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Souvenirs de Pourim

Envoyé par mamandè 
Souvenirs de Pourim
03 mars 2008, 09:51
A l'époque de Pourim, ma grand'mère retrouvait ses soeurs tous les après-midis pour confectionner ensemble les gâteaux puis chacune repartait avec sa part, et, traditionnellement, lors de l'échange des gâteaux, revenaient les mêmes remarques:"oh, tu les as bien réussis cette année tes cigares, ma soeur" (syntaxe typique!) ou encore:"tss (bruit de langue caractéristique), non, cette année, elle les a faits trop gros,ses makrodes, ma soeur R.", ou: "oh, ma soeur E., ils sont trop cuits tes bestels cette année!",et c'était devenu un rituel affectueux de critiquer ainsi mutuellement leurs productions communes, c'étaient pourtant les mêmes gâteaux, mais....

Plus tard, les soeurs se sont retrouvées rapatriées dans différentes villes de la banlieue parisienne et, la première année, ma tante R. qui avait commencé à faire ses gâteaux de Pourim toute seule a soudain réagi vigoureusement, a emballé la pâte déjà faite dans un torchon, et a pris son train de banlieue, sa marmite bien calée dans son couffin pour terminer avec ses soeurs les fameux gâteaux;
Elle qui n'avait jamais pris le train seule de sa vie avait trouvé le courage d'affronter les dangers(!) du trajet pour maintenir la tradition familiale!

C'est ça, pour moi, les souvenirs des gâteaux de Pourim, et maintenant, chaque fois que je les fais, il me semble entendre ma grand'mère et ses soeurs, réunies là-haut, qui se penchent sur mes gâteaux et commentent: "tu vois, E., elle les a bien réussis, cette année, les gâteaux, la petite, elle est "sèdgiè"...
Re: Souvenirs de Pourim
04 mars 2008, 23:05
c'est tres emouvant et touchant c'est pour ça qu'il faut garder tous ces bons souvenirs au fond de son coeur et essayer de perpetuer les traditions une maniere de nous rattacher a nos ancetres et leur rendre hommage.dalila
Re: Souvenirs de Pourim
27 mars 2008, 16:59
Super je viens d'apprendre que vous faisiez du Makroud( en plus dit à la façon constantinoise en tout cas de l'Est algérien) à Pourim
Re: Souvenirs de Pourim
06 octobre 2008, 05:40
Bonjour,
Je lis aujourd'hui votre message qui d'abord m'a ému, et ensuite m'a incité à vous adresser celui-ci; ma mère, à Sétif faisait à l'approche des fètes de kippour, une confiture à nulle autre pareille la seule, l'unique, enfin la meilleure du Monde tellement elle était bonne; une confiture toute en parfums, en douceur, en saveurs; la confiture, mais oui j'y viens, la confiture d'ORANGES ENTIERES ! non jamais vous ne mangerez une merveille pareille, elles ont essayé, les cousines, les tantes, elles n'y sont pas arrivées.
Alors si une Mère, une Tante ou une Cousine voulait me faire revivre cette plénitude de mon enfance, je l'embrasserait comme je le ferais pour ma mère.

Bien à vous, Daniel.
Re: Souvenirs de Pourim
07 octobre 2008, 11:30
j'ai demandé à Mamie bleue je suis sure qu'elle va venir te donner la recette

Corine
Re: Souvenirs de Pourim
09 octobre 2008, 11:44
et voilà je t'avais dis Daniel que tu l'aurais ta recette, transmise par Mamie bleue, va y régales toi

