Le nouveau livre de Benjamin Stora
« Les Trois exils juifs d'Algérie" est le nouveau livre de l'historien Benjamin Stora. Portrait de groupe sur une photo prise à la veille de la Première Guerre mondiale. Deux générations de français, «pas tout à fait comme les autres», disent par leur tenue vestimentaire le passage de l'Histoire. Les uns sont vêtus à l'indigène, comme on disait alors, les autres à l'européenne. Il s'agit de la famille maternelle de l'auteur et entre les deux générations le décret Crémieux du 24 octobre 1870 a accordé aux Juifs d'Algérie la nationalité française.
Autre photo de famille, vingt-cinq ans plus tard, à la veille cette fois de la Seconde Guerre mondiale, plus aucune trace de vêtement traditionnel. Ces photos et un voyage à Khenchela en 2004, le berceau de la famille Stora, sont prétextes à une quête identitaire collective structurée autour de trois temps forts de l'histoire de la communauté juive d'Algérie, Les trois exils. La démarche est originale. Elle pourrait donner lieu à une saga, l'histoire individuelle de la famille de l'auteur. Mais en qualité d'historien, Benjamin Stora élève l'histoire des siens au rang d'une épopée, sans pathos, ni lyrisme. Il s'agit de l'étude rigoureuse d'une assimilation et de ses conséquences, éclairant par là même des événements historiques qui font encore débat aujourd'hui. Les sources mêlent aux récits de la mère de l'auteur, des documents d'archives privés et publics, peu ou pas exploités. Trois exils, trois déchirures.
L'interview.
Le Soir d'Algérie : Vous avez conçu le projet de ce livre à l'occasion d'un voyage à Khenchela, berceau de la famille Stora. Pourquoi précisément lors de ce voyage ?
Benjamin Stora : Depuis trente ans, je travaille sur le monde indigène, sur l'histoire politique et culturelle algérienne. Dans le monde indigène où l'immense majorité sont des musulmans, il y a cette minorité juive. Et dans mes désirs d'écriture, il y a toujours eu cette volonté de travailler un jour sur cette minorité indigène juive. Le voyage de Khenchela, à l'occasion du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre dans les Aurès, à Khenchela précisément, m'a beaucoup touché. Khenchela est la ville où le frère de mon grand-père était maire. Il avait connu tous les nationalistes algériens : Ben Boulaïd, Ali Bachir,... y compris Bougara, l'un des responsables des Aurès. J'en avais discuté avec lui avant sa mort. Je savais donc tout cela avant de partir mais je n'étais jamais allé à Khenchela. Quand on fait des projets d'histoire, il y a le côté intellectuel, abstrait puis il y a aussi le contact avec la réalité physique. Il n'y a pas que les archives, le contact physique permet à un moment donné de faire le saut. Ma volonté d'écrire sur l'Algérie a toujours été en rapport avec des attractions physiques : odeurs, couleurs, paysages, rencontres avec des acteurs de cette histoire. Je fais partie des historiens qui ont toujours voulu garder des contacts avec la nature, des villes, des quartiers, des personnages plutôt que de rester confiné dans la recherche académique. L'accueil qui m'a été fait à Khenchela est extraordinaire. J'ai rencontré des personnes qui avaient connu mon père né à Khenchela en 1909. J'ai vu la maison de mon grand-père, le cimetière juif. J'étais accompagné de mon fils Raphaël. Je me suis dit, il faut que j'écrive sur l'histoire de ma famille dans les Aurès. La famille de mon père est originaire des Aurès, celle de ma mère, où je suis né, de Constantine. La famille Zaoui sont des bijoutiers juifs de Constantine. Je connaissais très bien la famille de ma mère mais mal celle de mon père. Or, quand on travaille sur l'Algérie, on ne peut que tomber sur les Aurès.
On pourrait penser qu'il s'agit d'une saga, en fait l'historien reprend vite le dessus
Ma famille est le point de départ. J'ai du mal à passer à un récit totalement autobiographique, familial et autocentré. C'est un seuil que je n'arrive pas encore à franchir pourtant je pense que c'est une étape nécessaire. Un de mes projets est d'écrire sur mon propre cheminement intellectuel par rapport à l'Algérie mais pour ce livre, il m'apparaissait d'abord nécessaire de faire le point historiquement. De partir de mon histoire personnelle pour aller vers une sorte d'état des lieux sur la question juive indigène et française dans l'histoire coloniale.
Vous parlez d'invisibilité des Juifs d'Algérie dans la société française à l'inverse des Juifs marocains et tunisiens. En quoi et pourquoi cette invisibilité ?
