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Les traces Juives en Kabylie…

Envoyé par Bensamy 
Les traces Juives en Kabylie…
03 juillet 2011, 05:20
Bonjour, Shalom, Salam,

Voici un excellent documentaire écrit par le blog Kabyle Mag :

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Traces juives en Kabylie – Partie 1

– 12/03/2011




Est-ce que la communauté juive a été présente en Kabylie ? Est-ce que le souvenir a disparu des mémoires ?
La présence judéo-berbère a surtout été située dans confins Marocains ou bien dans le Sahara (Mzab, Gourara – cf. les travaux du chercheur Haïm Zafrani)…
Pourtant des survivances de cette présence en Kabylie sont encore là, au-travers de noms de villages, où des noms de familles.


Il y a quelques mois, je parcourais les étagères d’une grande bibliothèque parisienne, à la recherche du passé, à la recherche de tout et de rien.
Sûrement que ça vous est déjà arrivé, de vous laisser entraîner par la spirale de l’inattendu.
Je cherchais ce fameux passé, qui pourrait enfin mieux me faire comprendre ce présent chaotique, douloureux d’exilée et surtout ténébreux car en manque de clairvoyance historique.
En général dans ces lieux de silence, de mots et d’encre, sont consignés et conservés de nombreux textes, archives de toutes de sortes.
La mémoire des peuples.

De l’importance de se souvenir

D’ailleurs lors d’invasions, de révoltes destructrices des peuples, ce sont souvent les livres, les bibliothèques voir les musées, qui sont détruits en premiers.
La meilleur façon d’asservir le nouveau peuple fraîchement conquis, c’est de lui effacer tous ses repères passeïstes, sa culture, ses arts, ses sciences, ses modes de vie, son intellectualisme, en faisant flamboyer des autodafés à la démesure de l’égo du conquérant.
Un exemple flagrant : La destruction de la bibliothèque d’Alexandrie (ville où la communauté juive était très présente) en 642 après J.-C. par Omar ibn al Khattab, ami de Mahommet de la tribu des Banu Ad.
Vous allez me dire que c’est une vieille histoire, oui… mais pas tant que cela, car je suis intimement persuadée que les pertes de cette bibliothèque se font encore ressentir aujourd’hui.
Une bibliothèque qui flambe c’est le deuil des esprits.
Bon, je sais, ça fait un peu trop idéaliste ce type de phrase… Mais vous et moi, lorsqu’on nous parle d’une découverte historique, d’un fragment de pierre gravée avec un alphabet ancien, lié de façon lointaine (ou pas) à notre culture… et bien notre attention se démultiplie.
On veut savoir, car un inconscient veut recouvrir la vue.
On veut connaître et surtout on veux en parler autour de soi (à sa famille, amis). On veux recréer la connexion du passé au présent, qui a été rompue.
On veut pouvoir dire : “Je viens de là !”.



Voici ce que Ibn Khaldoun disait au sujet de la bibliothèque d’Alexandrie après sa destruction :

« Que sont devenues les sciences des Perses dont les écrits, à l’époque de la conquête, furent anéantis par ordre d’Omar ?
Où sont les sciences des Chaldéens, des Assyriens, des habitants de Babylone ? (…)
Où sont les sciences qui, plus anciennement, ont régné chez les Coptes ?
Il est une seule nation, celle des Grecs, dont nous possédons exclusivement les productions scientifiques, et cela grâce aux soins que prit El-Mamoun de faire traduire ces ouvrages. (…)
Les musulmans, lors de la conquête de la Perse, trouvèrent dans ce pays, une quantité innombrable de livres et de recueils scientifiques et [leur général] Saad ibn Abi Oueccas demanda par écrit au khalife Omar ibn al-Khattab s’il lui serait permis de les distribuer aux vrais croyants avec le reste du butin. Omar lui répondit en ces termes : “Jette-les à l’eau ; s’ils renferment ce qui peut guider vers la vérité, nous tenons de Dieu ce qui nous y guide encore mieux ; s’ils renferment des tromperies, nous en serons débarrassés, grâce à Dieu !”
En conséquence de cet ordre, on jeta les livres à l’eau et dans le feu, et dès lors les sciences des Perses disparurent.”
In Prolégomènes – 3e partie


Fadhma At Mansur raconte…

Tout ceci pour vous dire, que je ce jour d’août 2010, le hasard (si le hasard existe), fit que je feuilletais un petit texte écrit par le professeur Salem Chaker, dans une compilation de recherches d’universitaires.
Le livre était rangé dans le rayon Ethnographie d’Afrique Centrale (allez comprendre) : Traces juives pour une exploration systématique.
Salem Chaker s’était posé la question s’il y avait une trace de la confession juive en Kabylie ?