Corine

1KG belles oranges à belles peaux et juteuses
1 kg de sucre poudre - jus 1/2 citron
rappez avec un économe très lègerement le zeste que vous jettez. laissez les oranges toute une nuit dans un récipient d'eau froidequi recouvre les oranges , le lendemain changer l'eau laisser encore 5 à 6h. ensuite dans une bassine metal ou mieux cuivre , mettre dans le fond le sucre puis le jus de citron, coupez les oranges en tranche épaisse (jetez le debut et la fin des tranches), mettre ces tranches bien arrangée sur le sucre couvrir et laisser reposer quelques heures afin que le jus des oranges mouille le sucre. Une fois que le jus a bien absorbé le sucre , retirer le couvercle et mettre la bassine (ou marmitte) à petit feu , laisser mijoter jusqu'à ce que le sucre fonde et que cela devienne transparent à ce moment mettre a grand feu et laissez cuire en remuant sans toucher les cranches afin que celà ne brule pas et dès que c'est à point prendre un peu de jus et s'il colle légerement entre les doigts c'est bon eteindre le feu ; laisser tiedir , mettre les tranches d'oranges dans une grande assiette ou coupe, elles sont belles et transparentes, verser le jus par dessus!!!! regalez-vous!!!! trop recettes que je fais souvent pour pessah!!!!! bonne fetes à vous mamies bleue
Re: Souvenirs de Pourim
21 décembre 2008, 14:46
C'est beau...
Bonsoir, je suis nouvelle, c'est la première fois que je m'enregistre sur ce forum, mais j'y suis souvent venue...
Je lis "Souvenirs de Pourim" et je vous livre ce que j'ai écrit cette année, pour Kippour, ça s'appelle... :

Souvenirs de Kippour


Adolescente, j'habitais une région de mer et de soleil où la lumière transparente du mois de septembre prolongeait la chaleur de l'été, en l'adoucissant. Les émois et les préparatifs de la rentrée des classes et du Conservatoire m'étaient prétexte à de longues après-midi à flâner dans les rues et les boutiques du centre-ville, où je devais coûte que coûte dénicher les sandales et les dos-nus que je porterais ces jours-là.
Une fois franchi le cap de la rentrée des classes et des retrouvailles, je me projetais lors de ces promenades solitaires dans les préparatifs des fêtes de Rosh Hashana et de Yom Kippour. Les préparatifs ai-je dit ? Ils n'étaient en aucune manière culinaires, nous étions toujours invités chez l’une de mes tantes.
Non, il me fallait tout simplement, mais absolument, pour ces deux jours de fête, les deux plus jolies tenues et chaussures qui se pussent trouver !

J’avais acquis le droit de jeûner et donc de ne pas aller en cours le jour de Kippour. Mais l'atmosphère grave et les bruits étouffés de la maison ne m'incitaient pas à tenir compagnie à mon père, qui lisait toute la journée dans sa chambre, ni à ma mère, qui à la cuisine, un lieu de perdition ce jour-là, préparait le dessert et les gâteaux que nous apporterions le soir chez mes cousins. Bien sûr, elle maintenait la porte de la cuisine fermée, ne nous parvenaient que les bruits de vaisselle entrechoquée, pas les odeurs de gâteau...

Je ne pouvais pas non plus jouer de piano et je pris l'habitude de m'échapper ce jour-là, hors de la maison.
Je prenais le bus, à jeun, la bouche sèche et collante, l'esprit léger et je m'en allais baguenauder en ville...
Je connaissais par cœur toutes les vitrines de toutes les rues de la ville !

Je me souviens qu'un de ces matins de Kippour, je décidai d'aller acheter une paire de ballerines assorties à la tenue que je devais étrenner le soir. Les seules qui convenaient, je les avais repérées quelques jours plus tôt dans une boutique qui venait d’ouvrir, qui jouxtait une grande librairie.
Angoissée à l’idée de ne plus trouver ma pointure, je dévalais la rue d'Alger en direction du port, tout en dévisageant les badauds attablés aux terrasses des cafés. Ils ne se doutaient même pas que c’était Kippour ! Lorsque j'arrivai devant la boutique, un écriteau "Fermeture exceptionnelle ce jour - Merci pour votre compréhension" barrait la vitrine éteinte. J’étais suffoquée, désespérée, en colère...

Je n'avais pourtant pas à l'esprit l'image de ces dames vêtues de soie crissante et de parfum moelleux à l'office de Neïla : je n'assistais pas à l'office de Neïla, du moins pas à cette époque.
C’était moi qui voulais être habillée de neuf pour Rosh Hashana et Kippour, sans doute ma manière à moi de vivre ces jours redoutables...

