Qui se souvient de Daniel TIMSIT?

Daniel Timsit est né à Alger en 1928 dans une modeste famille de commerçants juifs. Son grand-père maternel était grand rabbin. Responsable des étudiants communistes - il était alors étudiant en médecine -, il s’engage dans la guerre de Libération nationale dès 1955. Il crée, en 1954, un laboratoire d’explosifs et il est ensuite l’un des membres actifs d’un réseau de fabrication d’explosifs pour la « Zone autonome d’Alger ». En 1956, il rompt avec le Parti communiste, rejoint le maquis et est arrêté en octobre de la même année. Daniel Timsit est jugé pour « activité séditieuse ». Il échappe à la condamnation à mort, mais il passe six ans en prison. Fin 1957, une commission d’enquête dirigée par Simone Veil le fait transférer en France. Il ne sera libéré qu’en 1962. Arrêté en octobre 1956, il est battu mais non torturé. Quand il est emprisonné à Barberousse, un gardien lui dit : « Tu es grand, on va te raccourcir. » Il échappe pourtant à la condamnation à mort grâce au témoignage en sa faveur de son patron à l’hôpital, le professeur Lévy-Valensi. En prison, à El Harrach, à Lambèze, à Marseille, à Angers, il rédige son extraordinaire journal où il note toutes ses lectures, de la Bible à Shakespeare, les mots de ses gardiens, humains ou brutaux, ses amours, ses liens avec sa famille qui ne le renia pas, son apprentissage de l’arabe, ses espérances et ses illusions », témoigne l’historien Pierre Vidal-Naquet dans Le Monde, le 9 août 2002, soit une semaine après la mort de Daniel Timsit.

La prison, un creuset important: ce journal de prison a été publié en 2002 aux éditions Bouchène-Flammarion sous le titre Récits de la longue patience, après deux autres ouvrages, Algérie, récit anachronique et Suite baroque, histoire de Joseph, Slimane et de nuages, Bouchène, 1998 et 1999. C’est en prison que Daniel Timsit prend conscience pleinement de son identité algérienne. « C’est en prison que j’ai découvert mon identité algérienne. Identité complexe, mais identité algérienne quand même et complète. La prison était un creuset important ; on a découvert nos différences et, en même temps, notre unité profonde », écrit Daniel Timsit dans Algérie, récit anachronique... En prison, il fait la connaissance de celui qu’il appellera « mon frère », Ali Zaâmoum. Une profonde amitié a lié les deux hommes jusqu’à leur disparition respective. Dans le même ouvrage, il ajoute : « Ce pays est tellement mien que je ne pouvais même pas m’imaginer dire que c’était le mien. Je n’en n’avais pas d’autre. Mon pays, c’était la place de la Lyre, c’était Alger. Mes parents non plus ne s’imaginaient pas vivre ailleurs ni avoir un autre pays que celui-là. » La mère de Daniel Timsit, morte en 1967, est enterrée au cimetière de Bologhine. Son père, à l’indépendance, était président de la communauté juive restée en Algérie. Il rejoint son fils à Paris en 1970, quasiment à la fin de sa vie, chez qui il s’éteint en 1971. A la fin de 1960, Daniel Timsit épouse Monique Antoine, avocate, elle aussi, en phase avec la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.

A l’indépendance, il est nommé au cabinet de Ammar Ouzzegane, alors ministre de l’Agriculture, puis à celui de Bachir Boumaza. Daniel Timsit est l’un des inspirateurs de l’autogestion agricole. Il exerce quelques mois comme médecin à Alger, puis quitte l’Algérie et devient, à Paris, à la fois un spécialiste d’endocrinologie et un généraliste. La dernière fois que Daniel foule le sol algérien, c’était pour assister aux funérailles de son ami et beau-frère Kateb Yacine. Daniel Timsit, mort d’un arrêt cardiaque, à 75 ans, a été enterré le 2 août 1999 à Montbel, dans le Midi, lieu natal de sa femme Monique, enveloppé de son burnous, celui qu’il portait pendant les soirées hivernales parisiennes, loin de sa terre ancestrale, l’Algérie.

Salut cher ami,

Savez vous pourquoi Daniel Timsit a du quitté l'Algérie?