Que disait-elle ?
“Quand j’étais à Ighil-Ali, la grand-mère de mon mari m’avait raconté qu’au début, il y avait des juifs, beaucoup de juifs au village, à Ighil-Ali.
Et que ces juifs… maintenant encore, il y a un rocher qu’on appelle le Rocher des Jacob, encore maintenant ! Et ce rocher, toujours, toujours, il ramasse les nuages et tous les corbeaux s’y rejoignent. Les jours de pluie, on voit les corbeaux voler autour de Azru n At-Yaequb, le Rocher des Jacob. (…)
Le vendredi… ils préparaient leur repas du samedi, ils avaient de grands chaudrons qu’ils remplissaient de sauce et ils y coupaient un agneaux entier, pour le shabat du lendemain.
Et encore maintenant, dans le village d’Ighil-Ali, il y a le quartier juif, At-Musa, Les Moïse; et dans ce village, dans cette portion du village, il y a les Moïse et les Jacob; At Jeuda (=Yehuda) et les Moise (At Musa).
Et après des centaines d’années, le fond du peuple est toujours là.
Ces gens là, de père en fils, sont toujours restés des marchands, et pas des cultivateurs (…).
Et le village existe toujours, et les descendants de ces Joad sont encore là, et ces Moïse, At Musa…
Il y a des villages entiers qu’on appelle At-Jeuda, le village des Joad, des villages entiers; même dans mon quartier à moi, dans mon village, il y a des Joad, At-Jeuda…
C’est bien vieux tout ça, c’était au début, au début du monde…
A l’époque il n’y avait pas le Canal de Suez; on passait à pied par l’isthme; on passait de l’Asie en Afrique à pied… Ils sont venus à l’aveuglette… Ils sont venus à pied… “


Les événements qui sont rapportés ici remontent à l’enfance de la grand-mère du mari de Fadhma… On peut situer ces événement au tout début du XIXe siècle.

A suivre

Rozala


Bibliographie
-Présence juive au Magrehb – avec le texte Traces juives en Kabylie : pour une exploration systématique
de Salem Chaker professeur et chercheur à l’Inalco
-Histoire de ma vie de Fadhma At Mansur
-Oeuvres Complètes de Flavius Josephe


Source : Kabylemag.com - Le 12 Mars 2011

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Lien => : [kabylemag.com]
Re: Les traces Juives en Kabylie…
03 juillet 2011, 05:27
Suite…

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Traces juives en Kabylie – Partie 2

– 16/03/2011




Est-ce que la communauté juive a été présente en Kabylie ?
Est-ce que le souvenir a disparu des mémoires ?
La présence judéo-berbère a surtout été située dans confins Marocains ou bien dans le Sahara (Mzab, Gourara – cf. les travaux du chercheur Haïm Zafrani)…
Pourtant des survivances de cette présence en Kabylie sont encore là, au-travers de noms de villages, où des noms de familles. Deuxième partie…


Je suis entrée en Kabylie comme certain entre dans les ordres, cela a débuté par une histoire d’amour.
Je suis entrée en berberie comme certain entre en confrérie, cela a débuté avec le souvenir du passé.

Je suis entrée dans les montagnes du Djurdjura, tout en essayant de retrouver la mémoire de mes ancêtres.
J’ai tournée le dos à la France, pour regarder vers la Méditerranée… vers une langue de terre au nom fabriqué et regroupant de forces toutes les identités culturelles : Algérie.

Oui, ce mois d’août 2010, je l’ai passé dans les rayonnages des bibliothèques, archives, à lire encore et encore… pour me sentir proche de mon amour perdu, et pour savoir d’où venait ce sentiment douloureux d’exilée.

Cet amour venait de là-bas, d’un endroit où les montagnes sont encore plus hautes que le rocher de Fadhma Aït Mansour… Plus hautes que le Rocher de la région de ma mère où les ponts se suspendant au temps… la Kabylie.
Je suis entrée en Kabylie par amour, et en terre de reconnaissance.