Quand les Juifs d'Algérie sont arrivés en France en 1962, ils étaient français depuis déjà quatre générations. Ils se vivaient comme des Français, des pieds-noirs. Ils étaient dans l'exode des pieds-noirs. L'une des figures emblématiques, Enrico Macias, est un chanteur pied-noir. Cette invisibilité, ils la revendiquaient, ils la pratiquaient. Ils n'étaient pas des étrangers au sens classique du terme. A la même époque arrivent les Juifs de Tunisie, pas les Juifs du Maroc qui, eux, sont partis en masse en Israël. Les Juifs de Tunisie sont visibles en tant que Juifs séfarades. Ce sont eux que l'on verra au cinéma dans des films comme La vérité si je mens par exemple. L'invisibilité des Juifs d'Algérie est complète car il y avait cette revendication de francité et ce détachement d'avec les autres indigènes musulmans depuis très longtemps, depuis le décret Crémieux. Beaucoup de Juifs d'Algérie, depuis des générations, étaient devenus des fonctionnaires de l'Etat français. Ils pensaient poursuivre une carrière administrative de l'Etat français. Beaucoup de Juifs algériens n'étaient plus artisans, commerçants, vendeurs de tissus, ce qui avait été la réalité à la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1940. Donc en 1962, lorsqu'ils arrivent en France, beaucoup sont déjà des fonctionnaires. Dans la dimension identitaire, il y a la dimension sociale, la question du rapport au métier. On suit la France parce qu'on suit son travail. Cette continuité du travail leur donne le sentiment d'une suite de l'histoire. C'est une illusion car en fait il y a une profonde déchirure. Il a fallu une décantation historique beaucoup plus large et beaucoup plus profonde au fur et à mesure des années pour qu'apparaisse cette différentiation entre les pieds-noirs et les Juifs d'Algérie, d'où le succès de mon livre qui est arrivé à son heure dans le sens où les petits-enfants de ceux arrivés en 1962 voulaient savoir qui ils étaient. Cette recherche plus profonde, antécoloniale, d'appartenance à l'Orient qui ne se réduit pas simplement à l'histoire française.
D'où viennent les Juifs d'Algérie ?
Il viennent de partout dans l'Histoire. Ils arrivent de Palestine au 1er siècle après Jésus-Christ après la destruction du Temple. Mais ils sont là avant l'arrivée du christianisme évidemment. Vers le 3e, 4e siècle, il y a des conversions de Berbères au judaïsme. Cette première vague forme quelques petites communautés essentiellement dans les Aurès. Il vont pratiquer une sorte de syncrétisme avec l'Islam qui va arriver au 8e siècle. Il y aura une forme de pratique rituelle commune entre les communautés juive et musulmane berbères. La deuxième grande vague arrive d'Espagne au 16e siècle. Ces Juifs d'Espagne appartiennent à une élite commerciale et intellectuelle qui va s'établir dans les villes et commercer avec les Juifs francs, principalement en Italie et dans le sud de la France. Ce sont les megorashim qui vont prendre en main la communauté juive d'Algérie. Fondamentalement, il y a deux grands courants. En fait, c'est un peu plus complexe car il y a aussi une différence entre les Juifs des villes de l'intérieur et les Juifs des villes du bord de mer. Ceux de l'intérieur sont davantage dans les traditions, dans la langue, dans l'arabité ou dans la berbérité même si, progressivement, c'est l'arabité qui va s'imposer. Les communautés littorales, elles, sont davantage en prise avec l'extérieur. Ce ne sont pas les mêmes conceptions de l'Histoire. J'ai essayé de faire une typologie qui mette l'accent sur l'ancienneté de l'enracinement en 2000 ans d'histoire.
Vous structurez votre ouvrage autour de trois exils. Le premier étant la conséquence du décret Crémieux, le second celle de son abolition, le troisième celle de la guerre d'indépendance. En quoi le décret Crémieux a-t-il provoqué le premier exil et son abolition le second ? Et de quels exils s'agit-il ?
La notion d'exil est problématique. Dans les deux premiers cas, il s'agit bien sûr d'exil intérieur. Le plus compliqué est le premier car il y a une fraction des élites juives qui souhaitaient l'assimilation, sortir de la condition du dhimmi et jouer la carte de l'égalité républicaine. Ils ont servi d'interprète dans l'armée française car, bien sûr tous les Juifs d'Algérie parlent arabe. Mais la majorité des Juifs d'Algérie étaient très attachés à leur histoire, leurs coutumes. Ils n'avaient pas cette volonté de se séparer radicalement de leurs traditions et ils suivaient leur rabbin. Comme les musulmans, ils étaient attachés à leur histoire propre. Aussi, pour la majorité de ces Juifs-là, le décret Crémieux a été à la fois la possibilité de s'élever socialement très rapidement de la condition d'infériorité qui était la leur, mais ce fut également une déchirure sur le plan identitaire et culturel du fait de l'abandon du statut personnel, donc des tribunaux rabbiniques. Ils se séparent d'un univers culturel de manière rapide et radicale ce qui est pour moi une sorte d'exil intérieur dont la profondeur n'a pas été perçue à cette époque car le prix à payer pour l'émancipation sociale a été très lourd sur le plan culturel : abandon progressif de la pratique de la langue arabe, laïcisation progressive induisant la perte des pratiques religieuses. Ils sortent d'une histoire qui était la leur depuis longtemps pour rentrer dans une autre histoire. Il y a en même temps une sorte d’ambivalence car le fait de sortir de leur histoire leur permettait aussi de s'élever socialement, d'accéder à des métiers comme la fonction publique, ce qui n'était pas possible pour les indigènes musulmans à moins de demander la naturalisation française à titre individuel. L'accès à certaines professions dans l'Etat, c'est la possibilité d'acquérir un statut social, des revenus importants, de quitter la misère sociale. La société coloniale ne permet d'entrer dans la société française qu'à condition d'abandonner de manière radicale l'identité d'origine. Avec l'abandon du décret Crémieux sous Vichy, il s'agit d'un exil en sens inverse. C'est le choc du retour à l'indigénat. Il y a une sorte de déchirure que l'on retrouve dans toutes les biographies, les témoignages, etc.
Pour qualifier ces exils successifs, vous faites référence à des termes de la religion hébraïque : le passage, référence à la Pâque juive, la «sortie» d'Algérie en référence à la sortie d'Egypte. Pourquoi avoir utilisé ce registre ?