Merci d'avance,

Abraham

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Abraham2210
Salut cher ami,

Savez vous pourquoi Daniel Timsit a du quitté l'Algérie?

Merci d'avance,

Abraham

Je ne connais pas les raisons exactes de son départ d'Algérie mais je suppose qu'il a dû trouver de meilleures opportunités à Paris et qui ne le ferait pas à sa place surtout que Paris est la ville des lumières? Et toi Abraham tu ne peux pas nous livrer tes impressions sur son départ mais sans arières pensées.

Au fait Abraham! Les juifs actuellement Algériens, très peu en nombre, ont acquis la nationalité Algérienne par le combat National pour l Indépendance .Ils avaient été faits "francais" par le décrét Cremieux . Ceux qui sont partis d Algérie, sont francais . Mais ceux qui sont restés, sont 100% Algériens pur jus et font l'objet d'une grande considération surtout au sein de l'intelligensia libérale algérienne.

Le juif Algérien, qui s'est inscrit dans le mouvement national, du fait des idéaux de Novembre, il est forcément anti colonialiste et surtout anti- sioniste.

Salut Abderezak,

Merci de votre apport d'information à ce sujet.

Je n'arrive encore pas à comprendre pourquoi des Juifs qui avaient pour mission de combattre les militaires Français, de fabriquer et de poser des bombes pour tuer des Français innocents, soient partis en France, leur ennemie mortelle.
Corrigez si c'est faux, svp, mais au temps de Boumédiène, la politique algérienne anti-sioniste était de détruire Israël. Et ces Juifs en faisaient donc partie.

Assumant qu'ils soient retournés en France (comme Alleg et Timsit) à cause des Islamistes Intégristes, qui ne les voulaient surement pas autour, il aurait été possible que ces Juifs Algériens "anti sionistes", auraient pu demander asile en Israël, si la France ne leur avait pas accordé d'entrée....

Et celà serait le comble de cette farce!

Bien à vous,

Abraham

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Abraham2210
Je n'arrive encore pas à comprendre pourquoi des Juifs qui avaient pour mission de combattre les militaires Français, de fabriquer et de poser des bombes pour tuer des Français innocents, soient partis en France, leur ennemie mortelle.
Corrigez si c'est faux, svp, mais au temps de Boumédiène, la politique algérienne anti-sioniste était de détruire Israël. Et ces Juifs en faisaient donc partie.

De l'epoque de Boumediene (1965-1978) tous les pays arabes etaient en guerre contre Israel soit directement ou indirectement. Etre citoyen d'un pays ne veut nullement dire que l'on approuve sa politique extérieure. Il y a bien eu des centaines de milliers de citoyens de l'ex Union soviétique qui avaient emigré en Israel, l'URSS etait bien aux côtés des arabes lors des guerres qu'il avaient livrées à Israel. Cela faisait -il de ces juifs des citoyens qui approuvaient le soutien de leur pays aux théses arabes.

Bien sûr il y a bien eu des juifs algériens qui soutenaient le combat des palestiniens (surtout Myriam Benhaim) et qui avaient combattu les armes à la main le colonialisme (non les français) mais s'ils sont partis par la suite en France, cela reléve de choix individuels. Cela est tout à fait normal que l'on cherche de meilleures perspectives mais il y a une chose dont je suis sûr c'est qu'ils ne seraient jamais partis en Israel. D'abord ils étaient pratiquement tous des communistes qui ont combattu toutes les formes d'oppression et Israel serait la dernière destination à laquelle ils penseraient

Abraham on ne pert jamais la nationalite francaise si on a eu le statut civil de droit commun sauf si on le demande expressement
donc pas mal de ces "cocus" communistes qui croyaient pouvoir rester en Algerie et y jouer un role furent bien contents de venir au consulat
d Alger ou D Oran reprendre un passeport Francais sans aucune honte
et ils nurent pas droit a la double nationalite dont la france a arose genereusement les "beurs" nes en France qui n"ont meme pas connu l"Algerie

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Daniel
ils nurent pas droit a la double nationalite dont la france a arose genereusement les "beurs" nes en France qui n"ont meme pas connu l"Algerie

La France a aussi bien "arrosé" auparavant d'autres peuples de cette "précieuse" nationalité.