Alors, lorsque j’ai lu ce texte de recherches écrit par Salem Chaker, j’ai commencé à trouver des réponses (infimes réponses)… pourquoi dans ma famille certaines personnes portent le nom d’Izri, pourquoi parfois j’utilise des mots kabyles sans le savoir… pourquoi lorsque j’étais petite on m’habillait avec des foutas…

Forcément, nous avons dû passer en Kabylie. Combien de temps ? Quelques jours ? Quelques mois ? Des années ?



La légende de Mimoun :

Salem Chaker poursuit son texte de recherches en repartant d’une légende, celle de Taourit-Mimoun.
Pour cela, il s’est basé sur le livre du Père Henri Genevois Monographie villageoise (1).
Cette légende est connue depuis le XIXe siècle (2).

Les At-Yanni était l’une des tribus les plus fortes, depuis la nuit des temps.
Puis une épidémie de peste vint à décimer tout leurs villages, surtout Taourirt.
Les morts étaient alors plus nombreux que les vivants…

Un jour (comme toutes les histoires au monde, elles commencent par “un jour”), un homme sur un mulet rencontra un homme barbu et pieds nus.
Ils se parlèrent.
L’homme au mulet demanda :
-”Où vas-tu ainsi ?”
L’homme à la barbe lui répondit :
-”Descends de ton mulet, je vais à Taourirt”.
L’homme des At-Yenni rétorqua
-”Comment t’appelles-tu pour que je puisse te prêter mon mulet ?”
-”Je suis un étranger. Mon nom est Mimoun”
-”C’est un nom juif. Tu es donc juif ?”
-”Et toi ? Quel est ton nom ?”
-”Qaci, et je suis musulman.”
-”Qaci est le nom des suppôts de Satan, pas d’un homme de bien.”
L’homme des At-Yenni, descendi de son mulet et fit monter l’étranger, l’emmena chez lui, et lui offrit l’hospitalité la nuit tombée.
Au milieu de la nuit, l’étranger se leva et dit à Qaci :
“Qaci, la peste est finie, mais Taourirt est à Mimoun, souviens-t-en.”

Depuis cette époque, le nom du village conserva ce nom Tawrirt at Mimoun (Tawrirt : la crête).

Rozala

(à suivre…)

(1) At-Yanni et Taguemount-Azouz. Le père Henri Genevois a fait partie des “Pères Blancs” d’Algérie qui ont créé et animé pendant une trentaine d’années (1946-1977) le fameux Fichier de documentation berbère, qui fut le support de nombreux documents bilingues et d’études sur la langue, la culture et la société berbères, principalement la Kabylie.
(2) Carrey – 1876


Source : Kabylemag.com - Le 16 Mars 2011

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Re: Les traces Juives en Kabylie…
03 juillet 2011, 05:35
Suite…

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Traces juives en Kabylie – Partie 3

– 26/03/2011




Est-ce que la communauté juive a été présente en Kabylie ? Est-ce que le souvenir a disparu des mémoires ?
La présence judéo-berbère a surtout été située dans confins Marocains ou bien dans le Sahara (Mzab, Gourara – voir les travaux du chercheur Haïm Zafrani)…
Pourtant des survivances de cette présence en Kabylie sont encore là, au-travers de noms de villages, où des noms de familles.
Troisième partie. (Première partic >Ici< – Deuxième partie >Là<winking smiley


La lecture du texte retrouvé de Salem Chaker arrive à sa fin… Et moi je ne veux pas… Je veux encore savoir.
Remettre en place les pièces du puzzle. Comprendre.
Étrange impression d’avoir comme un souvenir en tête, et qu’il ne veut pas remonter à la surface du présent. Une sorte de pathologie : “l’amnésie historique”.
Je ne sais pas si cela existe, mais de nombreux peuples, qui ont dû fuir leurs oppresseurs, qui ont dû s’exiler, sont touchés par le syndrome de “l’exil subit”, et ce… même après des centaines d’années.
Vous êtes ici, votre coeur est là-bas, vos croyance sont d’un ailleurs… vos pratiques et votre propre moral d’outres-horizons…
Jean Amrouche disait : “J’écris en français, et je pleure en kabyle”.
Entre assimilation dans le pays accueillant, et mal-être car incompréhension de dialogue et de façons de penser, la seule solution est de retrouver le chemin de nos aïeux.