Quand j'ai fait ma thèse d'Etat sur l'immigration, j'ai parlé de l'exil en rapport avec l'hegira, c'est-à-dire l'exil qui va vers La Mecque. J'aime entrer dans l'univers à La fois culturel et religieux des populations sur lesquelles je travaille. Prendre des symboles, des images, des trajets à partir d'un vocabulaire de référence qui est le leur. Ce sont des communautés indigènes qui ont vécu profondément dans un monde religieux avec des symboles religieux même lorsqu’ils ont été laïcisés. Se faire comprendre de cet univers, c'est aussi en connaître les ressorts.
On quoi l'armée française, depuis la conquête, a-t-elle façonné une image négative du Juif algérien ?
L'armée de la conquête est profondément antisémite, pour une grande majorité porteur des préjugés européens classiques de l'époque. Viennent s'ajouter aux clichés européens les clichés de l'Orient. L'armée a le pouvoir en Algérie jusqu'en 1871. Il a fallu attendre l'effondrement de Sedan en 1870 pour que le décret Crémieux existe.
L'armée, trop faible sur le plan politique, ne pouvait plus s'opposer à un tel décret. Elle perd la main et c'est un pouvoir civil qui s'installe en Algérie. Le pouvoir de l'armée a duré de 1830 à 1871. Elle va revenir au-devant de la scène pendant la guerre d'Algérie.
Si le décret Crémieux a séparé la communauté musulmane de la communauté juive, comment expliquer que Ferhat Abbas ait demandé son maintien sous Vichy ?
La position de Ferhat Abbas a été très longtemps celle d'une fraction des élites musulmanes républicaines, c'est-à-dire favorable à l'extension du décret Crémieux aux élites musulmanes. L'élargissement du décret Crémieux était d'ailleurs la grande hantise des colons européens car pour eux derrière le péril juif, se dessine la menace arabe et la fin de la suprématie européenne. Donc du point de vue de la cohérence des combats politiques qui étaient les siens à l'époque, il était normal que Ferhat Abbas réclame le maintien de ce décret pour lequel il avait toujours combattu. L'abrogation du décret Crémieux, le retour des Juifs au sein de l'indigénat ont précipité les leaders musulmans dans la voie du séparatisme politique car la France reprenait d'une main ce qu'elle donnait de l'autre. Il n'y avait donc pas de possibilité de négociation à ce niveau.
Après les massacres de Sétif, des personnalités juives ont dénoncé la répression et les massacres. Pourtant, il apparaît que ces événements ont mis à mal les rapports intercommunautaires.
Mis à mal, non, mais c'est assez compliqué car des Juifs ont protesté, Aboulker en particulier était le premier à dénoncer les massacres de Sétif, mais cela signifiait aussi pour les Juifs d'Algérie qui venaient juste de réintégrer la nationalité française, se retrouver à nouveau devant ce dilemme : faut-il croire dans une nation algérienne ou faut-il rester dans le giron français ? De mon point de vue, la majorité des Juifs d'Algérie étaient davantage orientés vers la France sauf les minorités proches du Parti communiste qui espéraient dans la carte d'une nation algérienne multiethnique, multiculturelle. C'était le rêve d'un certain nombre de Juifs algériens des années 1950-55. Mais c'est une minorité, pour la majorité les massacres de Sétif signifiaient qu'il fallait choisir entre une nation algérienne émergente ou rester dans l'Algérie française. De mon point de vue, je pense que la plupart ont choisi l'Algérie française.
Le Congrès de la Soummam somme la communauté juive de se prononcer sur son appartenance ou non à la nation algérienne. Quelle a été sa réponse ?
Il n'y a pas eu de réponse officielle. Or, on sait ce que l'absence de réponse signifie en politique. La majorité des Juifs d'Algérie étaient devenus des Français. Ils avaient été traumatisés par la perte de la nationalité française sous Vichy, ils tenaient donc à y rester. Pour la majorité des élites, l'objectif était d'étendre cette nationalité française aux musulmans donc de construire une Algérie française égalitaire et non séparée de la France. Ce qui, dans le fond, était la position de la SFIO, la position socialiste traditionnelle. La plupart d'ailleurs votaient SFIO. Ils étaient fidèles à leur engagement du début du siècle du côté de Dreyfus, la République, la Ligue des droits de l'homme, la SFIO. L'immense majorité des Juifs d'Algérie étaient républicains parce que c'était la République qui les avait émancipés sur le plan juridique. Ils n'ont pas franchi le pas du communisme avec la reconnaissance d'une nation séparée. C'est une minorité qui l'a franchi.
Vous dites que la position de la communauté juive était attentiste durant la guerre d'indépendance. Mais ils vont opter progressivement pour le maintien de l'Algérie française. Ce revirement date-t-il de l'assassinat de Raymond Leiris ?
Ce n'est pas un revirement, c'est une continuité. Il y a une tendance lourde des Juifs d'Algérie pendant pratiquement un demi-siècle jusqu'à la guerre d'Algérie, à vouloir rentrer dans la cité française et se faire reconnaître par la France. On peut toujours dire, tout le monde s'aimait, on vivait dans le même univers, ce n'est pas vrai tout ça. J'essaye de faire de l'Histoire. Je ne suis pas dans le mythe rassurant de l'interculturalité indigène brisée par la guerre, puis l'assassinat de Raymond, puis tout le monde est parti. Ce n'est pas vrai. Il y avait un espace mixte culturel commun, mais il y avait une séparation radicale car les uns étaient des citoyens français, les autres ne l'étaient pas. Il ne faut pas se raconter d'histoires. Au bout de quatre générations, les uns étaient devenus des Français, les autres non. Lorsque la guerre d'Algérie commence, ils sont dans une position attentiste dans un premier temps puis progressivement à partir de 1956-57, la plupart de cette communauté bascule sur les thèses de l'Algérie française égalitaire, modèle SFIO. L'assassinat de Raymond en 1961, c'est un élément très important mais qui arrive en fin de course, en fin d'histoire.
