnommée la Kahena2, berbère et juive à la fois. En Berbérie, poussés par des besoins et des intérêts communs, Juifs et Berbères cohabitent ainsi pacifiquement et c'est une population soudée par leur entente à laquelle se heurtent les troupes arabes venues d'Orient au VIII° siècle pour établir une tête de pont à Kairouan, préparer la traversée des Aurès, vers l'ouest, et envahir le pays de la Kahena. Entourée de son peuple, celle-ci résistera trois années durant aux troupes arabes pourtant grossies par d'importants renforts mais finit par être vaincue et tuée au combat. Les Arabes occupent alors la totalité du pays.



Les relations entre Juifs et Arabo-Berbères, en Algérie, avant l'occupation française



Quelle est la situation économique, politique et sociologique des Juifs et des Arabo-berbères dans le Maghreb sous domination arabe3 avant l'occupation française, en 1830 ? Au fil des siècles, cette situation laisse apparaître certaines caractéristiques relativement stables. Si, au plan du vécu culturel, les cultes musulman et juif se séparent incontestablement les uns des autres4, au plan économique et social, les points de ressemblance sont nombreux. De part et d'autre, subsistent les mêmes clivages sociaux qui font se distinguer des classes de propriétaires, d'exploitants agricoles, de commerçants fortunés au dessus d'une masse populaire plus ou moins inculte et, qui, la plupart du temps, subsiste au jour le jour des maigres ressources d'un artisanat local, d'une agriculture archaïque et de besognes plus ou moins rémunératrices. Lors du fameux coup de l'éventail qui a servi de prétexte à l'invasion de l'Algérie par les troupes françaises, ce sont de riches commerçants juifs qui sont concernés5. Les grosses fortunes ne manquent donc pas, en cette période, parmi les Juifs. Chez les Arabo-Berbères, non plus. Plus tard, on connaîtra, entre autres, chez eux de riches propriétaires tels que les Tamzali, négociants en huiles, Bentchicou qui fit fortune dans le tabac et bien d'autres grandes familles. Mais, de la même façon, durant le même temps, chez les Juifs comme chez les Arabo-Berbères, la misère étend ses méfaits parmi les masses populaires, dans leurs quartiers des grandes villes, très souvent jouxtés les uns aux autres et où les architectures misérables ne le disputent qu'au manque d'hygiène et de salubrité.



Au plan politique, et, plus précisément, à celui des relations des personnes avec les autorités, la règle est celle de tous les états régis par l'Islam : si les musulmans jouissent du maximum de droits que rend possible le régime politique en place, il n'en est pas de même des non Musulmans, y compris des Juifs. Ceux-ci sont des dhimis, des individus qui, pour jouir de ces mêmes droits, doivent s'acquitter d'un impôt supplémentaire en sus de quelques restrictions mineures des droits telles que celui de monter à cheval, de porter certains types de vêtements, etc. Pourtant, en dépit de ces différences, la cohabitation entre les deux groupes, Arabo-Berbères et Juifs, ne présente pas de conflits majeurs. Mieux encore on y constate une similitude voire une identité des us et coutumes hormis, bien sûr, celles relevant de la pratique du culte : on s'habille de la même façon (hormis le port du voile qu'ignorent les femmes juives) ; on mange souvent les mêmes plats préparés de la même façon, on parle la même langue, une sorte d'arabo-berbère où se mêlent parfois des termes hébraïques ou d'origine hébraïque, on se réjouit à répéter les aventures du même modèle populaire, Djeha, et, surtout, on apprécie le même genre musical avec, principalement, dans les régions de Constantine et de Tlemcen, le célèbre Malouf. Les patronymes juifs et arabo-berbères sont souvent les mêmes ou dérivent souvent les uns des autres6. Ainsi, avant le décret Crémieux de 1870 qui fera des Juifs algériens des citoyens français, mon grand père, né en 1868, n'est pas français mais sujet algérien au regard de la France et dhimi à celui des autorités musulmanes. Ce qui ne l'empêchera pas d'entretenir avec son entourage français ou arabo-berbère les meilleures relations, la communauté de langue (concernant les seconds), d'humour et du même bleu du ciel parvenant à estomper souvent maintes différences.



Chapitre II


LE DECRET CREMIEUX DE 1870


Dans quel contexte est-il promulgué ?



Le 14 juin 1830, une escadre française débarque à Sidi-Ferruch, en Algérie, pour y mener une guerre d'occupation qui se terminera effectivement avec la rédition du chef algérien, l'émir Abdelkader, le 16 mai 1843.



Dès cette période, de nombreux Européens (surtout français, mais aussi espagnols, italiens et maltais) s'installent de bon – ou mauvais - gré - en Algérie où ils tirent profit d'une hiérarchie sociale faisant d'eux des conquérants et des possédants, face au petit peuple conquis et dépourvu de ressources des Arabo-Berbères. Les Juifs, eux, sont des indigènes algériens pour les Français, des dhimis pour les Musulmans et ce, jusqu'en 1870.



De 1830 à 1870, la France traverse une période relativement instable au plan politique. Le Second Empire qui succède à la République se termine par la défaite de Napoléon III à Sedan, l'insurrection de la Commune de Paris et la réaction musclée de Thiers contre les insurgés. Durant cette période, l'antisémitisme français s'accroît et trouve son point culminant durant l'affaire Dreyfus, en 1895.



Durant cette période, l'Algérie, elle, connaît tous les méfaits du colonialisme, les pouvoirs dont dépend sa vie aux plans économiques, politiques et culturels étant centralisés à Paris. L'administration du pays est de type politico-militaire et demeurera toujours fortement marquée par les courants d'extrême droite dont l'option antisémite se renforce de jour en jour. Le journal La juste parole qui en est l'organe connaît des tirages importants.



C'est dans un tel contexte que, au lendemain de la défaite de Sedan, le gouvernement provisoire de la république française promulgue, sur proposition du ministre Crémieux, un décret offrant la citoyenneté française aux Juifs nés en Algérie.



Pourquoi ce décret ?



Les causes de la promulgation du décret Crémieux sont nombreuses et se retrouvent aussi bien en France qu'en Algérie. En France, cette promulgation se fait presque en catimini. Ce n'est pas un gouvernement officiel et élu de la France qui en est l'auteur mais un gouvernement provisoire produit d'une défaite militaire. D'entrée, la droite française antisémite y est formellement opposée. Plus tard, Thiers, dès son accession à la tête de l'état, tente à plusieurs reprises de le faire annuler. Mais la gauche française et le rabbinat en défendent l'idée, la première probablement pour des raisons électorales7, le second parce qu'il considère le judaïsme algérien comme rétrograde.



En Algérie, les masses juives sont, certes, tentées par le niveau de vie matérielle des Français qu'ils côtoient mais le rabbinat est formellement opposé au décret. En effet, en échange de la citoyenneté française, celui-ci réclame l'abandon de tout statut particulier par les populations qui en bénéficieraient. Or, concernant les Juifs, particulièrement en ce qui touche à la vie privée (mariages, divorces …), les tribunaux rabbiniques ont, jusque là, conservé d'indéniables prérogatives. Donc, opter pour le décret soumettrait les nouveaux citoyens juifs au seul droit français et réduirait d'autant le pouvoir des rabbins. On comprend que, dés l'origine, lorsque le décret s'est présenté comme une simple offre de la citoyenneté française aux Juifs d'Algérie pris individuellement, à peine 5% d'entre eux y répondent favorablement. L'année suivante, le même décret se fera décision gouvernementale touchant la collectivité des Juifs d'Algérie qui ne peuvent s'y soustraire la France détenant le pouvoir juridique du pays. Ainsi, la citoyenneté française est octroyée automatiquement à toute personne juive née en Algérie (37000 Juifs) et aux autres populations européennes non françaises. Les Algériens musulmans, eux, demeurent des indigènes. Les Juifs nés avant 1870 sont naturalisés comme c'est le cas de mon grand père né en 1868. Mon père, par contre, né à Constantine en 1901, sera, de ce fait, automatiquement citoyen français.



La révolution des hiérarchies


En Algérie, les conséquences de l'application du décret Crémieux sont importantes surtout au plan des relations judéo françaises, d'une part, et judéo-arabo-berbères, d'autre part.



