OK, Haja!Je t'ai recopié les deux articles.Ils datent du 24 mai 2005
LES JUIFS D’ALGERIE ET LA RECONCILIATION NATIONALE
La «NostAlgérie», Bouteflika et le grand pardon
Les Pieds-noirs juifs l’appellent «la NostAlgérie». L’attachement de la communauté sépharade algérienne au pays trouve son prolongement dans la souplesse actuelle des autorités algériennes, à favoriser, tacitement, la reconstitution des liens. Même si la polémique sur l’affaire des indemnisations a suscité la colère des intellectuels sépharades.
Intervenant à la rencontre des juifs de Constantine, organisée en avril dernier à Jérusalem, l’historien Benjamain Stora a indiqué au «Quotidien d’Oran», suite à la publication d’une information évoquant la volonté de certaines organisations juives algériennes de réclamer 144 millions de dollars d’indemnités que: «j’ai effectivement participé à ce colloque (près de 2.000 personnes y ont assisté), où sont intervenus une dizaine de spécialistes de l’histoire contemporaine du judaïsme maghrébin (comme Richard Ayoun ou Raphaël DraI), et des témoins de l’époque coloniale (rabbins de Constantine, responsables du consistoire ou des scouts). J’ai prononcé une communication sur «Les juifs d’Algérie et la guerre d’indépendance algérienne». Il n’a jamais été question, pendant ces deux jours, de cette histoire délirante de compensation de 144 millions de dollars».
La polémique qui a enflé, suite à l’amalgame entre cette rencontre et l’indemnisation revendiquée par des organisations en Israël, n’est pas nouvelle. L’histoire récente de l’Algérie avec les organisations pieds-noirs ou juives algériennes est entachée de quiproquos et de malentendus politiques qui semblent actuellement se résorber.
Ainsi, la visite spectaculaire de 130 juifs natifs de Tlemcen, reçus en grande pompe par l’ancien président Ahmed Ben Bella, pivot de la stratégie du président Bouteflika dans sa campagne en faveur de la réconciliation nationale; après avoir restauré le tombeau du rabbin Enkaoua sur lequel les participants iront, jeudi, en pèlerinage, indique que le seuil psychologique d’une «réconciliation» entre musulmans et juifs algériens est dorénavant possible.
Cette nouvelle version du «Grand Pardon» butte essentiellement sur la réaction des Algériens qui associent intimement juifs à Israéliens.
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.................C'est de ce passage que je fais allusion...........Hocine............
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Pour preuve cette interrogation d’un internaute algérien qui, dans un forum de discussions communautaire juif, demande aux sépharades de «rendre des comptes aux Algériens». La réponse d’Abraham, pseudonyme d’un juif sépharade, témoigne du malaise existant entre les deux communautés: «c’est quoi ces comptes à rendre et à qui, svp? On est parti avec rien, comme des voleurs du pays où l’on a vécu depuis toujours même avant l’arrivée des Arabes».
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..............................sic....................et suite.....................................................
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Un échange qui en dit long sur le chemin à parcourir pour enterrer les équivoques. Mais les signaux apparus ces derniers temps, au-delà de la position diplomatique de principe sur le Proche-Orient, laissent entrevoir une relance d’un processus de réconciliation. En 1999, lorsque le président Bouteflika demanda par deux fois, en serrant la main d’Ehud Barak: «êtes vous pour la paix?», à l’annulation tapageuse d’un retour du chanteur Enrico Macias à Constantine, en passant par les rencontres discrètes lors de forums internationaux avec Shimon Pères ou Moshe Katsav, lors des funérailles du Pape Jean Paul II, sont autant d’indices auxquels s’accrochent les partisans d’une normalisation avec Israël.
Certains observateurs pronostiquent même que si le Maroc a l’intention de rouvrir le bureau d’intérêt israélien à Rabat, que la Mauritanie accueille le ministre israélien des Affaires étrangères, Shlomo Ben Ami, et que la Tunisie se prépare à recevoir Ariel Sharon, en novembre prochain, cela ne se serait pas fait sans l’approbation implicite du président Bouteflika surtout qu’il est attaché à la construction d’une UMA pacifiée de ses rancoeurs et tourné vers l’avenir.
Mais pour ce faire, le baromètre demeure indéniablement le traitement qu’on réserve aux Pieds-noirs juifs de retour en Algérie. Une cohorte impressionnante de Pieds-noirs a déjà visité Oran, Béjaïa, Alger et maintenant Tlemcen dans un esprit de retrouvailles, toléré par le gouvernement algérien. Déjà, par le passé, des personnalités éminentes de la communauté juive algérienne, telles que Elie Chouraqui venait en séjour privé, mais jamais les juifs d’Algérie ne sont venus en si grand nombre. Longtemps réfractaire à l’idée d’une interprétation de son geste par le lobby islamo-conservateur, mobilisé contre les tentatives de normalisation, le président Bouteflika avait souligné, récemment, qu’il encourageait: «tous ceux qui ont des attaches avec l’Algérie à y revenir, quelle que soit leur confession».