A l'indépendance, le départ est-il, comme on l'entend souvent maintenant, la conséquence exclusive du radicalisme nationaliste algérien ou n'est-il pas également dû aux positions procolonialistes de ces minorités ?
Bien sûr ! La fin de l'Algérie française, c'est aussi les crimes de l'OAS. Il y a une radicalité communautaire du côté français dont fait partie un élément important de la communauté juive qui s'est radicalisée à partir de 1960. C'est la naissance des activistes, les ultras dans un premier temps puis ensuite l'OAS. C'est une radicalisation communautaire qui va conduire aux drames, aux affrontements, aux exactions les plus sanglantes. C'est une radicalité européenne qui veut maintenir le statu quo colonial. Il n'y a pas d'affrontement avec le FLN. L'armée des frontières ne rentre pas en Algérie, la population algérienne est massivement pour l'indépendance. La violence vient de l'autre côté. Il ne faut pas se raconter d'histoires.
En quoi la connaissance de l'histoire coloniale est-elle indispensable à la compréhension de l'histoire contemporaine ?
On pensait que la question coloniale était résolue par le passage aux indépendances des années 60. Or, elle revient dans la société d'aujourd'hui car certains jeunes, en particulier ceux issus des immigrations postcoloniales, la vivent au présent. C'est là que cela devient compliqué parce que cette question est un objet d'histoire classique mais c'est également devenu un instrument d'aujourd'hui. Les deux s'entremêlent avec une force explosive qui complique la tâche des historiens. Car dire les choses simplement sur le plan historique devient compliqué. Il y a beaucoup de mythes, de fantasmes, de reconstructions après coup. Donc la question coloniale n'a pas disparu. Je suis frappé notamment par l'actualité de la mort d'Aimé Césaire ou de Germaine Tillon. Ce sont des personnages qui parlent à la société d'aujourd'hui. Ils nous disent ce qu'a été le colonialisme mais cela parle beaucoup aux générations d'aujourd'hui. C'est dire à quel point il y a une actualité de la question coloniale vécue comme telle.
Propos recueillis par Meriem Nour (Soir d'Algérie)
Biobibliographie
Né à Constantine en 1950, Benjamin Stora est professeur d'histoire du Maghreb à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris. Il est le fondateur et le responsable scientifique de l'Institut Maghreb-Europe depuis 1991. Il est aussi ou a été auteur-réalisateur documentaires, conseiller historique dans le cinéma, commissaire d'exposition, producteur et animateur de magazine d'actualité culturelle... Il a publié une vingtaine d'ouvrages dont une biographie de Messali Hadj (réédition Hachette-poche 2004), Histoire de la guerre coloniale 1830-1954 (La Découverte 1993), Fin d'amnésie (Ed. Robert Laffont 2004) un ouvrage collectif en collaboration avec Mohammed Harbi, ...
Posté par TAREK-AMINE-ouancheris, 13 Mai, 2008 07:50:36
Je pense que l'insulte qu'on réserve à un juif en Algerie uniquement,est lié a des faits historiques restés dans la mémoire collective,dont l'une est relatée par Mr Stora ,quand la communauté juive autochtone avait basculée pour les colons,puis leur haine viscérale pour l'indépendance et collaboraient avec les français (Il y a des vieux constantinois qui se rappellent d'ENRICO Maçias ,armes aux mains avec sa patrouille,semant la mort ).Bien avant les trahissons et conspirations , comme l'affaire des Bouchenak avec le Dey Hussein ?puis avec l 'Emir Abdelkader trahi par son ministre juif,qui complotait avec les français.
• Posté par ben amina, 11 Mai, 2008 22:30:26
je vous rappelle monsieur sheriff,que pour les juifs et les chrétiens aussi les musulmans sont des mécréants qui iront en enfer et que les juifs (pour le juif )et les chrétiens (pour le chrétien) iront au paradis .alors ne vous acharnez pas sur l'islam. vous parlez de racisme arabe contre les juifs et les chrétiens comme s'il n y avait pas de racisme juif et chrétien anti musulman.
• Posté par RAF, 11 Mai, 2008 19:10:39
Vous vous inscrivez Monsieur Sheriff dans la logique de la table rase et du coup vous n'êtes pas crédible. Vos propos ne reposent sur rien de d'honnête et responsable. Quant à la langue de bois, je la préfère de loin à vos propos. Bien que je n'en pratique jamais. RAF.