Au plan judéo français, l'antisémitisme de l'administration locale est, plus que jamais, attisé. Il arrive fréquemment que cette question soit le nerf conducteur de campagnes électorales de tous niveaux. Les milieux réactionnaires et antisémites ne peuvent voir d'un œil favorable que les Juifs algériens puissent jouir des mêmes droits qu'eux-mêmes8.



Au plan des relations judéo-arabo-berbères, la nouvelle situation fait apparaître une révolution des hiérarchies : les Juifs, jusque là dhimis, donc, en un sens, soumis aux autorités musulmanes, deviennent citoyens français et, de ce fait, d'une part, leur échappent, d'une autre, se haussent au même niveau que les maîtres du moment, les Français. Ils votent dans le même collège électoral qu'eux alors que les Musulmans, même pour élire leurs représentants à la future Assemblée algérienne, ne voteront que dans un collège distinct de celui des non-Musulmans. Et, surtout, - et c'est à, pour les Juifs, un facteur fondamental de leur évolution - les enfants juifs, en tant que français, vont à l'école laïque française9 où ils acquièrent une culture à la fois scientifique et littéraire dont l'immense majorité des enfants musulmans sont privés. Dans de telles conditions, très vite le clivage culturel entre Arabo-Berbères et Juifs va en s'accentuant. La culture arabo berbère, condamnée à la stagnation par absence de création et de transmission scolaire, se laisse distancer par la culture dont bénéficient désormais les Juifs. Au plan de son vécu, la vie sociale, jusque là présentait une hiérarchie au sommet de laquelle se situent les Français, suivis des Arabo-Berbères puis des Juifs. Désormais, il y a inversion des deux derniers termes de cette hiérarchie. Les Juifs précèdent les Arabo-Berbères10.



On peut voir dans la révolte du Bachagha Mokrani, qui éclate le 14 mars 1871, contre la France, l'une des manifestations algériennes s'opposant au nouveau statut des Juifs11.



Néanmoins, une cohabitation politique et culturelle positive



Il n'en reste pas moins que, malgré la révolution des hiérarchies, la cohabitation judéo arabo-berbère ne connaît toujours pas de conflits majeurs. Les liens économiques et surtout culturels entre les deux groupes résistent à toutes les tentatives de division12. On note, au plan politique, que, entre 1939 et 1942, sous le régime de Vichy, alors que les Arabo-Berbères auraient pu, dans une relative impunité, faire subir aux Juifs redevenus indigènes algériens donc privés des apports du droit français, toutes sortes de malversations et de sévices, rien de tel ne se produit. La coexistence entre les deux groupes se poursuit avec une sérénité persistante. Certes, phénomène courant dans toutes les sociétés pluriculturelles, des actes de nature raciste existe bien de part et d'autre, mais aucun conflit collectif grave n'éclate entre eux. Enfin, il semble que le décret Crémieux soit parvenu à "franciser" le corps social des Juifs algériens considéré dans son mode de vie, sans pourtant atteindre leur âme qui continue à vibrer à la même musique, aux mêmes équipes de football algériennes, à la même effervescence méditerranéenne faite à la fois de générosité et d'agressivité.



La déchirure historique des Juifs d'Algérie



De nos jours, quarante années après l'accession de l'Algérie à son indépendance, les Juifs d'Algérie émigrés en France vivent comme les Français, politiquement, juridiquement, matériellement. Mais se vivent-ils comme Français de la même façon qu'un Bourguignon, un Normand ou un Gascon ?



En premier lieu, il convient de rappeler que l'expression de pieds noirs ne peut être employée pour désigner les Juifs originaires d'Algérie. Les pieds noirs sont les descendants de tous les Européens – majoritairement français – qui, à partir de 1830, se sont installés en Algérie pour en faire une colonie de peuplement. Les Juifs, eux, sont présents dans le pays dès le II° ou III° siècle, donc bien avant les Français, les Turcs et les Arabes. Leur histoire n'est pas celle des pieds noirs.



Pourquoi les Juifs ont-ils majoritairement quitté l'Algérie - la plupart pour la France - lorsque le pays a accédé à son indépendance, en 1962 ? Nous l'avons déjà dit, leur situation était ambiguë : si de corps, de situation sociale, ils avaient épousé les normes françaises, leur âme, leurs us et coutumes, leurs affinités de vie les rattachent à l'Algérie. Mais, dès 1960, un problème se fait de première urgence en Algérie, celui de la sécurité des personnes. Les agissements de l'OAS13 créent un climat d'extrême tension où les exécutions sommaires deviennent monnaie courante pour tout Européen osant émettre une opinion autre que celle défendant "l'Algérie française". Un autre fait est déterminant en ce moment : l'exécution de Cheikh Raymond14, un chantre du malouf. Il semble que cet assassinat ait sonné comme le signal de départ des Juifs algériens.

C'est au plan sociologique que la déchirure des Juifs algériens émigrés en France apparaît avec le plus de clarté. J'ai pu moi-même mesurer, au hasard de conversations personnelles, à quel point est grand leur désir de revoir "la rue de la Révolution" d'Oran, "la Grande Poste" d'Alger, "la Brèche" de Constantine ou le "cours Bertagna" de Annaba. Les souvenirs qu'ils égrènent de ces lieux sont généralement douloureux, faits de scènes qui demeurent dans leur moi le plus intime. Mieux encore, il est très rare qu'un mariage ou une bar mitzva15 dans une famille juive originaire d'Algérie se déroule sans la présence d'un orchestre que l'on fait parfois venir d'Algérie même pour jouer des "airs du pays".



J'ai moi-même, ces dix dernières années, eu souvent l'occasion de me rendre en Algérie pour des raisons à la fois amicales et professionnelles. L'accueil que j'y ai reçu de la part de personnes de toutes catégories sociales a toujours été à la mesure d'une grande et totale convivialité voire amitié. Un fait est à souligner que j'ai pu vivre quotidiennement. Dans ce pays où la jeunesse fait près des ¾ de la population, une majorité de mes interlocuteurs n'ont connu ni les sévices de la colonisation ni les drames de la guerre d'indépendance. Entre eux et moi, les relations étaient celles d'une entre aide réelle et souvent chaleureuse. Aucune cause sérieuse de conflits !



Une de ces relations devenue un ami m'a, un jour, fait la remarque suivante : pourquoi ne demanderais-tu pas la double nationalité française et algérienne et, avec toi les Juifs originaires d'Algérie ? Ma réponse a été très nette : cela ne me dérangerait sûrement pas mais ne vaut-il pas mieux que les Juifs d'Algérie manifestent leur attachement à leur pays d'origine par des actes participant à sa progression sociale ? Et cette participation ne peut-elle se faire aussi bien de Paris que d'Alger, de Lyon que d'Oran, de Marseille que de Constantine ? L'écartèlement des Juifs originaires d'Algérie se transformerait, ainsi, en un lien nouveau entre Juifs et Arabo-Berbères, voire entre la France et l'Algérie.

Hubert Hannoun
Ancien professeur d'école normale à Constantine

Professeur des Universités d'Aix-Marseille 1 (France)



NOTES :

1 Voir : Ibn Khaldoun – Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale – Trad. Baron de Slane – Paris – Librairie orientaliste Paul Geuthner - 1927

2 On peut visiter actuellement près de Khenchela, ville des Aurès, dans l'est algérien, une très belle statue de plus de 3 mètres de hauteur, représentant La Kahena.

3 Nous comprenons dans cette période précédent la colonisation française durant laquelle les Turcs ont pris en mais la direction économique et politique du pays.

4 Je dois noter néanmoins les concordances des deux cultes telles que le monothéisme, la circoncision, le rejet de la viande de porc etc.

5 Deux commerçants juifs d'Algérie, Busnach et Bacri, avaient, en 1798, livré du blé à la France. En 1827, ils viennent réclamer le paiement de cette livraison au consul de France en présence du Dey d'Alger. Durant l'entretien, le Dey, prenant fait et cause pour les commerçants, assène un coup de son éventail au Consul.