Parmi les souvenirs des jours de Kippour qui ont rythmé notre vie à tous, comme vous peut-être, je garde vivaces en mémoire la douleur sourde et l’angoisse qui nous étreignaient le soir de Kippour 1973 et le sentiment d'impuissance et de révolte qui nous avait tous envahis, jeunes et anciens, autour de la table...

Nous étions réellement des Juifs de Kippour, même si à cette époque, j'ignorais le sens et les sous-entendus de cette expression, mais aussi bien sûr de Rosh Hashana et de Pessah...Ma fréquentation de la synagogue se limitait aux cérémonies de mariage et de bar mitsva -les brit mila avaient toujours lieu à la maison- auxquelles j'étais invitée, mais pour rien au monde, je n'aurais manqué de participer à un soir de fête de Rosh Hashana, Kippour ou Pessah, entourée de toute ma famille.

Et je reconnais aujourd’hui, même si ce passé est désormais révolu ou en train de s’éloigner, que les nappes blanches brodées, les verres de cristal taillé, le plateau d'argent de Pessah qui dessinait l'ovale de l’immense table en passant doucement au-dessus de nos têtes, et le guéridon du hall d'entrée où ma tante déposait à notre intention, juste avant la fin du jeûne les soirs de Kippour, la carafe d’eau fraîche, la cafetière fumante, le thé à la menthe, la citronnade glacée et les petites brioches dorées aux raisins secs et aux amandes de ma grand-mère, « pour casser le jeûne », ont longtemps constitué le cadre essentiel de ma pratique et de mon appartenance religieuses.

Shana tova umetukah, belle et douce année à tous !
Re: Souvenirs de Pourim
21 décembre 2008, 23:51
Bonjour,
bonne fin d'année à vous, dans le sud de la France l'on souhaite : Bon bout d'An, j'ajouterais : Chana tovah.
Bien à vous, amitiés, Daniel
Re: Souvenirs de Pourim
05 mars 2009, 09:14
EN CETTE VEILLE DE POURIM J'AI JUGE BON DE REPONDRE A TON MESSAGE AFIN QUE NOUS PUISSIONS A NOUVEAU NOUS SOUVENIR DE NOTRE POURIM EN ALGERIE COMME TU L'AS SI BIEN DECRIT....
HAG POURIM SAMEAH
Re: Souvenirs de Pourim
23 août 2009, 17:45
Quote
mamandè
A l'époque de Pourim, ma grand'mère retrouvait ses soeurs tous les après-midis pour confectionner ensemble les gâteaux puis chacune repartait avec sa part, et, traditionnellement, lors de l'échange des gâteaux, revenaient les mêmes remarques:"oh, tu les as bien réussis cette année tes cigares, ma soeur" (syntaxe typique!) ou encore:"tss (bruit de langue caractéristique), non, cette année, elle les a faits trop gros,ses makrodes, ma soeur R.", ou: "oh, ma soeur E., ils sont trop cuits tes bestels cette année!",et c'était devenu un rituel affectueux de critiquer ainsi mutuellement leurs productions communes, c'étaient pourtant les mêmes gâteaux, mais....

Plus tard, les soeurs se sont retrouvées rapatriées dans différentes villes de la banlieue parisienne et, la première année, ma tante R. qui avait commencé à faire ses gâteaux de Pourim toute seule a soudain réagi vigoureusement, a emballé la pâte déjà faite dans un torchon, et a pris son train de banlieue, sa marmite bien calée dans son couffin pour terminer avec ses soeurs les fameux gâteaux;
Elle qui n'avait jamais pris le train seule de sa vie avait trouvé le courage d'affronter les dangers(!) du trajet pour maintenir la tradition familiale!

C'est ça, pour moi, les souvenirs des gâteaux de Pourim, et maintenant, chaque fois que je les fais, il me semble entendre ma grand'mère et ses soeurs, réunies là-haut, qui se penchent sur mes gâteaux et commentent: "tu vois, E., elle les a bien réussis, cette année, les gâteaux, la petite, elle est "sèdgiè"...
votre histoire me fait venir les larmes aux yeuxen effet vous etes sadjiya, mois je suis de region parisienne, entre Versailles et Rambouillet à l'a prochain si D...le veut gPk
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