Le chemin d’aujourd’hui nous mène au coeur de la tribu des At-Yanni (1)

Une tribu d’orfèvres, de bijoutiers, d’armuriers, de faux monnayeurs (dixit Salem Chaker), de façon traditionnelle.
Une tribu de la Kabylie du Djurdjura.

La technique de l’orfèvrerie kabyle, avec des émaux cloisonnés, a fait l’objet de plusieurs études (bibliographie en fin d’article).
Tous les historiens sont d’accords sur un point : l’origine andalouse et urbaine de cet art, avec une très lointaine source wisigothique.

En Kabylie cet art d’orfèvre se serait d’abord implanté à Bougie, vallée de la Soummam puis en Grande Kabylie.
L’art de cette bijouterie rurale berbère a été perpétré par les Andalous expulsés d’Espagne installés à Bougie, et sans doute par une grande partie de la communauté juive.

Par le décret de l’Alhambra du 31 mars 1492 des Rois Catholiques et sous l’impulsion de Torquemada, une grande partie de la communauté juive a été expulsée d’Espagne, ceci s’est fait dans un climat de rechristianisation intensive, fait de persécutions, de massacres pour tous ceux et celles qui refusaient le baptême chrétien notamment.
Ce tournant historique de 1492, dans la communauté juive a laissé, jusqu’à présent, de nombreuses séquelles.
Certains juifs ont dû continuer à pratiquer leur religion en secret (marranes), d’autres se sont fait massacrer, et d’autres ont dû quitter l’Espagne (2e diaspora) surtout vers le Nord de l’Europe, et l’Afrique du Nord notamment.




Les At-Yanni et les At-Abbas

Mais quelle est la relation entre les At-Yanni et les At-Abbas dont Fadhma At Mansur Amrouche nous a relaté la présence dans le premier volet de notre trilogie ? (lien >ICI<winking smiley

Les At-Abbas sont également des orfèvres de l’oued Sahel-Soummam, et sont en relation direct avec Bougie.
Lors de guerres entres principautés kabyles au XVIIe siècle (“Royaume” de Koukou, Bougie, Qala’a des Beni-Abbas), les At-Abbas ont dû émigrer de façon forcée ou volontaire vers Ighil-Ali (le village de Fadhma At Mansur).

Salem Chaker, à ce point de l’explication avance une première conclusion :


“Alors, ces deux témoignages permettent peut-être de boucler la boucle : des artisans juifs pourraient être à l’origine de la bijouterie des At-Yanni. Ces artisans ou familles juives seraient venus des At-Abbas, lieu d’implantation de la bijouterie et de populations juives, à partir du pôle de dissémination qu’à été la ville de Bougie, elle-même lieu d’accueil d’immigrants andalous et de techniques artisanales andalouses”.

Cette installation aux At-Yanni a été possible également par un second facteur… car il existait une présence juive bien antérieure.
Souvenez-vous la légende de Mimoun (2e partie de notre trilogie >ICI<winking smiley, qui nous emmène dans des temps bien plus anciens, au début du monde…

Puis Salem Chaker pose la question quand à l’origine du nom de “Yanni”… Il repart de la traduction berbère, qui n’est pas littérale, et qui approche seulement d’un verbe pan-berbère : “regarder/voir”.

Joseph Teghdi professeur à l’Inalco (2) a aidé Salem Chaker, dans ses recherches en apportant les informations relatives aux textes sacrés hébraïques :
Yannay (Ha Cohen) était un nom très courant à l’époque de la Mishna et Talmud (3).
Ce nom a été porté par des grands maîtres du Talmud de Jérusalem au IIIe siècle, disciple de Rabbi Yehuda ha-Nasi et Rabbi Hiyya.
Yanni = Yannay = hébreux
Yanni = Y-annay = berbère

Voici que se referme notre trilogie sur les quelques traces juives en Kabylie… des traces éparses… d’une présence réelle…

Rozala

(1) L’hypothèse d’une origine juive de At-Yanni, est largement répandue.
Salem Chaker pour étayer cette hypothèse rapporte les paroles d’une collègue, Melha Benbrahim, historienne et originaire d’une tribu voisine (At-Wasif) qui lui a rapporté plusieurs traditions explicites et indices d’une origine juive de certaines familles de la région.