Mounir B.
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VOICI LE DEUXIEME ARTICLE
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130 PIEDS-NOIRS DE CONFESSION JUIVE A TLEMCEN
Un retour, des souvenirs et beaucoup d’émotion
Les 130 pieds-noirs de confession juive sont, comme prévu, arrivés dimanche soir dans une ambiance euphorique à Tlemcen, leur ville d’origine, pour un pèlerinage inédit par son envergure depuis l’indépendance.
A leur arrivée sur le tarmac de l’aéroport, les voyageurs, dont c’est pour l’immense majorité un premier retour, ont été accueillis par le maire de la commune qui leur a souhaité à chacun la bienvenue.
Une rencontre impromptue a eu lieu dans le hall de l’hôtel Zianides entre l’ancien président algérien, M.Ahmed Ben Bella, en visite dans la ville, et André Charbit, le président de l’association La Fraternelle qui organise le voyage. «Soyez les bienvenus du fond du coeur», a dit M. Ben Bella.
Les touristes ont pu visiter hier le plateau de Lalla Setti, les ruines de Mansourah, le site des Petits Perdreaux et le musée de Tlemcen, entre autres. Une visite au centre-ville a permis également aux visiteurs de faire une halte à la synagogue.
Il s’agit là de la plus forte délégation depuis que cette communauté a commencé à se rendre à Tlemcen, il y a plus de 38 ans. C’est au début de 1967 que les pieds-noirs français de confession juive ont commencé à se rendre à Tlemcen pour un pèlerinage au tombeau du Rab Ephraïm Enkaoua, inhumé dans le cimetière juif de Tlemcen.
Aujourd’hui, les traces de la présence de la communauté juive sont toujours présentes. Le quartier où cette communauté était concentrée est souvent appelé, comme ce fut le cas dans le passé, «Derb Lihoud». Située dans un jardin, une pierre tumulaire indique le tombeau où est inhumé le Rab, ses fils et les autres membres de sa famille. Au fond, la cour où le Rab pratiquait ses ablutions, aménagée en fontaine pour les pèlerins qui jettent des pièces de monnaie en formulant des voeux. Outre son caractère religieux, ce voyage vise également, selon les propos recueillis auprès des membres de la délégation, à jeter les passerelles d’amitié et à rapprocher davantage les deux peuples algérien et français.
Pour rappel, plusieurs groupes de pieds-noirs, de confession aussi bien juive que chrétienne, ont visité l’Algérie durant les deux dernières années. Des visites qui traduisent le réchauffement des relations amicales entre l’Algérie et la France. Encadrés par des agences de voyage locales, ces touristes effectuent souvent, à leur demande, des virées vers des villes de l’intérieur du pays, dont Tlemcen. L’objectif recherché étant de retourner sur les traces du passé: retrouver ses souvenirs d’enfance, le lieu où l’on a grandi ou encore se recueillir sur la tombe des membres de sa famille.
Hier encore, l’excitation était à son comble parmi les visiteurs. «C’était mon lycée !». «Regarde, j’habitais là !». C’est ainsi que s’exclamaient les voyageurs, applaudissant quand ils reconnaissaient un endroit, souvent émus aux larmes. «Je suis très émue de cet accueil chaleureux», a confié à l’AFP Georgette Bettan, l’une des 130 pèlerins, à son arrivée à l’hôtel des Zianides.
Deux temps forts marqueront ce voyage de cinq jours: une rencontre prévue aujourd’hui avec les habitants des domiciles où résidaient les pieds-noirs à l’époque, et jeudi, le pèlerinage collectif appelé «Heiloula» sur le tombeau du Rab Ephraïm Enkaoua.
Né à Tolède en 1359, le Rab est arrivé à Tlemcen en 1391, fuyant l’intolérance qui avait accompagné la Reconquista espagnole. La tradition juive maghrébine, qui lui attribue des pouvoirs surnaturels, rapporte que le Sultan de Tlemcen, dont il a réussi à guérir la fille malade, l’autorisa ainsi que ses coreligionnaires à s’établir non loin du palais du Mechouar et à y édifier une synagogue. Selon le président de La Fraternelle, André Charbit, les liens entre les communautés juive et musulmane ont toujours été marqués par un climat de «fraternité», éloigné de toute «politisation», ce qui a permis la concrétisation d’un tel voyage.
B. H.