6 Mon propre patronyme existe avec la même fréquence en milieu juif et en milieu berbère (Kabylie).

7 On peut citer, dans les motivations probables de la gauche française, le fait que les Juifs d'Algérie soumis à l'antisémitisme des cadres française d'Algérie voteraient en masse pour la gauche lors d'élections éventuelles.

8 Cette attitude se renouvellera entre 1939 et 1942, sous le régime de Vichy lorsque fut retiré aux Juifs d'Algérie la citoyenneté française. Le même courant réactionnaire se retrouve de part et d'autre.

9 Pratiquement la totalité des enfants d'origine juive sont scolarisés à l'école laïque française en 1960, alors que à peine 5% des enfants d'origine musulmanes le sont.

10 Un fait caractéristique, sur ce point, se situe au niveau de l'emploi des bonnes à tout faire au sein des familles : on note très souvent l'emploi de femmes arabo-berbères ou juives au sein de familles d'origine française, de femmes arabo-berbères au sein de familles françaises ou juives mais jamais de femmes d'origine française ou juive dans les familles arabo-berbères.

11 Sans préjuger des autres causes de ce soulèvement.

12 On ne peut manquer de signaler, ici, les émeutes antijuives du 5 août 1934 à Constantine et dans ses environs durant lesquelles 25 personnes juives furent massacrées par des Musulmans. Le fils d'une des victimes de ce massacre, Robert Attal, historien de son état, a pu reconstituer le déroulement de ce drame et démontrer qu'il a été sinon organisé du moins dûment fomenté par les autorités françaises antisémites locales. Lire sa publication : Les massacres de Constantine – 5 août 1934 – Paris – Ed. Romillat – 2000.

13 Organisation Armée Secrète, groupes de choc armés par l'extrême droite des européens d'Algérie.

14 Raymond Leyris, maître du chant judeo-andalou, qui est alors une figure emblématique de la musique constantinoise et qui est assassiné en plein quartier juif de Constantine en 1961. J'ai assisté à ses obsèques ; une foule énorme était présente composée d'autant de Juifs de d'Arabo-Berbères.

15 Bar Mitzva : cérémonie d'initiation du jeune juif de 13 ans à sa vie d'adulte.



Hubert Hannoun




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Re: l'Histoire des juifs?
07 juin 2008, 09:47
Le nouveau livre de Benjamin Stora
« Les Trois exils juifs d'Algérie" est le nouveau livre de l'historien Benjamin Stora. Portrait de groupe sur une photo prise à la veille de la Première Guerre mondiale. Deux générations de français, «pas tout à fait comme les autres», disent par leur tenue vestimentaire le passage de l'Histoire. Les uns sont vêtus à l'indigène, comme on disait alors, les autres à l'européenne. Il s'agit de la famille maternelle de l'auteur et entre les deux générations le décret Crémieux du 24 octobre 1870 a accordé aux Juifs d'Algérie la nationalité française.
Autre photo de famille, vingt-cinq ans plus tard, à la veille cette fois de la Seconde Guerre mondiale, plus aucune trace de vêtement traditionnel. Ces photos et un voyage à Khenchela en 2004, le berceau de la famille Stora, sont prétextes à une quête identitaire collective structurée autour de trois temps forts de l'histoire de la communauté juive d'Algérie, Les trois exils. La démarche est originale. Elle pourrait donner lieu à une saga, l'histoire individuelle de la famille de l'auteur. Mais en qualité d'historien, Benjamin Stora élève l'histoire des siens au rang d'une épopée, sans pathos, ni lyrisme. Il s'agit de l'étude rigoureuse d'une assimilation et de ses conséquences, éclairant par là même des événements historiques qui font encore débat aujourd'hui. Les sources mêlent aux récits de la mère de l'auteur, des documents d'archives privés et publics, peu ou pas exploités. Trois exils, trois déchirures.
L'interview.
Le Soir d'Algérie : Vous avez conçu le projet de ce livre à l'occasion d'un voyage à Khenchela, berceau de la famille Stora. Pourquoi précisément lors de ce voyage ?

Benjamin Stora : Depuis trente ans, je travaille sur le monde indigène, sur l'histoire politique et culturelle algérienne. Dans le monde indigène où l'immense majorité sont des musulmans, il y a cette minorité juive. Et dans mes désirs d'écriture, il y a toujours eu cette volonté de travailler un jour sur cette minorité indigène juive. Le voyage de Khenchela, à l'occasion du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre dans les Aurès, à Khenchela précisément, m'a beaucoup touché. Khenchela est la ville où le frère de mon grand-père était maire. Il avait connu tous les nationalistes algériens : Ben Boulaïd, Ali Bachir,... y compris Bougara, l'un des responsables des Aurès. J'en avais discuté avec lui avant sa mort. Je savais donc tout cela avant de partir mais je n'étais jamais allé à Khenchela. Quand on fait des projets d'histoire, il y a le côté intellectuel, abstrait puis il y a aussi le contact avec la réalité physique. Il n'y a pas que les archives, le contact physique permet à un moment donné de faire le saut. Ma volonté d'écrire sur l'Algérie a toujours été en rapport avec des attractions physiques : odeurs, couleurs, paysages, rencontres avec des acteurs de cette histoire. Je fais partie des historiens qui ont toujours voulu garder des contacts avec la nature, des villes, des quartiers, des personnages plutôt que de rester confiné dans la recherche académique. L'accueil qui m'a été fait à Khenchela est extraordinaire. J'ai rencontré des personnes qui avaient connu mon père né à Khenchela en 1909. J'ai vu la maison de mon grand-père, le cimetière juif. J'étais accompagné de mon fils Raphaël. Je me suis dit, il faut que j'écrive sur l'histoire de ma famille dans les Aurès. La famille de mon père est originaire des Aurès, celle de ma mère, où je suis né, de Constantine. La famille Zaoui sont des bijoutiers juifs de Constantine. Je connaissais très bien la famille de ma mère mais mal celle de mon père. Or, quand on travaille sur l'Algérie, on ne peut que tomber sur les Aurès.

On pourrait penser qu'il s'agit d'une saga, en fait l'historien reprend vite le dessus

Ma famille est le point de départ. J'ai du mal à passer à un récit totalement autobiographique, familial et autocentré. C'est un seuil que je n'arrive pas encore à franchir pourtant je pense que c'est une étape nécessaire. Un de mes projets est d'écrire sur mon propre cheminement intellectuel par rapport à l'Algérie mais pour ce livre, il m'apparaissait d'abord nécessaire de faire le point historiquement. De partir de mon histoire personnelle pour aller vers une sorte d'état des lieux sur la question juive indigène et française dans l'histoire coloniale.

Vous parlez d'invisibilité des Juifs d'Algérie dans la société française à l'inverse des Juifs marocains et tunisiens. En quoi et pourquoi cette invisibilité ?

Quand les Juifs d'Algérie sont arrivés en France en 1962, ils étaient français depuis déjà quatre générations. Ils se vivaient comme des Français, des pieds-noirs. Ils étaient dans l'exode des pieds-noirs. L'une des figures emblématiques, Enrico Macias, est un chanteur pied-noir. Cette invisibilité, ils la revendiquaient, ils la pratiquaient. Ils n'étaient pas des étrangers au sens classique du terme. A la même époque arrivent les Juifs de Tunisie, pas les Juifs du Maroc qui, eux, sont partis en masse en Israël. Les Juifs de Tunisie sont visibles en tant que Juifs séfarades. Ce sont eux que l'on verra au cinéma dans des films comme La vérité si je mens par exemple. L'invisibilité des Juifs d'Algérie est complète car il y avait cette revendication de francité et ce détachement d'avec les autres indigènes musulmans depuis très longtemps, depuis le décret Crémieux. Beaucoup de Juifs d'Algérie, depuis des générations, étaient devenus des fonctionnaires de l'Etat français. Ils pensaient poursuivre une carrière administrative de l'Etat français. Beaucoup de Juifs algériens n'étaient plus artisans, commerçants, vendeurs de tissus, ce qui avait été la réalité à la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1940. Donc en 1962, lorsqu'ils arrivent en France, beaucoup sont déjà des fonctionnaires. Dans la dimension identitaire, il y a la dimension sociale, la question du rapport au métier. On suit la France parce qu'on suit son travail. Cette continuité du travail leur donne le sentiment d'une suite de l'histoire. C'est une illusion car en fait il y a une profonde déchirure. Il a fallu une décantation historique beaucoup plus large et beaucoup plus profonde au fur et à mesure des années pour qu'apparaisse cette différentiation entre les pieds-noirs et les Juifs d'Algérie, d'où le succès de mon livre qui est arrivé à son heure dans le sens où les petits-enfants de ceux arrivés en 1962 voulaient savoir qui ils étaient. Cette recherche plus profonde, antécoloniale, d'appartenance à l'Orient qui ne se réduit pas simplement à l'histoire française.