• Posté par sheriff, 11 Mai, 2008 17:23:41
« un désir de revanche et de règlement de compte avec l'islam et, par là, tous les arabes. », voila la langue du bois qui a la vie dure finalement, je n`ai fait que dire des realites du vecu quotidien des algeriens , n`est pas vrai que pour insulter quelquu'n il suffit juste de lui dire que tu es un « IHUDI » je n`invente rien Mr RAF, a moins que vous venez d`une autre planete, Il faut reconnaître que « le juif » dans l`education des algeriens symbolise quelque chose de negative pour ne pas dire « HASHAK» autre chose. Le pourquoi de la chose je ne suis pas qualifie a repondre « it is not my business ». Qu`est ce que l`ecole dont vous elever l`etandard a fait pour changer cette insanite, rien absolument rien, je dirais au contraire elle a participer d`une façon ou d`une autre a créer cette bete immonde qui va faire des crimes inegale dans l`histoire moderne de l`humanite, je vous rappel que c`est au nom de l`islam que cette barbarie contre vos concitoyens a ete perpetre 200000 algeriens ont paye de leur vie, bien sur beaucoup vont dire que l`islam est innocent de ce que les musulmans font, cette argument ne tient plus la route , c`est quoi une religion sans les gens qui la pratique ? l`islam et une religion comme toutes les autres elle a ses point forts comme elle a ses points faibles, elle est manipulable a dessein comme toute les autres il ne faut pas avoir peur de dire les choses par leur nom, l`algerie des 90 est un exemple parfait de la manipulation de la religion, donc stopper de berner les gens , il faut qu`il y est un regard critique, il faut reformer et sortir de cette embrigadement de la religion. Au 21 siècle, on pense que « EL YAHOUD WA NASSARA vont allez a DJAHENEM, et seuls les MUSuLMANS vont partir au paradis ». Franchement il m`est difficile de croire que mere THERESA va allez a djahenem, apres tout ce qu`elle a fait la pauvre. Je n`ai pas besoin d`etre un mufti pour avoir un regard sur la religion, moi je suis l`utilisateur de la religion, elle doit rependre a un besoin spirituel, non une source de blocage, comme c`est le cas aujourd`hui. Je n`ai pas forcement de compte a rendre ou de revanche a prendre parce que j`apporte mon humble temoignage. Je ne voudrais pas etre long pour polémiquer sur les autres questions. Que le debat continue. - Thank you LE MATIN for this freedom space.
• Posté par Arezki, 11 Mai, 2008 14:59:53
Merci walid pour cette remarquable analyse, c'est la réalité.
• Posté par RAF, 11 Mai, 2008 14:59:53
Je suis tout à fait d'accord avec la thèse développée par Walid Sdak. D'ailleurs, la réponse nous est donnée ici-même par Benjamin Stora. Elle consiste essentiellement dans le fossé profond creusé par le décret Crémieux du 24 octobre 1870, voire dans le refus des juifs de lier leur destin à celui des Algériens et dans le fait d'un Etat hébreu établi en Palestine au dépens des Palestiniens... Bref, la rupture est là et avec elle les griefs, les ressentiments, les rejets, les racismes...Mais que cela soit clair : les rejets sont assumés de part et d'autre. Non comme essaient de le faire entendre certaines taupes de forums décidées de faire feu de tout bois - cachées en tout cas derrière un NOUS auquel elles n'appartiennent guère. Celles-ci ont-elles lu le texte ici présent de Stora. Non, sinon elles auraient pu comprendre que l'historien est là pour expliquer et conjurer la bêtise humaine - des deux côtés. Le racisme est flagrant dans cette arrogance et cette ignorance qui traite les enseignants moyen-orientaux de "cordonniers et bouchers". Je doute que l'on comprenne quoi que ce soit à la fraternité et au respect de l'Autre si l'on ne peut se passer de ce fiel torrentiel. RAF.
• Posté par Walid Sdak, 11 Mai, 2008 09:39:43
Je pense qu’il faut rappeler que les sémites sont à la fois les juifs et les arabes sans distinction. Ce sont les peuples parlant les langues sémitiques (arabe et hébreu) et qui renvoi à Sem un des fils de Noë ou Nouh (j’espère ne pas me tromper). Le terme a subit une réduction pour ne concerner que les juifs, je pense il n’y a pas longtemps. Je ne peux expliquer pourquoi ni quand le sens a glissé pour ne désigner que les juifs (je ne suis pas historien), peut-être à cause de l’importance géographique de la diaspora juive et de l’attitude que certaines nations ont eu envers ce peuple (il faut dire que c’est un peuple qui a toujours été opprimé). Le peuple juif, rappelons-le, a toujours vécu sous le « protectorat » musulman au point où, quand les musulmans ont été chassés d’Espagne au 15ème siècle avec la chute de Grenade et la Reconquista, les juifs, Séfarades, faut-il le préciser, faisaient partis du lot des pourchassés et ont donc, pour la plupart, regagné le Maghreb. A mon humble avis le problème des juifs ne s’est jamais posé aux arabes avant la fin du 19ème siècle où un certain Théodore Herzl, fit la première ébauche de L'État juif. Quand en 1948, la naissance de l’État d’Israël est proclamée, le divorce avec les arabes est prononcé. Les problèmes ont commencé, non avec les juifs mais avec les israéliens sionistes dont les objectifs à long termes sont tracés au détriment d’un autre peuple : les palestiniens. Il fallait chasser les palestiniens pour peupler de juifs la Palestine. Le processus a été entamé, et ne s’est jamais arrêté jusqu’à présent. L’image de l’opprimé qui de nos jours opprime à son tour ne peut pas plaire aux arabes et c’est ce prisme déformateur qui est à l’origine du nouvel « antisémitisme » né chez les arabes et qui fait l’amalgame entre juif tout court (de religion judaïque mais de diverses nationalités) et israélien (colonisateur, sioniste et anti-arabe). Ce problème est mondial car il a en toile de fond une résonnance religieuse. Et la religion n’est là que pour compliquer les choses. J’aimerais bien être optimiste, mais hélas, je peux vivre au milieu de juifs en paix sans aucun problème, mais pas au sein d’un État fantoche, créé de toute pièce au détriment d’un autre peuple. Cela dit, salutations à M. Stora qui fait du bon travail.