(2) Inalco : Institut national des langues et civilisations orientales (Site : [www.inalco.fr])

(3) Mishna & Talmud = Textes et lois juives codifiés


Source : Kabylemag.com - Le 26 Mars 2011

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Lien => : [kabylemag.com]
Re: Les traces Juives en Kabylie…
03 octobre 2011, 05:54
S'il y a une région où les juifs etaient bien trés rares c'etait bien en Kabylie. Cet article sent la manipulation à plein nez, Cela me rappelle le temps quand les chrétiens du Liban courtisaient les juifs pour en faire de potentiels alliés dans leur guerre contre les musulmans et les palestiniens. Il est bien loin le temps où les phalangistes libanais creaient de toutes pieces des histoires supposées de leur origine juive. Certains amazighs du Maroc en font autant actuellement pour soutirer des dividences aux juifs et en faire leurs alliés dans la guerre qu'ils couvent. C'est un concept raciste et les juifs devraient se prémunire contre ces manipulations qui ne leur ont rapporté que des malheurs durant leur histoire.
Re: Les traces Juives en Kabylie…
04 octobre 2011, 14:36
Loin de rentrer dans des considérations berbéristes ou arabistes, pourquoi cette comparaison avec le Liban, qui n'a aucun rapport Abderezak?
Pourquoi vois tu des manipulations politiques là où il n'y en a point?

Pour revenir au sujet, enquêtant sur mes origines berbères, j'ai été fort surprise de découvrir des présences juives en Kabylie, présences bien plus importantes que je l'aurais imaginé jusqu'à certaines "découvertes" dans ma famille.
D'ailleurs je connais quelques Kabyles qui ont des origines judeo-berbères, islamisées de force. Drame de l'histoire. Peut être. Mais tenons nous aux faits: il y a bel et bien des Juifs en Kabylie et des Kabyles d'origine JUDEO-BERBERES.
D'ailleurs il y a eu aussi des Juifs Berbères dans les Aurès: pense à la Kahina, Dihya bint Tabet, reine judeo-berbère célèbre.
Merci Bensamy pour ce post qui me réjouis, comme tu l'imagines après ma petite découverte généalogique.
Re: Les traces Juives en Kabylie…
05 octobre 2011, 06:24
Il y avait très peu de Juifs en Kabylie. Si je me souviens bien , il y avait un très petit groupe (parfois appelés "les Moises"winking smiley qui ont par la suite quitté la region. A part à Bejaia , où il y avait une grand communauté juive sépharade urbaine implanté.

Mais @Yehudiadziria peut petre que vos ancêtres faisaient partis de ce groupe , dont certains auraient pu se convertir à l'Islam individuellement biensûr.
Re: Les traces Juives en Kabylie…
05 octobre 2011, 06:26
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Yihoudiyadziriya
D'ailleurs il y a eu aussi des Juifs Berbères dans les Aurès: pense à la Kahina, Dihya bint Tabet, reine judeo-berbère célèbre.
Merci Bensamy pour ce post qui me réjouis, comme tu l'imagines après ma petite découverte généalogique.

Kahena porte le nom de "devineresse" ou "pretresse" ce qui montre qu'elle était probablement païenne ou chretienne ou peut être les deux à mi-chemin. Son fis d'ailleurs s'appelait "Yunani" (le "byzantin"winking smiley.
Re: Les traces Juives en Kabylie…
16 octobre 2011, 03:48
Quote
Shir
Il y avait très peu de Juifs en Kabylie. Si je me souviens bien , il y avait un très petit groupe (parfois appelés "les Moises"winking smiley qui ont par la suite quitté la region. A part à Bejaia , où il y avait une grand communauté juive sépharade urbaine implanté.

Bonjour, Shalom, Salam, Azul,

Sur l'annuaire d'Algérie Télécom, j'ai vu pleins de personnes Algériennes et forcément de confessions Musulmanes qui portent le nom de famille :

- "Haïm" à Jijel
- "Benhaïm" ou "Benhaïmi" à Bejaïa
- "El Kaïm" ou "El Kaïmi" à Tamanrasset

Etc...

Ces villes Jijel, Bejaïa, Tamanrasset sont justement situés dans des régions à l'origine Berbère et ces noms sont purement Hébraïques à mon sens ! Je ne parle pas de ceux qui ont irrités des noms Arabes !

Je ne l'invente pas, il suffit de le constaté et de faire des recherches avec les livres, les documentaires, les articles, les témoignages de certains auteurs, etc...