D'où viennent les Juifs d'Algérie ?
Il viennent de partout dans l'Histoire. Ils arrivent de Palestine au 1er siècle après Jésus-Christ après la destruction du Temple. Mais ils sont là avant l'arrivée du christianisme évidemment. Vers le 3e, 4e siècle, il y a des conversions de Berbères au judaïsme. Cette première vague forme quelques petites communautés essentiellement dans les Aurès. Il vont pratiquer une sorte de syncrétisme avec l'Islam qui va arriver au 8e siècle. Il y aura une forme de pratique rituelle commune entre les communautés juive et musulmane berbères. La deuxième grande vague arrive d'Espagne au 16e siècle. Ces Juifs d'Espagne appartiennent à une élite commerciale et intellectuelle qui va s'établir dans les villes et commercer avec les Juifs francs, principalement en Italie et dans le sud de la France. Ce sont les megorashim qui vont prendre en main la communauté juive d'Algérie. Fondamentalement, il y a deux grands courants. En fait, c'est un peu plus complexe car il y a aussi une différence entre les Juifs des villes de l'intérieur et les Juifs des villes du bord de mer. Ceux de l'intérieur sont davantage dans les traditions, dans la langue, dans l'arabité ou dans la berbérité même si, progressivement, c'est l'arabité qui va s'imposer. Les communautés littorales, elles, sont davantage en prise avec l'extérieur. Ce ne sont pas les mêmes conceptions de l'Histoire. J'ai essayé de faire une typologie qui mette l'accent sur l'ancienneté de l'enracinement en 2000 ans d'histoire.

Vous structurez votre ouvrage autour de trois exils. Le premier étant la conséquence du décret Crémieux, le second celle de son abolition, le troisième celle de la guerre d'indépendance. En quoi le décret Crémieux a-t-il provoqué le premier exil et son abolition le second ? Et de quels exils s'agit-il ?
La notion d'exil est problématique. Dans les deux premiers cas, il s'agit bien sûr d'exil intérieur. Le plus compliqué est le premier car il y a une fraction des élites juives qui souhaitaient l'assimilation, sortir de la condition du dhimmi et jouer la carte de l'égalité républicaine. Ils ont servi d'interprète dans l'armée française car, bien sûr tous les Juifs d'Algérie parlent arabe. Mais la majorité des Juifs d'Algérie étaient très attachés à leur histoire, leurs coutumes. Ils n'avaient pas cette volonté de se séparer radicalement de leurs traditions et ils suivaient leur rabbin. Comme les musulmans, ils étaient attachés à leur histoire propre. Aussi, pour la majorité de ces Juifs-là, le décret Crémieux a été à la fois la possibilité de s'élever socialement très rapidement de la condition d'infériorité qui était la leur, mais ce fut également une déchirure sur le plan identitaire et culturel du fait de l'abandon du statut personnel, donc des tribunaux rabbiniques. Ils se séparent d'un univers culturel de manière rapide et radicale ce qui est pour moi une sorte d'exil intérieur dont la profondeur n'a pas été perçue à cette époque car le prix à payer pour l'émancipation sociale a été très lourd sur le plan culturel : abandon progressif de la pratique de la langue arabe, laïcisation progressive induisant la perte des pratiques religieuses. Ils sortent d'une histoire qui était la leur depuis longtemps pour rentrer dans une autre histoire. Il y a en même temps une sorte d’ambivalence car le fait de sortir de leur histoire leur permettait aussi de s'élever socialement, d'accéder à des métiers comme la fonction publique, ce qui n'était pas possible pour les indigènes musulmans à moins de demander la naturalisation française à titre individuel. L'accès à certaines professions dans l'Etat, c'est la possibilité d'acquérir un statut social, des revenus importants, de quitter la misère sociale. La société coloniale ne permet d'entrer dans la société française qu'à condition d'abandonner de manière radicale l'identité d'origine. Avec l'abandon du décret Crémieux sous Vichy, il s'agit d'un exil en sens inverse. C'est le choc du retour à l'indigénat. Il y a une sorte de déchirure que l'on retrouve dans toutes les biographies, les témoignages, etc.

Pour qualifier ces exils successifs, vous faites référence à des termes de la religion hébraïque : le passage, référence à la Pâque juive, la «sortie» d'Algérie en référence à la sortie d'Egypte. Pourquoi avoir utilisé ce registre ?
Quand j'ai fait ma thèse d'Etat sur l'immigration, j'ai parlé de l'exil en rapport avec l'hegira, c'est-à-dire l'exil qui va vers La Mecque. J'aime entrer dans l'univers à La fois culturel et religieux des populations sur lesquelles je travaille. Prendre des symboles, des images, des trajets à partir d'un vocabulaire de référence qui est le leur. Ce sont des communautés indigènes qui ont vécu profondément dans un monde religieux avec des symboles religieux même lorsqu’ils ont été laïcisés. Se faire comprendre de cet univers, c'est aussi en connaître les ressorts.
On quoi l'armée française, depuis la conquête, a-t-elle façonné une image négative du Juif algérien ?
L'armée de la conquête est profondément antisémite, pour une grande majorité porteur des préjugés européens classiques de l'époque. Viennent s'ajouter aux clichés européens les clichés de l'Orient. L'armée a le pouvoir en Algérie jusqu'en 1871. Il a fallu attendre l'effondrement de Sedan en 1870 pour que le décret Crémieux existe.
L'armée, trop faible sur le plan politique, ne pouvait plus s'opposer à un tel décret. Elle perd la main et c'est un pouvoir civil qui s'installe en Algérie. Le pouvoir de l'armée a duré de 1830 à 1871. Elle va revenir au-devant de la scène pendant la guerre d'Algérie.

Si le décret Crémieux a séparé la communauté musulmane de la communauté juive, comment expliquer que Ferhat Abbas ait demandé son maintien sous Vichy ?

La position de Ferhat Abbas a été très longtemps celle d'une fraction des élites musulmanes républicaines, c'est-à-dire favorable à l'extension du décret Crémieux aux élites musulmanes. L'élargissement du décret Crémieux était d'ailleurs la grande hantise des colons européens car pour eux derrière le péril juif, se dessine la menace arabe et la fin de la suprématie européenne. Donc du point de vue de la cohérence des combats politiques qui étaient les siens à l'époque, il était normal que Ferhat Abbas réclame le maintien de ce décret pour lequel il avait toujours combattu. L'abrogation du décret Crémieux, le retour des Juifs au sein de l'indigénat ont précipité les leaders musulmans dans la voie du séparatisme politique car la France reprenait d'une main ce qu'elle donnait de l'autre. Il n'y avait donc pas de possibilité de négociation à ce niveau.

Après les massacres de Sétif, des personnalités juives ont dénoncé la répression et les massacres. Pourtant, il apparaît que ces événements ont mis à mal les rapports intercommunautaires.
Mis à mal, non, mais c'est assez compliqué car des Juifs ont protesté, Aboulker en particulier était le premier à dénoncer les massacres de Sétif, mais cela signifiait aussi pour les Juifs d'Algérie qui venaient juste de réintégrer la nationalité française, se retrouver à nouveau devant ce dilemme : faut-il croire dans une nation algérienne ou faut-il rester dans le giron français ? De mon point de vue, la majorité des Juifs d'Algérie étaient davantage orientés vers la France sauf les minorités proches du Parti communiste qui espéraient dans la carte d'une nation algérienne multiethnique, multiculturelle. C'était le rêve d'un certain nombre de Juifs algériens des années 1950-55. Mais c'est une minorité, pour la majorité les massacres de Sétif signifiaient qu'il fallait choisir entre une nation algérienne émergente ou rester dans l'Algérie française. De mon point de vue, je pense que la plupart ont choisi l'Algérie française.