• Posté par koceyla tarto, 11 Mai, 2008 09:29:19
M. Sheriff, Vous avez fait la même école que moi. C'est exactement mes mots et ma vérité que vous venez de dire. Pour ceux qui veulent faire croire que l'Algérien est tout sauf un raciste ceux là veulent tromper les gens. On ne nait pas raciste mais on le devient. L'islam est une religion de paix ? C’est selon ce qu'on choisit comme verset ou hadith car je lis, j'écris et comprends l'arabe. Notre société est devenue raciste depuis, la venue massive des enseignants (cordonniers, bouchers...) du mashriq pour nous apprendre les sciences exactes.
• Posté par Mohand Mokher, 10 Mai, 2008 20:48:11
Il n'y a pas de honte à dire que nous sommes dopé aux préjugés du Ihudi.Le sionisme,Israél,le lobby..etc,toute une batterie de concepts a amplifier la confusion.Ajouter arabes,ouma,musulmans,terroristes...etc.Un mélange frelaté qui installe la haine pour des décennies.
• Posté par RAF, 10 Mai, 2008 19:49:04
Vous dites: "Cette phrase 'I HUDI HASHA-K' c'est l'éducation typique de l'Algérien". Est-ce à dire que vous n'êtes pas algérien ? Est-ce à dire que vous êtes au-dessus de la foule algérienne (HACHA ESSAM'INE). Si vous êtes le seul Algérien à ne pas être antisémite alors, peut-être, oui, les Algériens sont typiquement antisémites. Mais vous n'êtes pas seul. Et ce que vous essayez de propager ne signifie rien d'autre que votre amertume personnelle. J'ai été enseignant pendant de très longues années et je ne me souviens avoir jamais dit une telle idiotie à mes élèves ni d'ailleurs aucun de mes collègues - toutes disciplines confondues. Non ! Dans ce que vous dites, il y a : 1/ de la vanité. 2/de l'exagération. 3/de la généralisation. 4/ un relent de propagande. 5/ un désir de revanche et de règlement de compte avec l'islam et, par là, tous les arabes. 6/ un racisme primaire, tout comme celui que vous dénoncez. Je ne doute pas que chez certains fanatiques une telle injure relève du bon sens lui-même. Mais c'est une exception et, comme telle, se trouve à la marge de la vie et des valeurs courantes des Algériens. Dernièrement, un prof de collège français a été suspendu de son travail pour avoir fait nettoyer la classe par un groupe d'élèves parmi lesquels se trouvait un Maghrébin et pour avoir proféré cette phrase en regardant celui-ci avec beaucoup d'instance : "ça c'est un boulot de bougnoule". Racisme anti-maghrébin, il va sans dire ! Mais posons-nous cette question : Ce prof (certes français) est-il représentatif de la société française ? Ce serait à la fois débile, malsain et perfide de penser qu'il pouvait l'être. RAF.
• Posté par Sheriff, 10 Mai, 2008 11:03:19
Je reprend cette phrase` I hudi hasha-k` c`est l`education typique de l`algerien, quand j`ai vu pour la premiere fois un juif, je me suis étonné qu`il soit un être comme tous les êtres, mon éducation m'a fait comprendre qu`un juif était comme un diable, embrigadé par cette éducation je ne pouvais meme pas reflichir que c`etait un etre humain. et quelque part dans le coran d`apres les imams ou notre enseignement religieux nous avons appris que le jour du jugement les juifs vont fuir pour se cacher derriere les rochers et ses meme rochers vont "parler" et les denoncer.aujourdhui je regrette cette éducation qui fait non seulement de nous des antisemites mais aussi des racistes , d`ailleurs a la premiere occasion que des immigres s`installent dans notre pays le résultat ne se fait pas attendre: A l'exemple des chinois qui sont traités d`une façon terrible et honteuse pour nous.
• Posté par RAF, 10 Mai, 2008 07:55:33
Beaucoup de questions soulevées.Peu de réponses. Mais des conclusions graves et hâtives. En plus, pardonnez-moi, téméraires sur les bords. D'abord le racisme primaire évoqué appartient à la bêtise humaine en général et non aux Algériens en particulier qui sont dans leur majorité aux antipodes de de ce que pensez d'eux. C'est-à-dire un des peuples les moins racistes. Je le dis sans forfanterie ni sentimentalisme. L'un des moins racistes et des moins sectaires pour une bonne et simple raison : il est marqué par les injustices inqualifiables, les cruautés, les discriminations, le racisme, les traitements inhumains qu'on lui a fait subir tout au long de 130 années de colonisation. Tout cela fait partie de son imaginaire qui n'a de cesse de se rappeler - notamment quand il considère le calvaire des Palestiniens. Quand il voit des puissances (USA, France... j'en passe) ligués avec Israël contre un petit peuple. Et quand il a affaire à un Sarkozy anti-algérien, anti-tiers-mondiste, anti-palestinien et pro-israélien. Dans ce cas, croyez-moi, ce n'est pas le juif qui est visé mais le sioniste et l'israélien - détestables parce que inhumains. Ceci en plus du fait que la société juive n'a pas moins dans son sein des êtres de la trempe de "notre" ministre des Moudjahidines ou de la trempe de votre professeur sans conteste irréductibles et fanatiques. Qui, soit dit en passant, ne représentent qu'eux-mêmes. Non l'Etat algérien ni le peuple. Vous avez raison de vous indigner, d'être humain, humaniste et universaliste mais que cela ne soit pas au dépens de la réalité en tant que telle. Vous avez raison de relever le paradoxe entre le Président algérien et son ministre des Moudjahidines. Vous auriez pu chercher à mieux pousser votre réflexion, à trouver le pourquoi des choses. A votre place, je ferais bien attention : de l'autre côté non plus on n'est pas si saint que vous l'imaginez. De l'autre côté, il n'y a pas que des Benjamin Stora. L'on entend pas mal crier haut et fort : "Mort aux arabes". C'est heureux pourtant que Benjamin Stora soit là pour nous rappeler que nous avons des amis parmi les juifs. Mais si vous ne savez pas que la méchanceté concerne tous les peuples c'est que, à mon avis, vous en voulez à beaucoup "vous-même". Le moindre est que vous risquez bien désenchantements. Pardonnez-moi si je vous ai heurté : ce n'était pas mon intention. Cordialement. RAF.
