Les derniers jours d’Alger-en-France Par le Pr Albert Bensoussan
bonjour tout le monde
j'ai lu ce passage mais je mets le lien car il y a plein de textes sur chez nous
[www.terredisrael.com]
Voilà en route cette nouvelle diaspora peuplant telle île du Rhône ou tel îlot de Sarcelles, cette errance d’une mosaïque de peuples et de races sur le sol métropolitain, ces gens qui seront alors montrés du doigt et désignés comme différents, à cause de l’accent, la faconde, le folklore de synthèse, couscous-merguez, se constituant peu à peu en groupe homogène ou en peuple, en oubliant les cloisonnements, les rivalités de clan, de douar, de quartier, les affrontements d’une longue histoire. Oran pardonne à Alger ses airs supérieurs, et Constantine – à cause du pont suspendu – consent à rabattre de sa morgue. Les gens du Sud cessent désormais d’être des Mozabites. Et la France applaudit, en chantant la naissance d’une nouvelle nation qui inonde ses provinces de sève ardente et féconde. Et puis, et puis tout est inscrit dans l’Histoire et dans le Petit Larousse et Enrico Macias – qui est autant Gaston Ghrenassia de Constantine que Patrick Bruel est Maurice Benguigui le Tlemcénien – n’en finit pas de chanter comme elles sont jolies les filles de not’ pays… Bon, mais la plage effacée, il convient désormais de tourner la page.
Albert Bensoussan