Le Congrès de la Soummam somme la communauté juive de se prononcer sur son appartenance ou non à la nation algérienne. Quelle a été sa réponse ?

Il n'y a pas eu de réponse officielle. Or, on sait ce que l'absence de réponse signifie en politique. La majorité des Juifs d'Algérie étaient devenus des Français. Ils avaient été traumatisés par la perte de la nationalité française sous Vichy, ils tenaient donc à y rester. Pour la majorité des élites, l'objectif était d'étendre cette nationalité française aux musulmans donc de construire une Algérie française égalitaire et non séparée de la France. Ce qui, dans le fond, était la position de la SFIO, la position socialiste traditionnelle. La plupart d'ailleurs votaient SFIO. Ils étaient fidèles à leur engagement du début du siècle du côté de Dreyfus, la République, la Ligue des droits de l'homme, la SFIO. L'immense majorité des Juifs d'Algérie étaient républicains parce que c'était la République qui les avait émancipés sur le plan juridique. Ils n'ont pas franchi le pas du communisme avec la reconnaissance d'une nation séparée. C'est une minorité qui l'a franchi.

Vous dites que la position de la communauté juive était attentiste durant la guerre d'indépendance. Mais ils vont opter progressivement pour le maintien de l'Algérie française. Ce revirement date-t-il de l'assassinat de Raymond Leiris ?

Ce n'est pas un revirement, c'est une continuité. Il y a une tendance lourde des Juifs d'Algérie pendant pratiquement un demi-siècle jusqu'à la guerre d'Algérie, à vouloir rentrer dans la cité française et se faire reconnaître par la France. On peut toujours dire, tout le monde s'aimait, on vivait dans le même univers, ce n'est pas vrai tout ça. J'essaye de faire de l'Histoire. Je ne suis pas dans le mythe rassurant de l'interculturalité indigène brisée par la guerre, puis l'assassinat de Raymond, puis tout le monde est parti. Ce n'est pas vrai. Il y avait un espace mixte culturel commun, mais il y avait une séparation radicale car les uns étaient des citoyens français, les autres ne l'étaient pas. Il ne faut pas se raconter d'histoires. Au bout de quatre générations, les uns étaient devenus des Français, les autres non. Lorsque la guerre d'Algérie commence, ils sont dans une position attentiste dans un premier temps puis progressivement à partir de 1956-57, la plupart de cette communauté bascule sur les thèses de l'Algérie française égalitaire, modèle SFIO. L'assassinat de Raymond en 1961, c'est un élément très important mais qui arrive en fin de course, en fin d'histoire.

A l'indépendance, le départ est-il, comme on l'entend souvent maintenant, la conséquence exclusive du radicalisme nationaliste algérien ou n'est-il pas également dû aux positions procolonialistes de ces minorités ?

Bien sûr ! La fin de l'Algérie française, c'est aussi les crimes de l'OAS. Il y a une radicalité communautaire du côté français dont fait partie un élément important de la communauté juive qui s'est radicalisée à partir de 1960. C'est la naissance des activistes, les ultras dans un premier temps puis ensuite l'OAS. C'est une radicalisation communautaire qui va conduire aux drames, aux affrontements, aux exactions les plus sanglantes. C'est une radicalité européenne qui veut maintenir le statu quo colonial. Il n'y a pas d'affrontement avec le FLN. L'armée des frontières ne rentre pas en Algérie, la population algérienne est massivement pour l'indépendance. La violence vient de l'autre côté. Il ne faut pas se raconter d'histoires.

En quoi la connaissance de l'histoire coloniale est-elle indispensable à la compréhension de l'histoire contemporaine ?

On pensait que la question coloniale était résolue par le passage aux indépendances des années 60. Or, elle revient dans la société d'aujourd'hui car certains jeunes, en particulier ceux issus des immigrations postcoloniales, la vivent au présent. C'est là que cela devient compliqué parce que cette question est un objet d'histoire classique mais c'est également devenu un instrument d'aujourd'hui. Les deux s'entremêlent avec une force explosive qui complique la tâche des historiens. Car dire les choses simplement sur le plan historique devient compliqué. Il y a beaucoup de mythes, de fantasmes, de reconstructions après coup. Donc la question coloniale n'a pas disparu. Je suis frappé notamment par l'actualité de la mort d'Aimé Césaire ou de Germaine Tillon. Ce sont des personnages qui parlent à la société d'aujourd'hui. Ils nous disent ce qu'a été le colonialisme mais cela parle beaucoup aux générations d'aujourd'hui. C'est dire à quel point il y a une actualité de la question coloniale vécue comme telle.
Propos recueillis par Meriem Nour (Soir d'Algérie)
Biobibliographie

Né à Constantine en 1950, Benjamin Stora est professeur d'histoire du Maghreb à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris. Il est le fondateur et le responsable scientifique de l'Institut Maghreb-Europe depuis 1991. Il est aussi ou a été auteur-réalisateur documentaires, conseiller historique dans le cinéma, commissaire d'exposition, producteur et animateur de magazine d'actualité culturelle... Il a publié une vingtaine d'ouvrages dont une biographie de Messali Hadj (réédition Hachette-poche 2004), Histoire de la guerre coloniale 1830-1954 (La Découverte 1993), Fin d'amnésie (Ed. Robert Laffont 2004) un ouvrage collectif en collaboration avec Mohammed Harbi, ...