• Posté par mourad, 10 Mai, 2008 06:42:14
bonjour à tous, j'aimerai réagir aprés la lecture de cet article et de tous les posts.. déja, je commence par remercier M. Stora, grand historien qui se respecte (neutre) et puis j'aimerai dire que Asafu à raison, en algerie aujourd'hui, y'a plein de familles juives algeriennes depuis toujours, à alger, comme à bab el oued par exemple.. on a tendance à insulter tout un peuple pour rien.. M.Stora nous parle des juifs de l'époque, à ne pas confondre avec ceux d'aujourd'hui.. mais je pense que cette haine est le résultat du conflit israélo-palestinien, j'aimerai dire à mes compatriotes de ne pas confondre juifs et sionistes, c'est completement different, les premiers sont comme la majorité des musulmans, ils croient en dieu et ont peur de sa colere, les seconds sont comme les terroristes de notre communauté, ils font tout, tuer massacrer pour arriver a leur fin.. et les deux sont trés loin des deux religions.. l'islam n'a jamais demandé aux musulmans de tuer, le judaisme interdit au peuple juif d'essayer de revenir à la terre promise de force aprés leur "sortie".. allez sur youtube et cherchez des vidéos de juifs qui vivent avec les palestiniens et combattent l'etat sioniste tous les jours.. qui veulent vivre en paix comme depuis tjs avec les musulmans sans l'etat juif et sous une autorité musulmane.. pour massi, j'aimerai vous dire que M.Macias est un sioniste, il a un double langage, à la télé il est pour la paix, mais en vrai (et je dis ça parce que je suis ami avec une fille qui est juive et qui le connais personnellement) donc en vrai ça n'a rien a voir, il a insulté le pere de la fille parce qu'il "acceuillait" un arabe chez lui.. cordialement..
• Posté par Asafu, 09 Mai, 2008 22:35:54
" voilà maintenant on a terminé les théories de Darwin, Marx et Freud, attention ! il faut vous mettre dans la tête que ces gens, ces soit disant savants, sont en fait, tout les trois des juifs" Cette phrase est sortie de la bouche de l'un de mes professeurs quand j'étais à l'université d'Alger. Ce professeur était titulaire donc fonctionnaire, à mes yeux il representait l'état Algérien dans le groupe il y avait une fille qui est vennu me remercier après le cours d'avoir demandé à ce professeur "quel etait le lien entre la religion judaïque et ces trois théories " cette fille je l'ai appris de sa bouche plus tard qu'elle etait juive et Algérienne de souche j'ai eu honte mais j'ai gardé le secret pour la proteger. Comment voulez vous rester vivre en Algérie quand vous êtes de religion judaïque, comment voulez-vous être libre et citoyen dans un pays ou le racisme est d'abord étatique mais aussi populaire envers les juifs pourtant souvent très souvent indigènes ( berbères ou arabophéniciens )dans un pays ou on ne fait aucune diifference entre les noms juifs, israêlite, israelien, y compris à la télé d'etat. Comment voulez vous vivre en tant que citoyen Algérien mais en etant juif de religion quand un ministre parle sans retenue des origines juives d'un chef d'etat etranger qu'il pensait déloger de sa tanierre avant de se retracter lâchement ? Pourquoi le pouvoir Algérien laisse un ministre qui s'ataque aux juifs et emprisonne à des peine terrible un manifestan qui pense être dans ses droits en bradissant des signes anti juifs lors d'une visite d'etat de ce même chef d'etat etranger mais dont le pays est fort ? Le jour ou on commencera à considérer des formules comme " iy hudi hacha-k " ce jour là on poura parler peut être de respect de l'humain en Algérie.