La présence Juive à très peu existé qu'à votre époque (en Algérie Française), dans le sujet on évoque bien avant la présence Française, donc une histoire Berbère (et Kabyle) très ancienne qui date de 2000 ans !

Les Juifs Berbères représentaient sûrement une masse de la population bien plus importantes qu'à l'arrivée des Chrétiens (Vandales) et des Musulmans (Arabes) par la conversion forcé...

Au contraire, la présence Juive à belle et bien existé surtout dans ces régions Berbères en Algérie !

Si on va plus loin dans ces recherches, et bien il y aura des surprises pour les Algériens...
Re: Les traces Juives en Kabylie…
16 octobre 2011, 03:55
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Bensamy
Bonjour, Shalom, Salam,

Voici un excellent documentaire écrit par le blog Kabyle Mag :

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Traces juives en Kabylie – Partie 1

– 12/03/2011




Est-ce que la communauté juive a été présente en Kabylie ? Est-ce que le souvenir a disparu des mémoires ?
La présence judéo-berbère a surtout été située dans confins Marocains ou bien dans le Sahara (Mzab, Gourara – cf. les travaux du chercheur Haïm Zafrani)…
Pourtant des survivances de cette présence en Kabylie sont encore là, au-travers de noms de villages, où des noms de familles.


Il y a quelques mois, je parcourais les étagères d’une grande bibliothèque parisienne, à la recherche du passé, à la recherche de tout et de rien.
Sûrement que ça vous est déjà arrivé, de vous laisser entraîner par la spirale de l’inattendu.
Je cherchais ce fameux passé, qui pourrait enfin mieux me faire comprendre ce présent chaotique, douloureux d’exilée et surtout ténébreux car en manque de clairvoyance historique.
En général dans ces lieux de silence, de mots et d’encre, sont consignés et conservés de nombreux textes, archives de toutes de sortes.
La mémoire des peuples.

De l’importance de se souvenir

D’ailleurs lors d’invasions, de révoltes destructrices des peuples, ce sont souvent les livres, les bibliothèques voir les musées, qui sont détruits en premiers.
La meilleur façon d’asservir le nouveau peuple fraîchement conquis, c’est de lui effacer tous ses repères passeïstes, sa culture, ses arts, ses sciences, ses modes de vie, son intellectualisme, en faisant flamboyer des autodafés à la démesure de l’égo du conquérant.
Un exemple flagrant : La destruction de la bibliothèque d’Alexandrie (ville où la communauté juive était très présente) en 642 après J.-C. par Omar ibn al Khattab, ami de Mahommet de la tribu des Banu Ad.
Vous allez me dire que c’est une vieille histoire, oui… mais pas tant que cela, car je suis intimement persuadée que les pertes de cette bibliothèque se font encore ressentir aujourd’hui.
Une bibliothèque qui flambe c’est le deuil des esprits.
Bon, je sais, ça fait un peu trop idéaliste ce type de phrase… Mais vous et moi, lorsqu’on nous parle d’une découverte historique, d’un fragment de pierre gravée avec un alphabet ancien, lié de façon lointaine (ou pas) à notre culture… et bien notre attention se démultiplie.
On veut savoir, car un inconscient veut recouvrir la vue.
On veut connaître et surtout on veux en parler autour de soi (à sa famille, amis). On veux recréer la connexion du passé au présent, qui a été rompue.
On veut pouvoir dire : “Je viens de là !”.



Voici ce que Ibn Khaldoun disait au sujet de la bibliothèque d’Alexandrie après sa destruction :

« Que sont devenues les sciences des Perses dont les écrits, à l’époque de la conquête, furent anéantis par ordre d’Omar ?
Où sont les sciences des Chaldéens, des Assyriens, des habitants de Babylone ? (…)
Où sont les sciences qui, plus anciennement, ont régné chez les Coptes ?
Il est une seule nation, celle des Grecs, dont nous possédons exclusivement les productions scientifiques, et cela grâce aux soins que prit El-Mamoun de faire traduire ces ouvrages. (…)
Les musulmans, lors de la conquête de la Perse, trouvèrent dans ce pays, une quantité innombrable de livres et de recueils scientifiques et [leur général] Saad ibn Abi Oueccas demanda par écrit au khalife Omar ibn al-Khattab s’il lui serait permis de les distribuer aux vrais croyants avec le reste du butin. Omar lui répondit en ces termes : “Jette-les à l’eau ; s’ils renferment ce qui peut guider vers la vérité, nous tenons de Dieu ce qui nous y guide encore mieux ; s’ils renferment des tromperies, nous en serons débarrassés, grâce à Dieu !”
En conséquence de cet ordre, on jeta les livres à l’eau et dans le feu, et dès lors les sciences des Perses disparurent.”
In Prolégomènes – 3e partie