Posté par TAREK-AMINE-ouancheris, 13 Mai, 2008 07:50:36
Je pense que l'insulte qu'on réserve à un juif en Algerie uniquement,est lié a des faits historiques restés dans la mémoire collective,dont l'une est relatée par Mr Stora ,quand la communauté juive autochtone avait basculée pour les colons,puis leur haine viscérale pour l'indépendance et collaboraient avec les français (Il y a des vieux constantinois qui se rappellent d'ENRICO Maçias ,armes aux mains avec sa patrouille,semant la mort ).Bien avant les trahissons et conspirations , comme l'affaire des Bouchenak avec le Dey Hussein ?puis avec l 'Emir Abdelkader trahi par son ministre juif,qui complotait avec les français.
• Posté par ben amina, 11 Mai, 2008 22:30:26
je vous rappelle monsieur sheriff,que pour les juifs et les chrétiens aussi les musulmans sont des mécréants qui iront en enfer et que les juifs (pour le juif )et les chrétiens (pour le chrétien) iront au paradis .alors ne vous acharnez pas sur l'islam. vous parlez de racisme arabe contre les juifs et les chrétiens comme s'il n y avait pas de racisme juif et chrétien anti musulman.
• Posté par RAF, 11 Mai, 2008 19:10:39
Vous vous inscrivez Monsieur Sheriff dans la logique de la table rase et du coup vous n'êtes pas crédible. Vos propos ne reposent sur rien de d'honnête et responsable. Quant à la langue de bois, je la préfère de loin à vos propos. Bien que je n'en pratique jamais. RAF.
• Posté par sheriff, 11 Mai, 2008 17:23:41
« un désir de revanche et de règlement de compte avec l'islam et, par là, tous les arabes. », voila la langue du bois qui a la vie dure finalement, je n`ai fait que dire des realites du vecu quotidien des algeriens , n`est pas vrai que pour insulter quelquu'n il suffit juste de lui dire que tu es un « IHUDI » je n`invente rien Mr RAF, a moins que vous venez d`une autre planete, Il faut reconnaître que « le juif » dans l`education des algeriens symbolise quelque chose de negative pour ne pas dire « HASHAK» autre chose. Le pourquoi de la chose je ne suis pas qualifie a repondre « it is not my business ». Qu`est ce que l`ecole dont vous elever l`etandard a fait pour changer cette insanite, rien absolument rien, je dirais au contraire elle a participer d`une façon ou d`une autre a créer cette bete immonde qui va faire des crimes inegale dans l`histoire moderne de l`humanite, je vous rappel que c`est au nom de l`islam que cette barbarie contre vos concitoyens a ete perpetre 200000 algeriens ont paye de leur vie, bien sur beaucoup vont dire que l`islam est innocent de ce que les musulmans font, cette argument ne tient plus la route , c`est quoi une religion sans les gens qui la pratique ? l`islam et une religion comme toutes les autres elle a ses point forts comme elle a ses points faibles, elle est manipulable a dessein comme toute les autres il ne faut pas avoir peur de dire les choses par leur nom, l`algerie des 90 est un exemple parfait de la manipulation de la religion, donc stopper de berner les gens , il faut qu`il y est un regard critique, il faut reformer et sortir de cette embrigadement de la religion. Au 21 siècle, on pense que « EL YAHOUD WA NASSARA vont allez a DJAHENEM, et seuls les MUSuLMANS vont partir au paradis ». Franchement il m`est difficile de croire que mere THERESA va allez a djahenem, apres tout ce qu`elle a fait la pauvre. Je n`ai pas besoin d`etre un mufti pour avoir un regard sur la religion, moi je suis l`utilisateur de la religion, elle doit rependre a un besoin spirituel, non une source de blocage, comme c`est le cas aujourd`hui. Je n`ai pas forcement de compte a rendre ou de revanche a prendre parce que j`apporte mon humble temoignage. Je ne voudrais pas etre long pour polémiquer sur les autres questions. Que le debat continue. - Thank you LE MATIN for this freedom space.
• Posté par Arezki, 11 Mai, 2008 14:59:53
Merci walid pour cette remarquable analyse, c'est la réalité.
• Posté par RAF, 11 Mai, 2008 14:59:53
Je suis tout à fait d'accord avec la thèse développée par Walid Sdak. D'ailleurs, la réponse nous est donnée ici-même par Benjamin Stora. Elle consiste essentiellement dans le fossé profond creusé par le décret Crémieux du 24 octobre 1870, voire dans le refus des juifs de lier leur destin à celui des Algériens et dans le fait d'un Etat hébreu établi en Palestine au dépens des Palestiniens... Bref, la rupture est là et avec elle les griefs, les ressentiments, les rejets, les racismes...Mais que cela soit clair : les rejets sont assumés de part et d'autre. Non comme essaient de le faire entendre certaines taupes de forums décidées de faire feu de tout bois - cachées en tout cas derrière un NOUS auquel elles n'appartiennent guère. Celles-ci ont-elles lu le texte ici présent de Stora. Non, sinon elles auraient pu comprendre que l'historien est là pour expliquer et conjurer la bêtise humaine - des deux côtés. Le racisme est flagrant dans cette arrogance et cette ignorance qui traite les enseignants moyen-orientaux de "cordonniers et bouchers". Je doute que l'on comprenne quoi que ce soit à la fraternité et au respect de l'Autre si l'on ne peut se passer de ce fiel torrentiel. RAF.
• Posté par Walid Sdak, 11 Mai, 2008 09:39:43
Je pense qu’il faut rappeler que les sémites sont à la fois les juifs et les arabes sans distinction. Ce sont les peuples parlant les langues sémitiques (arabe et hébreu) et qui renvoi à Sem un des fils de Noë ou Nouh (j’espère ne pas me tromper). Le terme a subit une réduction pour ne concerner que les juifs, je pense il n’y a pas longtemps. Je ne peux expliquer pourquoi ni quand le sens a glissé pour ne désigner que les juifs (je ne suis pas historien), peut-être à cause de l’importance géographique de la diaspora juive et de l’attitude que certaines nations ont eu envers ce peuple (il faut dire que c’est un peuple qui a toujours été opprimé). Le peuple juif, rappelons-le, a toujours vécu sous le « protectorat » musulman au point où, quand les musulmans ont été chassés d’Espagne au 15ème siècle avec la chute de Grenade et la Reconquista, les juifs, Séfarades, faut-il le préciser, faisaient partis du lot des pourchassés et ont donc, pour la plupart, regagné le Maghreb. A mon humble avis le problème des juifs ne s’est jamais posé aux arabes avant la fin du 19ème siècle où un certain Théodore Herzl, fit la première ébauche de L'État juif. Quand en 1948, la naissance de l’État d’Israël est proclamée, le divorce avec les arabes est prononcé. Les problèmes ont commencé, non avec les juifs mais avec les israéliens sionistes dont les objectifs à long termes sont tracés au détriment d’un autre peuple : les palestiniens. Il fallait chasser les palestiniens pour peupler de juifs la Palestine. Le processus a été entamé, et ne s’est jamais arrêté jusqu’à présent. L’image de l’opprimé qui de nos jours opprime à son tour ne peut pas plaire aux arabes et c’est ce prisme déformateur qui est à l’origine du nouvel « antisémitisme » né chez les arabes et qui fait l’amalgame entre juif tout court (de religion judaïque mais de diverses nationalités) et israélien (colonisateur, sioniste et anti-arabe). Ce problème est mondial car il a en toile de fond une résonnance religieuse. Et la religion n’est là que pour compliquer les choses. J’aimerais bien être optimiste, mais hélas, je peux vivre au milieu de juifs en paix sans aucun problème, mais pas au sein d’un État fantoche, créé de toute pièce au détriment d’un autre peuple. Cela dit, salutations à M. Stora qui fait du bon travail.
• Posté par koceyla tarto, 11 Mai, 2008 09:29:19
M. Sheriff, Vous avez fait la même école que moi. C'est exactement mes mots et ma vérité que vous venez de dire. Pour ceux qui veulent faire croire que l'Algérien est tout sauf un raciste ceux là veulent tromper les gens. On ne nait pas raciste mais on le devient. L'islam est une religion de paix ? C’est selon ce qu'on choisit comme verset ou hadith car je lis, j'écris et comprends l'arabe. Notre société est devenue raciste depuis, la venue massive des enseignants (cordonniers, bouchers...) du mashriq pour nous apprendre les sciences exactes.
• Posté par Mohand Mokher, 10 Mai, 2008 20:48:11
Il n'y a pas de honte à dire que nous sommes dopé aux préjugés du Ihudi.Le sionisme,Israél,le lobby..etc,toute une batterie de concepts a amplifier la confusion.Ajouter arabes,ouma,musulmans,terroristes...etc.Un mélange frelaté qui installe la haine pour des décennies.
• Posté par RAF, 10 Mai, 2008 19:49:04
Vous dites: "Cette phrase 'I HUDI HASHA-K' c'est l'éducation typique de l'Algérien". Est-ce à dire que vous n'êtes pas algérien ? Est-ce à dire que vous êtes au-dessus de la foule algérienne (HACHA ESSAM'INE). Si vous êtes le seul Algérien à ne pas être antisémite alors, peut-être, oui, les Algériens sont typiquement antisémites. Mais vous n'êtes pas seul. Et ce que vous essayez de propager ne signifie rien d'autre que votre amertume personnelle. J'ai été enseignant pendant de très longues années et je ne me souviens avoir jamais dit une telle idiotie à mes élèves ni d'ailleurs aucun de mes collègues - toutes disciplines confondues. Non ! Dans ce que vous dites, il y a : 1/ de la vanité. 2/de l'exagération. 3/de la généralisation. 4/ un relent de propagande. 5/ un désir de revanche et de règlement de compte avec l'islam et, par là, tous les arabes. 6/ un racisme primaire, tout comme celui que vous dénoncez. Je ne doute pas que chez certains fanatiques une telle injure relève du bon sens lui-même. Mais c'est une exception et, comme telle, se trouve à la marge de la vie et des valeurs courantes des Algériens. Dernièrement, un prof de collège français a été suspendu de son travail pour avoir fait nettoyer la classe par un groupe d'élèves parmi lesquels se trouvait un Maghrébin et pour avoir proféré cette phrase en regardant celui-ci avec beaucoup d'instance : "ça c'est un boulot de bougnoule". Racisme anti-maghrébin, il va sans dire ! Mais posons-nous cette question : Ce prof (certes français) est-il représentatif de la société française ? Ce serait à la fois débile, malsain et perfide de penser qu'il pouvait l'être. RAF.
• Posté par Sheriff, 10 Mai, 2008 11:03:19
Je reprend cette phrase` I hudi hasha-k` c`est l`education typique de l`algerien, quand j`ai vu pour la premiere fois un juif, je me suis étonné qu`il soit un être comme tous les êtres, mon éducation m'a fait comprendre qu`un juif était comme un diable, embrigadé par cette éducation je ne pouvais meme pas reflichir que c`etait un etre humain. et quelque part dans le coran d`apres les imams ou notre enseignement religieux nous avons appris que le jour du jugement les juifs vont fuir pour se cacher derriere les rochers et ses meme rochers vont "parler" et les denoncer.aujourdhui je regrette cette éducation qui fait non seulement de nous des antisemites mais aussi des racistes , d`ailleurs a la premiere occasion que des immigres s`installent dans notre pays le résultat ne se fait pas attendre: A l'exemple des chinois qui sont traités d`une façon terrible et honteuse pour nous.
• Posté par RAF, 10 Mai, 2008 07:55:33