• Posté par massi, 09 Mai, 2008 22:28:38
on ouvre les portes aux forces de lobscurite,porteurs d'une ideologie monstreuses,qui a creer des boureaux,qui assassine hommes,femmes et enfants d'algerie au nom,du jihad islamique.et on refuse a enrico macias qui n'est q'un fils de l'algerie de venir chanter ou meme de voir sa patrie mere,qui a le malheur d'etre juif.voila nos dirigents ont choisit hassan hattab.seule la vision des oulamas a eté retenue au congres de la soummam.dommage
• Posté par RAF, 09 Mai, 2008 22:14:15
Cher Izemdem, je ne suis pas plus éclairé que vous pour dire qui a tué qui et comment. Avec tout le respect j'ai pour les noms que vous citez, je dirais pourtant que Benjamin Stora n'est plus qualifié que "nous" s'il ne dispose pas de documents ou d'éléments de preuve. Certaines affaires sont condamnées à rester glauques - malheureusement pour très longtemps. Et ce problème n'est pas propre à l'Algérie. Il est aussi celui des vieilles et grandes nations démocratiques. Cher izemdem, vous auriez été historien algérien je vous écouterais volontiers. Certes avec une certaine distance mais tout comme à l'égard de tout historien étranger. Je sais : il est plus facile à un historien étranger de proclamer certaines vérités : ne craignant pas en effet les représailles de "nos" généraux et appartenant à un pays souverain. Mais je peux vous dire aussi que certains de nos intellectuels sont capables d'aller plus loin - au prix même de leur vie, de leur profession, de leur liberté et même de leur honneur. L'exemple peut-être le plus éloquent que je peux citer c'est celui de Mohamed Benchicou (sans flagornerie : ne le connaissant pas) et de l'espace de liberté assez exceptionnel qu'il nous offre ici - lequel croyez-moi n'est pas pour plaire aux nouveaux "maîtres" de l'Algérie indépendante. Ceci dit, je comprends parfaitement le désarroi de nos compatriotes et leur réflexe de la table rase - sans y souscrire. Fraternellement. RAF
• Posté par zi, 09 Mai, 2008 22:14:15
Je rejoins Izemdem pour dire à RAF qu'un historien ne vaut que par ce qu'il a écrit. Il ne s’agit pas de se presser conclure ni d’aller puiser nos sources de l’étranger. Nous aurions bien aimés apprendre notre histoire de la plumes de nos propres historiens mais, les faits sont là et ils sont têtus. De toutes façons, ceux de nos historiens qui aimeraient bien participer à l’écriture objective de notre propre histoire ne peuvent le faire avec la classe politique au pouvoir aujourd’hui. Il faut plus que des historiens pour écrire notre histoire. Il faut d’abord un état de droit, une justice indépendante, …etc. Mohamed Harbi n’aurait rien écrit s’il était resté au pays.
• Posté par sofiane, 09 Mai, 2008 22:12:34
Attendez un peu, doucement, il y a bcp de bruits ces derniers temps qui profite de ça , on le sais pas Objectivement, lorsque on ignore notre histoire, c' pas l'ennemi qui va nous l'apprendre , vrai ou pas ?donc après ajustement , décoration et modelage a perfection Ils nous ventent notre histoire comme un produit commercial, a mon avis je préfère les histoire de mon grand père que a des vrais mensonges . Désolé si je suis un peu exagérant .amicalement objectivement , merci Mr Stora de nous ouvrir les yeux au plein tempête.
• Posté par izemdem, 09 Mai, 2008 19:02:43
cher ami RAF nos historiens ou responsables sont -ils de la pointure de Monsieur Stora? peuvent-ils nous dire qui a assassine Abane , matoub, et surtout comment est reellement mort et qui est responsable de la mort de Amrirouche ? alors si tu connais quelqu`un de cette categorie , priere de lui dire de nous informer car on est avide de la verite.( sinon il faut lire hyves courriere, stora ...etc on a pas le choix) amicalement .
• Posté par Hocine, 09 Mai, 2008 18:44:03
J'espère que guenaissia médite longuement sur cette interview donnée à Benjamin Stora. Et comment quelqu'un comme lui est accueilli à bras ouvert en Algérie et pourquoi il est très estimé par les Algériens.
• Posté par RAF, 09 Mai, 2008 18:44:03
Doucement ! Ne nous pressons pas de conclure. Ne crachons pas sur nos historiens. Puisque, dans ce cas, cela reviendrait à puiser nos sources chez l'Etranger (en dehors de tout le respect que j'ai pour Benjamin Stora et son autorité en matière d'histoire). Notre MAL vient aussi de ce que nous ne nous considérons pas comme mâture intellectuellement. Nos dirigeants sont certes tous des magouilleurs malsains... Pas tous nos historiens. Attention ! Et si ces derniers manquent d'objectivité, c'est à nous de le leur reprocher - avec moult argumentations. Sans médisance. Et sans amertume. La pire des choses est le reniement/mépris de SOI."Nous" ne sommes pas aussi ignares que nous avons l'impression de le clamer au monde. Personnellement, je ne tomberai pas dans ce gouffre de l'anéantissement. Il y a des limites à ne pas transcender. Cordialement. RAF.
• Posté par izemdem, 09 Mai, 2008 15:27:12
voila , un juif qui nous eclaire davantage sur notre histoire pendant que nos historiens parlent pour ne rien dire ou a defaut ils glorifient les gents du pouvoir par exemple on disait que betchine etait un grand moudjahid....etc Benjamain Stora merci pour cette interview .
• Posté par ULYSSE, 09 Mai, 2008 13:38:57
que dire si ce n'est une partie de l'histoire commune qui reste inconnue et incomplete.elle devient passionnante quand elle est empreinte de beaucoup d'objectivité et racontée par un homme et historien sans complaisance.elle devient une part entiere de l'identité et explique bc de drames jusqu'ici restes tabous.pour donner une meilleure appréciation,il faut connaitre l'oeuvre de l'auteur,ce qui n'est pas le cas pour le moment.
• Posté par djaffar, 09 Mai, 2008 13:13:09
à l'époque nous les musulmans avions toujours pensé et considéré la communauté juive comme faisant partie intégrante de la nation algérienne,d'ailleurs toutes les ethnies du maghreb vivaient ensemble en parfaite symbiose,le revirement des juifs qui ont refusé de participer à la révolution et rejoint les colons et les ultras de l'algérie française à été une immense déception pour nous les algériens car à partir de cette forfaiture ils devenaient des traitres et nos ennemis.