Fadhma At Mansur raconte…

Tout ceci pour vous dire, que je ce jour d’août 2010, le hasard (si le hasard existe), fit que je feuilletais un petit texte écrit par le professeur Salem Chaker, dans une compilation de recherches d’universitaires.
Le livre était rangé dans le rayon Ethnographie d’Afrique Centrale (allez comprendre) : Traces juives pour une exploration systématique.
Salem Chaker s’était posé la question s’il y avait une trace de la confession juive en Kabylie ?




Que disait-elle ?
“Quand j’étais à Ighil-Ali, la grand-mère de mon mari m’avait raconté qu’au début, il y avait des juifs, beaucoup de juifs au village, à Ighil-Ali.
Et que ces juifs… maintenant encore, il y a un rocher qu’on appelle le Rocher des Jacob, encore maintenant ! Et ce rocher, toujours, toujours, il ramasse les nuages et tous les corbeaux s’y rejoignent. Les jours de pluie, on voit les corbeaux voler autour de Azru n At-Yaequb, le Rocher des Jacob. (…)
Le vendredi… ils préparaient leur repas du samedi, ils avaient de grands chaudrons qu’ils remplissaient de sauce et ils y coupaient un agneaux entier, pour le shabat du lendemain.
Et encore maintenant, dans le village d’Ighil-Ali, il y a le quartier juif, At-Musa, Les Moïse; et dans ce village, dans cette portion du village, il y a les Moïse et les Jacob; At Jeuda (=Yehuda) et les Moise (At Musa).
Et après des centaines d’années, le fond du peuple est toujours là.
Ces gens là, de père en fils, sont toujours restés des marchands, et pas des cultivateurs (…).
Et le village existe toujours, et les descendants de ces Joad sont encore là, et ces Moïse, At Musa…
Il y a des villages entiers qu’on appelle At-Jeuda, le village des Joad, des villages entiers; même dans mon quartier à moi, dans mon village, il y a des Joad, At-Jeuda…
C’est bien vieux tout ça, c’était au début, au début du monde…
A l’époque il n’y avait pas le Canal de Suez; on passait à pied par l’isthme; on passait de l’Asie en Afrique à pied… Ils sont venus à l’aveuglette… Ils sont venus à pied… “


Les événements qui sont rapportés ici remontent à l’enfance de la grand-mère du mari de Fadhma… On peut situer ces événement au tout début du XIXe siècle.

A suivre

Rozala


Bibliographie
-Présence juive au Magrehb – avec le texte Traces juives en Kabylie : pour une exploration systématique
de Salem Chaker professeur et chercheur à l’Inalco
-Histoire de ma vie de Fadhma At Mansur
-Oeuvres Complètes de Flavius Josephe


Source : Kabylemag.com - Le 12 Mars 2011

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Azul, Salam, Shalom;

La population algérienne ne connait rien sur son passé pour deux raisons :

La première c'est que les français et les turcs ont pris tous les archives avec eux. Par la suite les turcs nous ont rendu ce qu'ils ont pris. Reste les français qui s'entêtent et ne veulent rien nous rendre.

La deuxième c'est que les cous d'histoire [concernant la guerre d'Algérie] sont censurés pour des raisons politiques.
Re: Les traces Juives en Kabylie…
20 octobre 2011, 01:55
Ce que l’Algérie indépendante et ses historiens officiels feignent d’ignorer, c’est que la présence juive en Algérie, et de l’avis de tous les historiens, est antérieure à l’avènement du christianisme et de l’islam en Afrique du Nord, et bon nombres de tribus païennes berbères furent judaïsées. Je ne vois pas pourquoi faudrait, aujourd'hui, pinailler sur l'origine de telle famille ou de telle ville...
Depuis les tous premiers balbutiements de son indépendance, l’état Algérien avait choisi d’inscrire dans son programme comme priorité, une politique nihiliste qui consistait à effacer toute trace de la présence juive en terre Algérienne, que cet état assimilait, avec scélératesse, a la colonisation française, voire a la présence Israélienne. Toute haine déclarée envers le juif était alors justifiée.
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