Beaucoup de questions soulevées.Peu de réponses. Mais des conclusions graves et hâtives. En plus, pardonnez-moi, téméraires sur les bords. D'abord le racisme primaire évoqué appartient à la bêtise humaine en général et non aux Algériens en particulier qui sont dans leur majorité aux antipodes de de ce que pensez d'eux. C'est-à-dire un des peuples les moins racistes. Je le dis sans forfanterie ni sentimentalisme. L'un des moins racistes et des moins sectaires pour une bonne et simple raison : il est marqué par les injustices inqualifiables, les cruautés, les discriminations, le racisme, les traitements inhumains qu'on lui a fait subir tout au long de 130 années de colonisation. Tout cela fait partie de son imaginaire qui n'a de cesse de se rappeler - notamment quand il considère le calvaire des Palestiniens. Quand il voit des puissances (USA, France... j'en passe) ligués avec Israël contre un petit peuple. Et quand il a affaire à un Sarkozy anti-algérien, anti-tiers-mondiste, anti-palestinien et pro-israélien. Dans ce cas, croyez-moi, ce n'est pas le juif qui est visé mais le sioniste et l'israélien - détestables parce que inhumains. Ceci en plus du fait que la société juive n'a pas moins dans son sein des êtres de la trempe de "notre" ministre des Moudjahidines ou de la trempe de votre professeur sans conteste irréductibles et fanatiques. Qui, soit dit en passant, ne représentent qu'eux-mêmes. Non l'Etat algérien ni le peuple. Vous avez raison de vous indigner, d'être humain, humaniste et universaliste mais que cela ne soit pas au dépens de la réalité en tant que telle. Vous avez raison de relever le paradoxe entre le Président algérien et son ministre des Moudjahidines. Vous auriez pu chercher à mieux pousser votre réflexion, à trouver le pourquoi des choses. A votre place, je ferais bien attention : de l'autre côté non plus on n'est pas si saint que vous l'imaginez. De l'autre côté, il n'y a pas que des Benjamin Stora. L'on entend pas mal crier haut et fort : "Mort aux arabes". C'est heureux pourtant que Benjamin Stora soit là pour nous rappeler que nous avons des amis parmi les juifs. Mais si vous ne savez pas que la méchanceté concerne tous les peuples c'est que, à mon avis, vous en voulez à beaucoup "vous-même". Le moindre est que vous risquez bien désenchantements. Pardonnez-moi si je vous ai heurté : ce n'était pas mon intention. Cordialement. RAF.
• Posté par mourad, 10 Mai, 2008 06:42:14
bonjour à tous, j'aimerai réagir aprés la lecture de cet article et de tous les posts.. déja, je commence par remercier M. Stora, grand historien qui se respecte (neutre) et puis j'aimerai dire que Asafu à raison, en algerie aujourd'hui, y'a plein de familles juives algeriennes depuis toujours, à alger, comme à bab el oued par exemple.. on a tendance à insulter tout un peuple pour rien.. M.Stora nous parle des juifs de l'époque, à ne pas confondre avec ceux d'aujourd'hui.. mais je pense que cette haine est le résultat du conflit israélo-palestinien, j'aimerai dire à mes compatriotes de ne pas confondre juifs et sionistes, c'est completement different, les premiers sont comme la majorité des musulmans, ils croient en dieu et ont peur de sa colere, les seconds sont comme les terroristes de notre communauté, ils font tout, tuer massacrer pour arriver a leur fin.. et les deux sont trés loin des deux religions.. l'islam n'a jamais demandé aux musulmans de tuer, le judaisme interdit au peuple juif d'essayer de revenir à la terre promise de force aprés leur "sortie".. allez sur youtube et cherchez des vidéos de juifs qui vivent avec les palestiniens et combattent l'etat sioniste tous les jours.. qui veulent vivre en paix comme depuis tjs avec les musulmans sans l'etat juif et sous une autorité musulmane.. pour massi, j'aimerai vous dire que M.Macias est un sioniste, il a un double langage, à la télé il est pour la paix, mais en vrai (et je dis ça parce que je suis ami avec une fille qui est juive et qui le connais personnellement) donc en vrai ça n'a rien a voir, il a insulté le pere de la fille parce qu'il "acceuillait" un arabe chez lui.. cordialement..
• Posté par Asafu, 09 Mai, 2008 22:35:54
" voilà maintenant on a terminé les théories de Darwin, Marx et Freud, attention ! il faut vous mettre dans la tête que ces gens, ces soit disant savants, sont en fait, tout les trois des juifs" Cette phrase est sortie de la bouche de l'un de mes professeurs quand j'étais à l'université d'Alger. Ce professeur était titulaire donc fonctionnaire, à mes yeux il representait l'état Algérien dans le groupe il y avait une fille qui est vennu me remercier après le cours d'avoir demandé à ce professeur "quel etait le lien entre la religion judaïque et ces trois théories " cette fille je l'ai appris de sa bouche plus tard qu'elle etait juive et Algérienne de souche j'ai eu honte mais j'ai gardé le secret pour la proteger. Comment voulez vous rester vivre en Algérie quand vous êtes de religion judaïque, comment voulez-vous être libre et citoyen dans un pays ou le racisme est d'abord étatique mais aussi populaire envers les juifs pourtant souvent très souvent indigènes ( berbères ou arabophéniciens )dans un pays ou on ne fait aucune diifference entre les noms juifs, israêlite, israelien, y compris à la télé d'etat. Comment voulez vous vivre en tant que citoyen Algérien mais en etant juif de religion quand un ministre parle sans retenue des origines juives d'un chef d'etat etranger qu'il pensait déloger de sa tanierre avant de se retracter lâchement ? Pourquoi le pouvoir Algérien laisse un ministre qui s'ataque aux juifs et emprisonne à des peine terrible un manifestan qui pense être dans ses droits en bradissant des signes anti juifs lors d'une visite d'etat de ce même chef d'etat etranger mais dont le pays est fort ? Le jour ou on commencera à considérer des formules comme " iy hudi hacha-k " ce jour là on poura parler peut être de respect de l'humain en Algérie.
• Posté par massi, 09 Mai, 2008 22:28:38
on ouvre les portes aux forces de lobscurite,porteurs d'une ideologie monstreuses,qui a creer des boureaux,qui assassine hommes,femmes et enfants d'algerie au nom,du jihad islamique.et on refuse a enrico macias qui n'est q'un fils de l'algerie de venir chanter ou meme de voir sa patrie mere,qui a le malheur d'etre juif.voila nos dirigents ont choisit hassan hattab.seule la vision des oulamas a eté retenue au congres de la soummam.dommage
• Posté par RAF, 09 Mai, 2008 22:14:15
Cher Izemdem, je ne suis pas plus éclairé que vous pour dire qui a tué qui et comment. Avec tout le respect j'ai pour les noms que vous citez, je dirais pourtant que Benjamin Stora n'est plus qualifié que "nous" s'il ne dispose pas de documents ou d'éléments de preuve. Certaines affaires sont condamnées à rester glauques - malheureusement pour très longtemps. Et ce problème n'est pas propre à l'Algérie. Il est aussi celui des vieilles et grandes nations démocratiques. Cher izemdem, vous auriez été historien algérien je vous écouterais volontiers. Certes avec une certaine distance mais tout comme à l'égard de tout historien étranger. Je sais : il est plus facile à un historien étranger de proclamer certaines vérités : ne craignant pas en effet les représailles de "nos" généraux et appartenant à un pays souverain. Mais je peux vous dire aussi que certains de nos intellectuels sont capables d'aller plus loin - au prix même de leur vie, de leur profession, de leur liberté et même de leur honneur. L'exemple peut-être le plus éloquent que je peux citer c'est celui de Mohamed Benchicou (sans flagornerie : ne le connaissant pas) et de l'espace de liberté assez exceptionnel qu'il nous offre ici - lequel croyez-moi n'est pas pour plaire aux nouveaux "maîtres" de l'Algérie indépendante. Ceci dit, je comprends parfaitement le désarroi de nos compatriotes et leur réflexe de la table rase - sans y souscrire. Fraternellement. RAF
• Posté par zi, 09 Mai, 2008 22:14:15
Je rejoins Izemdem pour dire à RAF qu'un historien ne vaut que par ce qu'il a écrit. Il ne s’agit pas de se presser conclure ni d’aller puiser nos sources de l’étranger. Nous aurions bien aimés apprendre notre histoire de la plumes de nos propres historiens mais, les faits sont là et ils sont têtus. De toutes façons, ceux de nos historiens qui aimeraient bien participer à l’écriture objective de notre propre histoire ne peuvent le faire avec la classe politique au pouvoir aujourd’hui. Il faut plus que des historiens pour écrire notre histoire. Il faut d’abord un état de droit, une justice indépendante, …etc. Mohamed Harbi n’aurait rien écrit s’il était resté au pays.
• Posté par sofiane, 09 Mai, 2008 22:12:34
Attendez un peu, doucement, il y a bcp de bruits ces derniers temps qui profite de ça , on le sais pas Objectivement, lorsque on ignore notre histoire, c' pas l'ennemi qui va nous l'apprendre , vrai ou pas ?donc après ajustement , décoration et modelage a perfection Ils nous ventent notre histoire comme un produit commercial, a mon avis je préfère les histoire de mon grand père que a des vrais mensonges . Désolé si je suis un peu exagérant .amicalement objectivement , merci Mr Stora de nous ouvrir les yeux au plein tempête.
• Posté par izemdem, 09 Mai, 2008 19:02:43
cher ami RAF nos historiens ou responsables sont -ils de la pointure de Monsieur Stora? peuvent-ils nous dire qui a assassine Abane , matoub, et surtout comment est reellement mort et qui est responsable de la mort de Amrirouche ? alors si tu connais quelqu`un de cette categorie , priere de lui dire de nous informer car on est avide de la verite.( sinon il faut lire hyves courriere, stora ...etc on a pas le choix) amicalement .
• Posté par Hocine, 09 Mai, 2008 18:44:03
J'espère que guenaissia médite longuement sur cette interview donnée à Benjamin Stora. Et comment quelqu'un comme lui est accueilli à bras ouvert en Algérie et pourquoi il est très estimé par les Algériens.
• Posté par RAF, 09 Mai, 2008 18:44:03
Doucement ! Ne nous pressons pas de conclure. Ne crachons pas sur nos historiens. Puisque, dans ce cas, cela reviendrait à puiser nos sources chez l'Etranger (en dehors de tout le respect que j'ai pour Benjamin Stora et son autorité en matière d'histoire). Notre MAL vient aussi de ce que nous ne nous considérons pas comme mâture intellectuellement. Nos dirigeants sont certes tous des magouilleurs malsains... Pas tous nos historiens. Attention ! Et si ces derniers manquent d'objectivité, c'est à nous de le leur reprocher - avec moult argumentations. Sans médisance. Et sans amertume. La pire des choses est le reniement/mépris de SOI."Nous" ne sommes pas aussi ignares que nous avons l'impression de le clamer au monde. Personnellement, je ne tomberai pas dans ce gouffre de l'anéantissement. Il y a des limites à ne pas transcender. Cordialement. RAF.
• Posté par izemdem, 09 Mai, 2008 15:27:12
voila , un juif qui nous eclaire davantage sur notre histoire pendant que nos historiens parlent pour ne rien dire ou a defaut ils glorifient les gents du pouvoir par exemple on disait que betchine etait un grand moudjahid....etc Benjamain Stora merci pour cette interview .
• Posté par ULYSSE, 09 Mai, 2008 13:38:57
que dire si ce n'est une partie de l'histoire commune qui reste inconnue et incomplete.elle devient passionnante quand elle est empreinte de beaucoup d'objectivité et racontée par un homme et historien sans complaisance.elle devient une part entiere de l'identité et explique bc de drames jusqu'ici restes tabous.pour donner une meilleure appréciation,il faut connaitre l'oeuvre de l'auteur,ce qui n'est pas le cas pour le moment.
• Posté par djaffar, 09 Mai, 2008 13:13:09
à l'époque nous les musulmans avions toujours pensé et considéré la communauté juive comme faisant partie intégrante de la nation algérienne,d'ailleurs toutes les ethnies du maghreb vivaient ensemble en parfaite symbiose,le revirement des juifs qui ont refusé de participer à la révolution et rejoint les colons et les ultras de l'algérie française à été une immense déception pour nous les algériens car à partir de cette forfaiture ils devenaient des traitres et nos ennemis.
Re: l'Histoire des juifs?
10 juin 2008, 10:42
"été une immense déception pour nous les algériens car à partir de cette forfaiture ils devenaient des traitres et nos ennemis."

On ne peut plus être décu quand vous avez crée votre propre situation et déception..

Si vous croyez que les gens du Livre, une minorité qui devait être soumise à une doctrine qui les rabaisse pendant longtemps, par les divers dictateurs, il faut penser à Moïse et notre sortie d'Egypte.

Les esclaves, les soumis, un jour se révoltent et deviennent les maîtres. Ils ne sont pas des traitres, mais des gens libres de choisir et de se gouverner.
C'est comme ça que la roue tourne, et non pas à l'envers.

Abraham
Re: l'Histoire des juifs?décret Crémieux
18 novembre 2008, 07:51
REPONSE A MIRTCHO qui nous a donné un article du Quotidien d"ORAN




NOUS L’AVONS SIGNALE PAR AILLEURS LES JUIFS ALGERIENS DE SOUCHE N’ONT PAS EU A "OPTER" POUR LE DECRET CREMIEUX LES FAISAIT FRANCAIS A "STATUT CIVIL DE DROIT COMMUN " D OFFICE SANS QU ILS N AIENT RIEN A DEMANDER ET MEME CONTRE L’AVIS DE CERTAINS TRADITIONALISTES QUI VOULAIENT GARDER LEUR STATUT MOSAIQUE C EST A DIRE LE CODE PRIVE DE LA LOI JUIVE COMME LES MUSULMANS LE CODE CORANIQUE QUE LA FRANCE S ETAIT ENGAGEE DE RESPECTER LORS DU TRAITE DE REDDITION DE LA VILLE D ALGER EN 1830 ; ce qui n’en faisait pas des citoyens FRANCAIS A PART ENTIERE. Le grand consistoire de France était intervenu auprès de Crémieux Juif lui même pour qu il en soit ainsi ! Au contraire les chefs religieux musulmans lors du senatus consult de Napoléon III et de la loi Jonnart de 1919 pour certaines catégories élargies de musulmans dont les anciens combattants refuseront l automaticité arguant du traité de 1830 très peu optèrent pour la citoyenneté française et restèrent sujets Français On ne peut comprendre pourquoi les musulmans en voulurent aux juifs qui n'eurent pas le choix d opter pour un statut qui les faisaient entrer dans la citoyenneté française


NB: remarquez que les musulmans de statut coranique "rapatriés" avec les juifs et les PN durent faire une déclaration d"abandon de ce statut au tribunal en entrant en France y compris les anciens combattants harkis inclus !"" ( Ce dernier point fut incompris : pour rester Français par beaucoup) et que De Gaulle lorsqu"il proclama les musulmans "francais à part entiere "leurs laisse le statut coranique incompatible avec la citoyeneté francaise se qui montre la réalité de ses intentions au lendemain du 13 Mai 58 !
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